L’énergie électrique au Bénin, l’or précieux qui peine àbriller

La nouvelle tombe, quelques jours après la célébration de la journée internationale du consommateur. Une journée qui a sombré sous le poids des indignations et accusations, du ras-le-bol des consommateurs dont la presse s’est volontiers livrée en porte voix.

Mais hélas, Le chien aboie, la caravane passe. La décision de rendre plus chère l’énergie électrique se fout du qu’en dira-t-on. D’un air assez serein ou apparemment imperturbable, M. Godefroy Chékété, précédemment conseiller du Chef de l’Etat àl’énergie et qui dirige pour la seconde fois la SBEE, tente de convaincre le peuple. Tant mieux. Tout comme on devine difficilement la mine qui a précédé l’emballage d’un cadeau qu’on reçoit, lui non plus, ne peut s’imaginer le sentiment que créent ses explications chez les consommateurs béninois.

L’éditorialiste ne lui reproche rien, apprécie d’ailleurs sa capacité àdéfendre un dossier ambigu, mais le plaint dans ce rôle peu enviable, àce poste ou il sera difficilement apprécié de ses concitoyens. La SBEE, cela sonne mal.

La SBEE, c’est l’obscurité vendue souvent en lieu en place de la lumière.
La SBEE, ce sont les appareils électroménagers endommagés. La SBEE, c’est la surfacturation. Mieux ou pire, la SBEE, c’est aussi trop de subventions de l’Etat pour une société qu’il faut secourir perpétuellement. Et tout cela, c’est le fardeau d’une clientèle impuissante. « Chaque année, il fallait réajuster les prix de l’énergie électrique, expliqua le DG. Alors, pour quelles performances de service ? Lui rétorquèrent nos confrères.

Pas grand chose, sinon, la mise en réseau qui permettra àun client de Parakou par exemple de payer ses factures àDassa s’il le veut.

Bien, mais peut mieux faire, sommes-nous tentée de répliquer. La loi du marché est que ce qui est cher est généralement de bonne qualité. Et la fourniture de l’énergie électrique au Bénin devra répondre àcet axiome.
Autrement, on manquera de mots pour convaincre ceux qui accusent les sociétés d’Etat en général et la SBEE en particulier de mauvaise gestion.

Alors, pour une image plus crédible de la SBEE, se dressent encore d’énormes défis pour l’équipe dirigeante. Banaliser la souffrance des consommateurs dans un secteur aussi vital que celui de l’électricité serait pécher contre la lumière, l’Esprit Saint et donc la Trinité.

Honorine H. ATTIKPA