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FEMMES SANS LIMITES : Nos problèmes, qui nous aidera à les résoudre ? Le sens de Dieu dans nos problèmes.
lundi 29 mars 2010, par
Réconforté par les égards de Masterji, Anand commença à lui ouvrir son cœur. L’argent, c’était ça le plus important. On n’en avait jamais assez pour joindre les deux bouts. Le propriétaire n’arrêtait pas d’augmenter le loyer ; les frais de scolarité, le prix des livres et des uniformes montaient continuellement.
A chaque fois que Nirmala, sa femme, revenait du marché, elle se plaignait de l’inflation, qui touchait même les produits de base. Voilà qu’elle était encore enceinte, et le docteur disait qu’il lui fallait des fortifiants, parce qu’elle était faible et anémique. Mais où trouver l’argent ?
Il faudrait attendre encore quelques années avant que Ramu, son fils, termine ses études, et malgré toutes les dépenses faites pour l’envoyer dans une bonne école, quelles garanties avait-on qu’il trouverait une bonne place ? Même des étudiants ayant plusieurs diplômes étaient au chômage. Quel espoir le fils d’un réparateur de bicyclettes avait-il obtenir un travail qui améliorerait leur sort ?
Et combien de chances avait-il, lui, Anand, de trouver des maris à ses filles sans argent pour leur donner une dot ? Cela avait beau être illégal, les gens continuaient à en exiger une, sous une forme ou une autre.
Anand se considérait comme un honnête homme. Ses parents lui avaient appris à ne pas mentir ni frauder. Mais où cela l’avait-il conduit ?
Il n’aimait pas la corruption, mais il se rendait compte qu’il ne réussirait jamais par des moyens honnêtes. D’autres réparateurs de cycles achetaient des vélos volés et vendaient des pièces détachées d’occasion au prix du neuf, et leur affaire prospérait. Pourquoi n’en ferait-il pas autant ? Un peu d’argent en plus allégerait un si grand nombre de ses fardeaux.
Masterji écouta Anand patiemment, avec bienveillance, jusqu’à ce qu’il ait confié tous ses malheurs.
" Anand, lui demanda-t-il alors, pensez-vous vraiment que l’argent résoudra vos problèmes ? Pensez-vous que tous les riches sont heureux, en sécurité et à l’abri de toute difficulté ? Ne tombent-ils jamais malades ? N’arrive-t-il pas que leurs enfants deviennent toxicomanes, débauchés ou rebelles ? N’entend-on pas parler de corruption, de pots-de-vin, de chômage et d’escalade de la violence dans les pays prétendument développés où l’argent fait moins défaut ?
Non, Anand, je ne crois pas que l’argent suffira à régler ni vos problèmes ni les miens. "
" Vos problèmes ? quels problèmes ? " dit Anand.
" Ce sont les mêmes que les vôtres, Anand. Je pense que nous avons à peu près tous les mêmes. "
" Voyez-vous, Anand, notre famille est convaincue que quelqu’un va bientôt résoudre tous nos problèmes. "
" Ah bon ! Vous attendez un héritage ? "
" Non, ce n’est pas ça, dit Masterji en riant. Non, Anand ; nous croyons que très bientôt Dieu va intervenir dans les affaires du monde et qu’il va opérer un tel changement que les gens honnêtes, qui aiment la paix, n’auront plus à s’inquiéter de la hausse des prix, de la maladie, de la criminalité, de la crise du logement, du chômage, de la violence ou de l’insécurité. "
Anand parut surpris. " Vous parlez comme ma mère : " Repose-toi entièrement sur Dieu ; ton sort est entre ses mains. " Je ne m’attendais pas à un tel raisonnement de la part d’une personne aussi instruite que vous, Masterji. Je sais que vous êtes chrétien, mais les autres chrétiens de ma connaissance ne sont pas de votre avis. Ils participent activement à la politique et à des manifestations dans l’espoir d’améliorer par eux-mêmes la situation ; ils ne se contentent pas de ‘se reposer sur Dieu’ pour changer les choses. "
Valérie IDOSSOU