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Droits du consommateur au Bénin, pure illusion !
lundi 15 février 2010, par
C’est un secret de Polichinelle que la Société nationale des Eaux du Bénin (Soneb) est une des sociétés vedettes de l’irrespect de sa clientèle.
Interruptions de service, factures exagérément élevées pour un service alors mal rendu, chosification du client reconnu roi sous d’autres cieux, bref, rien ne manque à la longue liste des désagréments que crée la Soneb à sa clientèle. Un monopole qui donne à la Soneb tout droit sur le consommateur. Tout le peuple le sait et se résigne après quelques coups de gueule à travers les médias, notamment sur les émissions interactives.
Seulement, on aurait eu, pour le temps de feu de paille, cru que la courtoisie revenait dans la maison Soneb. Des messages avertissant les populations de Cotonou et alentours d’une interruption de fourniture d’eau les samedi 13 et dimanche 14 février derniers ont été lancés. Quelle fierté pour les consommateurs de se sentir considérés ?
D’aucuns apprêtèrent leurs bassines, bidons, sceaux pour se ravitailler en eau. D’autres achetèrent même des tonneaux pour recueillir assez du précieux liquide à la vieille du plan annoncé de coupure.
Mais hélas ! Les robinets furent mis à sec dès le vendredi, eux qui depuis quelques semaines d’ailleurs, jouaient leur rôle à l’image du cœur humain qui se repose autant qu’il envoie le sang à nos organes.
Que s’est-il passé au juste pour que la fourniture soit interrompue 24 heures plus tôt que annoncée ?
Aucune explication de la part des responsables de cette société. La clientèle, surtout les femmes, premières consommatrices d’eau et à qui le manque du liquide vital est presque invivable ont connu des moments très durs. Se doucher, baigner son bébé, faire la cuisine, la vaisselle etc, sont devenus de véritables casse-tête. Un véritable calvaire inutile ou du moins qu’on pouvait adoucir en respectant le délai annoncé de coupure. Pourvu que ce choc soit le dernier et que le mieux être promis après les travaux soit réel et durable. Autrement, les associations de défense des consommateurs doivent reprendre du travail et avec une autre ferveur.
Honorine H. ATTIKPA