Accueil > HEBDOMADAIRE > Editorial > Nostalgie de l’euphorie de 2006

Nostalgie de l’euphorie de 2006

lundi 5 avril 2010, par Dignité Féminine

Avril et précisément 6 avril 2006 et 6 avril 2010, le régime du changement vient de boucler quatre années d’expériences du pouvoir étatique.

Quatre années durant lesquelles, petit àpetit, l’espoir aurait cédé place àune ambiance surchauffée entretenue par des actes et déclarations peu apaisants sur fond d’une forte dose de suspicion.

Très tôt, des admirateurs du chantre du changement ont plongé dans une déception dont ils demeurent, en réalité, les seuls détenteurs des vrais éléments déclencheurs.

Le président de la République aurait perdu, diagnostiquent certains, une bonne part de sa côte de popularité suite àla non publication des résultats des audits qu’il a commandités àla prise du pouvoir.
D’autres, encore moins tendres, trouvent en lui les prémices d’une dictature inacceptable pour un peuple béninois trop imbu de sa démocratie.

Les dernières élections assez mouvementées et la composition controversée des institutions de contre- pouvoir révèlent àd’autres les indices d’un pouvoir central qui veut étendre ses tentacules partout, étouffant ainsi toute envie d’expression contraire àcelle du pouvoir en place.

Le bilan politique peu reluisant de Boni Yayi lui aurait soutiré une impressionnante part de ce que les Béninois admiraient en lui. Les nombreuses actions sociales et économiques, ses réalisations sur le plan infrastructurel restent muettes face aux critiques acerbes, des fois non fondées de ses opposants.

Boni Yayi de 2010 n’est visiblement pas celui de 2006. Physiquement, il est atteint. Moralement, on le sent moins enthousiaste, se demandant des fois ce qu’il faut encore faire pour plaire aux Béninois.

Le peuple lui, secoué et momifié par les crises alimentaires et économiques successives pourtant généralisées àtous les Etats, semble plus attentif aux sons de cloche anti yayistes.

Ah oui ! Dans un pays àdominance de pauvres comme le Bénin, les bons gestes du chef se mesurent àla qualité du panier de la ménagère. Le bas peuple manque de moyen d’appréciation et ne juge que par son vécu quotidien.

Si sur ce plan, des signaux ne sont pas beaux, alors, les grands électeurs retrouvent la plénitude de leurs forces. Il faut composer avec eux.

Les négociations avec les partis politiques deviennent une condition sine qua non pour qui veut rempiler.

Ces rodés de la chose politique le savent si bien et s’en orgueillissent. Ils durcissent àne pas en finir le ton, car pour eux, le changement du chauffeur devient une évidence.

Devant toutes ces scènes qui s’opèrent royalement sur le terrain aride du développement, le peuple, lui, doit prendre son mal en patience. Tout stagne désormais et il faut attendre 2011, l’année de toutes les incertitudes. On s’en remet àDieu, àdéfaut d’un médiateur de la trempe du Cardinal Gantin ou de MonSeigneur Isidore de Souza qu’on ne cessera de pleurer. Que la tolérance, l’amour du prochain et le patriotisme reviennent dans la cité, cela sauvera ce qui peut encore l’être.

Honorine H. ATTIKPA

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Mots-clés : spipbb
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.