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Couple et disputes : De véritables poisons pour le bien-être des enfants

lundi 2 novembre 2009

Dans un couple, les disputes surviennent fatalement un jour ou l’autre. Graves ou superficielles, àcôté de leur gestion àdeux, reste la question des enfants. Comment ces êtres vivent-ils les disputes entre parents ? Eux-mêmes en parlent. Triste souvenir, désolation, tristesse, pessimisme, désespoir…sont entre autres, le lot quotidien de ce conflit sur les enfants dont la lourde conséquence se ressent dans leur scolarité.

Deux personnes s’attirent et forment un jour un couple parce qu’elles répondent ensemble àdes besoins importants et qu’elles espèrent les satisfaire. Il est inévitable que parfois certains besoins ne trouvent pas la réponse désirée. L’insatisfaction donne lieu àtoutes sortes d’émotions : déception, peine, mécontentement, colère, rage, jalousie, ressentiment, douleur.
Hormis les deux époux directement concernés par cet état de chose, ce sont les enfants qui reçoivent plus le coup des disputes des parents. Comment vivent-ils alors ce moment ? Approchés, ils se laissent différemment aller àleurs émotions. Eric Tchogbo, étudiant en deuxième année de Lettres modernes àl’Université d’Abomey-Calavi explique : « Â c’est vrai que les disputes aujourd’hui deviennent rares chez moi.

Mais je vous avoue qu’en son temps cela m’affectait beaucoup. Pour mes besoins personnels àtitre d’exemple, ma mère m’envoie chez mon père, et vice-versa. Finalement, je n’arrive pas àavoir àtemps ce que je voulais. A l’école, j’étais souvent nerveux, soucieux de les voir heureux, si bien que psychologiquement mal àl’aise, mes notes dégringolaient.

Le temps a fait son travail, qu’aujourd’hui, ça va mieux, quand chez certains de mes amis, ces disputes ont tourné au vinaigre, je veux ainsi parler du divorce  ». Odette Okè, élève en classe de 4ème au Ceg Sègbèya àCotonou expose ses émotions du phénomène : « Â Les disputes dans ma famille, c’est souvent papa qui les provoque. Je me dis que mon père est un tyran. L’heure du repas un peu dépassée, entretien de la maison, ces petits détails suffisent pour que papa enflamme la maison. Nous sommes quatre enfants et il suffit qu’un de nous agisse mal, ou ait de mauvaises notes àl’école, c’est fini, on accuse maman d’être la fautive.
J’aime mes parents, mais si j’étais grande, ou si j’étais un homme, il y a longtemps que j’aurais commis des dégâts pour quitter la maison, car papa exagère beaucoup. Il arrive des moments, surtout sous l’effet de l’alcool, où mon père répudie ma mère et c’est sous la diligence des oncles que maman revienne àla maison. Vous imaginez un peu, ce qu’un fils, une fille peut ressentir ? Vous imaginez qu’au même moment, vous côtoyez des amis ou vous sentez de la joie dans leur famille ? Cela a été pendant longtemps un cauchemar pour moi, qui très tôt réalise que sans votre papa et votre maman, vous n’avez plus de chers parents au monde, sinon Dieu qui existe par-dessus tout et qui est amour  ».

Un cauchemar

Les problèmes de couple surviennent ainsi dans toutes les relations amoureuses et leurs conséquences sont néfastes, surtout sur la scolarité des enfants. Plus proche de ces nombreux enfants qui seraient dans le cas de ces disputes entre époux àcause de sa fonction d’éducateur, Adjovi Ahoyo, professeur de maths au Collège d’Enseignement général de Sainte Rita I livre sa lecture, sa malheureuse expérience des faits sur le phénomène : « Â Les disputes entre parents, au fait ne devront pas être une fatalité pour les enfants, malheureusement c’est bien le cas. Abattus dans leur âme, on note une désinvolture de leur part.
Il y a près de 13 ans que j’enseigne. En 2002, j’ai gardé une fille en 6ème. Son engouement et son application pour le travail m’ont séduit. Un an plus tard, je devrais de nouveau la garder en 5ème. Au début de l’année, une baisse de forme relative s’est observée. Trois mois, quatre mois, le phénomène s’est empiré. De mes démarches pour comprendre les réelles causes de cette baisse de forme, àl’origine, l’atmosphère délétère de la maison : bruit tous azimuts entre papa et maman ».

La liste n’est pas exhaustive, souligne t-il, avant de laisser entendre que les cas de disputes les graves sont ceux allant aux divorces mais qui paradoxalement sont mieux aux enfants : « Â Les enfants souffrent plus des disputes que d’un divorce  ».Dans l’un ou l’autre cas, la situation n’est guère reluisante pour les enfants. Les cas de tabagisme observé au niveau de la jeunesse, l’alcoolisme grandissant de cette couche, gage pourtant de l’avenir du pays, interpellent plus d’un.
C’est pourquoi, Adjovi Ahoyo appelle àl’indulgence des parents pour l’intérêt des enfants : « Â La dispute dans un foyer n’est pas une fatalité. Il est simple de relâcher les tensions pour parvenir àsurmonter ces problèmes. Il suffit d’avoir la bonne méthode. Une dispute, c’est désagréable, inquiétant, mais une réconciliation, c’est très bon  » a laissé entendre le professeur de maths.

Edouard Karimou

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