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Décidément, de quoi faire frémir davantage le poltron.
lundi 19 avril 2010, par
La guerre des communiqués, des conférences de presse, les manifestations de soutien ou les marches de protestation n’apaisent personne.
En somme, une pré campagne précoce sur fond de haine à peine voilée, montre à qui en doute encore, que l’esprit de consensus a déserté notre cher et beau pays, le Bénin. Ah ! Matérialisme, quand tu nous tiens ! Soif du pouvoir et attachement aux honneurs, quand vous nous tourmentez ! Dans cet indésirable spectacle, à eux les jouissances et au peuple la souffrance, les frémissements.
Les images de tentes de réfugiés, le film des horribles files indiennes de paisibles populations contraintes à l’exil, effraient tout citoyen épris de paix. Au Bénin, nous avons toujours été des spectateurs de ces insoutenables situations, et donc incapables d’en percevoir et d’en mesurer les réelles souffrances.
En réalité, ces déshumanisants faits ne sont que la résultante des malentendus sans fin, des crises entre frères qui ont manqué de sagesse de s’arrêter pour s’écouter afin de mettre en marge les intérêts égoïstes, personnels, au profit des intérêts généraux.
Notre cher pays, reconnu pour la force de ses fils qui savent éviter de franchir le rubicond, commence par inquiéter. Pourvu que cela soit une peur qui ne retourne en réalité que du fictif.
Pour qu’il en soit ainsi, la nouvelle alliance dénommée Union fait la Nation (UN), fortement saluée du peuple, se doit de mettre un peu d’eau dans son vin. Le chef de l’Etat, Boni Yayi, lui aussi de son côté, devra faire un peu plus preuve d’humilité et d’écoute afin de sauver ce qui peut encore l’être. Le pays appartenant à tous les Béninois, il semble superflu, voire utopique de forcer le bonheur de ses concitoyens si ces derniers ne l’autorisent guère.
C’est en cela que le rôle d’éclaireur des conseillers est, à notre avis, à jamais salutaire. Conseiller le chef dans le sens de l’objectivité, habité par l’amour de la patrie et non l’esprit vindicatif. Tout le peuple gagnera d’une telle sagesse, les plus audacieux mais aussi les poltrons qui ne cessent de se nourrir de pensées noires face à l’incertitude que leur offre l’avenir.
Honorine H. ATTIKPA