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Fera-t-on la LEPI sans les femmes ?

lundi 23 mars 2009, par Dignité Féminine

La Liste électorale permanente informatisée (Lépi) n’est pas une panacée, elle n’est pas une pilule magique contre les nombreuses fraudes électorales. C’est sà»r ! Mais elle contribue àla réduction de ces basses manoeuvres électorales en évitant les doubles inscriptions.

Conscients de cette importance de la lépi, sa réalisation devient une urgence pour les hommes politiques de tous les camps qui pensent, chacun de son côté, que l’autre est plus tricheur que lui. La société civile, quant àelle, inscrit ses actions dans le domaine comme celles de veille citoyenne afin de consolider la jeune démocratie béninoise. Le processus de l’élaboration de cette liste longtemps attendue est enfin enclenché et les acteurs politiques ne se font pas prier pour s’impliquer.
Seulement, ici encore, il faut surveiller, comme du lait sur le feu, les choses. Les polémiques autour des organes vont bon train. Seulement, les propositions faites jusque-làconcernant les structures qui seront chargées de la gestion du processus, semblent oublier les femmes. Les trois propositions de lois élaborées par les honorables Epiphane Quenum, Chabi Sika et la Cellule d’analyse des politiques de l’Assemblée nationale (CAPAN) de Virgile Akpovo, appuyée des experts comme Jules Badet oublient royalement l’approche genre.
Peut-être, ces bonnes volontés qui ont le mérite de cette initiative de lois ont-elles péché par omission ou ont cru tout naturellement que les femmes auront leurs places. En tout cas, cela semble trop beau pour être ainsi cru ou accepté. Une analyse de ces propositions de lois sur lesquelles se pencherait la Commission des lois de l’Assemblée nationale àpartir de ce lundi, montre que de très belles intentions animent les uns et les autres.
L’organe tel que proposé par ces projets bénéficiera de l’expertise des informaticiens de haut niveau, des sociologues, des anthropologues, des cartographes, des spécialistes de tous domaines utiles àde telles opérations.Ces spécialistes, le Bénin en regorge au féminin. Les honorables devront statuer en tenant compte de l’approche genre et donc en précisant dans la loi qui sera votée un quota pour les femmes. Les femmes, c’est elles qui ont engendré les hommes et les femmes qu’on recensera lors du RENA (Recensement électoral national approfondi), l’une des opérations préparatoires de la lépi.La lépi est une affaire de tous et ne doit laisser en marge aucune force dans sa mise en place.
Les femmes béninoises ne peuvent pas être considérées comme des acteurs passifs de ce jeu qui se veut un jeu de transparence. On se rappelle encore l’allure misogyne de nos CENA. Sans précision de la loi en ce qui concerne la désignation des membres des organes de gestion de la lépi, on risque d’assister au même schéma. Or, la présence de femmes dans ce processus donnera, àcoup sà»r, une allure plus équilibrée aux actes qui seront posés. Elles pourront, elles qui sont les piliers des ménages, être d’une utilité indéniable dans les recensements, l’enregistrement des données biométriques, le traitement et la délivrance des cartes. Les ignorer dans la conception de la lépi sera une erreur irréparable.

Aux honorables d’éviter ce drame, eux qui ne nieront pas les mérites de la femme béninoise. A Epiphane Quenum et Chabi Sika, nous décernons notre satisfecit pour leur promptitude, mais, leur conseillons d’être désormais plus attentifs àla cause féminine. D’une mère, ils viennent tous et par une femme, ils sont nourris et bercés chaque jour. Sans la femme, pas de monde, pas de lépi.

Honorine H. ATTIKPA

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