L’Institut national de la femme en 30 jours ?

Pourtant, àl’écouter àla séance de remise du rapport relatif aux travaux de création de cet institut, le président de la République, Boni Yayi, paraissait plus pressé que les femmes.

Mieux, le budget de l’Etat exercice 2010 a prévu dans ses lignes environ trois cents millions pour ce nouveau cadre d’épanouissement de la gent féminine.

Mais depuis, plus rien àpropos de cette initiative du président que les femmes béninoises, dans leur grande majorité, ont applaudie.
Que comprendre d’un tel silence ?

Boni Yayi, face àses multiples problèmes d’ordre politique, serait-il en passe d’oublier ses promesses faites aux femmes ? Lui qui, depuis quelque temps, n’a d’instants de joie que ses rencontres avec les femmes, notamment celles bénéficiaires du micro crédit aux plus pauvres, n’aura aucune excuse d’oublier cette frange importante de la population qui pourrait lui être d’un secours certain.
Au moment où les hommes lui refusent toute indulgence et s’arment farouchement pour une alternance, une des recettes les plus indiquées pour tirer son épingle du jeu pourrait être la fidélité aux femmes.
Fidélité, non, nous parlerons plutôt de respect du mérite des femmes et de leurs droits. Une telle option, si elle est permanente, pourrait lui être salvatrice. 30 pour cent de femmes dans le gouvernement et effectivité de l’institut de la femme, deux promesses dont les femmes surveillent la réalisation comme du lait sur le feu.

Un mutisme àpropos de la création de l’Institut national de la femme alors que le 8 mars approche àgrands pas n’arrange en rien les choses. Sauf si ce silence n’est qu’apparent, cachant ainsi les préparatifs pour la création de cet institut. Si tel est le cas, c’est tant mieux. Encore qu’on trouverait àen redire. Les actes de création de cet institut ne devraient normalement pas être l’apanage d’une certaine classe de femmes. L’initiative de cet institut serait un échec si elle se révélait tout simplement comme une structure pour remercier x, y ou z. Ce nouveau creuset, les femmes le veulent débarrassé des exagérations, des dérives et des calculs politiciens.

Ce cadre, les femmes le veulent ouvert àtoutes les femmes, sans distinction aucune et donc rassembleur pour qu’il en soit ainsi, aucun occultisme, aucune marginalisation ne doit caractériser sa création et sa gestion.

Cuisiné loin des regards critiques des femmes des associations féminines et autres leaders, il revêtira un goà»t amer et donc n’attirera pas grand monde. Alors que ce joyau, nous le voulons de tous nos voeux, nous le voulons àtemps et dans les règles de l’art, il demeure encore malheureusement dans notre imagination à30 jours du 8 mars 2010.

Honorine H. ATTIKPA