Révolution verte réussie, feu vert pour le développement.

Les réactions enregistrées àla parution de cet éditorial montrent que la vérité déplaît àcertains. Fort heureusement que nombreux sont ceux qui avaient trouvé en ces propos une certaine vérité indéniable ; une franchise, de l’objectivité. Tant mieux, si des déclarations et appréciations comme les nôtres ont galvanisé l’équipe de Boni Yayi, qui semble très déterminée àredonner àl’agriculture béninoise sa réelle place. Faire de l’agriculture béninoise une agriculture émergente, simple profession de foi, démagogie ou vrai leitmotiv d’une équipe engagée ? Du recensement agricole au projet des jeunes dans l’agriculture en passant par l’acquisition des machines agricoles, on note de petits pas qui, s’ils se maintiennent et s’intensifient, mèneront àcoup sà»r àl’auto suffisance alimentaire du Bénin. D’aucuns assimilent les actes de Boni Yayi qui envoie ses ministres identifier les terres cultivables, une pré-campagne illégale. Qu’àcela ne tienne, sommes-nous tenter de dire. Il vaut mieux une campagne qui nourrit le peuple que d’autres bienséances qui l’affament. Sans vouloir être l’avocat du diable, notre appréciation est celle d’un peuple ou d’un citoyen qui se résigne, fragilisé par les théories d’une démocratie qui ne rassasie pas son homme. Critiquer quand il le faut et encourager quand les faits l’exigent, telle est notre option que nous pensons d’ailleurs la plus indiquée pour le développement.

La révolution verte et notamment le programme d’insertion des jeunes dans l’agriculture et la mécanisation sont des initiatives capables de redonner espoir au peuple béninois. Que le Bénin se subdivise en de grandes régions de productions agricoles chacune dans ses spécificités, l’émergence ne serait plus loin. Pour y parvenir, la lutte contre tout acte et toute considération régionaliste et donc tout esprit de marginalisation sera constamment de mise. Tous les départements du Bénin offrent des atouts pour la culture de tel ou tel autre produit et tous les jeunes Béninois, àl’exception de quelques déracinés, ont par essence, dans leur sang la chose agricole. Coordonner une production en quantité et en qualité est donc le devoir régalien attendu de l’initiateur de l’idée de la révolution verte. Ainsi, nous mangerons ànotre faim, nous exporterons le surplus pour engranger des devises qui assureront notre entrée dans le concert des nations émergentes. Ressuscitons en nous les bons réflexes de la période révolutionnaire qui faisait de chaque Béninois un agriculteur fà»t-il un fonctionnaire ou pas. Car le chemin du développement du Bénin est et demeure avant tout la voie de l’agriculture modernisée.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA