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Qu’accomplit-on de bon sans une dose de rigueur ?
lundi 7 décembre 2009, par
Les propos amères ramenés par notre rédaction qui a bien voulu interroger quelques filles sur ce qu’elles pensent de l‘éducation à elles donnée inquiètent. S’il était donné aux parents de ces filles d’entendre directement les déclarations de leurs enfants, il y en aurait qui tomberaient sans doute dans les pommes.
Heureusement que pour des raisons de commodité, de morale et de professionnalisme, nous avons sucré (comme on le dit dans notre jargon de la presse) cet article des pages 3 et 4 avant de le publier.
Alors que des pères et mères s’emploient à donner à leurs filles une éducation vertueuse qui leur ouvrirait la porte du succès dans leur vie, ces dernières ont toute une autre appréciation de leurs géniteurs. « Maman est le bourreau de la maison, papa crie trop, qu’on me laisse faire ma vie  », ont-elles martelé. C’est constipant, inquiétant, voire inadmissible. Cela appelle à des actions non seulement à l’endroit de ces enfants, mais aussi des parents que nous sommes.
Ces enfants pour qui les parents veulent tout sauf du mal semblent avoir développé de la haine en lieu et place de l’amour qu’elles doivent à leurs géniteurs.
Qualifiant de contraignante l’autorité parentale, elles appellent au dialogue, à la modération, à la compréhension. Des mots, certes acceptables, mais dont il faut chercher à comprendre le sens selon la jeunesse avide de liberté.
Que veulent-elles ? Libertinage, total laxisme de leurs parents ? Qu’accomplit- on de bien sur cette terre sans rigueur ? Si l’on ne peut rien entreprendre et réussir sans une dose de rigueur, pourquoi assumerait-on l’éducation des enfants, la chose la plus sérieuse, la plus fondamentale, la plus chère avec du laisser-aller ?
Décidément la société n’est pas au bout de son état de déliquescence. Tout change négativement et la société africaine est en passe de perdre des valeurs. Le chef n’est plus chef, les pères et mères n’ont plus trop de marge auprès de leurs enfants, et c’est le ciel qui s’assombrit. Il urge de réinventer l’éducation des enfants.
Il urge que les Etats développent des programmes intégrés de formation et d’éducation des enfants à une vie responsable basée sur ce que l’Afrique de nos aïeux a de si beau, de si cher : le respect des personnes âgées. La mondialisation oui, le village planétaire, oui, mais l’identité culturelle aussi. Seulement en attendant, pour éviter le pire, nous ne pourrons qu’appeler les parents et éducateurs à la modération qui ne saurait être la démission ou le laxisme.
Honorine H. ATTIKPA