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ENTRETIEN AVEC MME YVETTE PONDJA, PRESIDENTE DE L’ONG WOMEN OF AFRICA-BENIN

lundi 30 mars 2009, par Dignité Féminine

« C’est la pauvreté et l’appât du gain facile qui amènent nos filles àla prostitution  »

Mme Yvette Pondja, que nous avons eu l’occasion de découvrir sur le chemin de sa lutte contre la prostitution, est l’une des braves femmes de notre pays, qui a choisi de se battre vaillamment afin que la dignité féminine soit sauvegardée du point de vue honorabilité, bonne réputation, bravoure, patriotisme, et don de soi pour les nobles causes. Diplômée de l’Institut national de commerce et d’Economie, elle est directrice des Etablissements Hibiscus et présidente de l’ONG Women of Africa-Bénin. L’ONG Women of Africa dont elle est la présidente a choisi comme cheval de bataille la lutte contre la prostitution. Vu la densité et la susceptibilité du décor, Dignité Féminine l’a rencontrée afin de savoir, la vocation de son ONG sans oublier les atouts dont elle dispose pour oser aller en lutte contre la prostitution.

Quelle est la vocation de l’ONG Women of Africa que vous présidez ?
Women of Africa est une association humanitaire àbut non lucratif qui œuvre pour les femmes, les jeunes et les enfants défavorisés. Elle a été créée le 08 mars 2002 et a son siège social en France. Elle est aujourd’hui dans 7 pays d’Afrique : le Togo, le Mali, le Burkina fasso, le Cameroun, la Guinée, le Sénégal et le Bénin. La vocation de Woa est de soutenir la femme dans sa lutte de tous les jours, qui consiste àgagner plus d’autonomie économique et sociale. Le respect et la reconnaissance des droits de la femme et de l’enfant sont le leitmotiv de Woa.

Que fait concrètement l’ONG Women of Africa Bénin et où est son siège ?
Women of Africa Bénin, Ong béninoise dont le siège est situé au quartier Godomey Magasin àCotonou, mène des actions de proximité en faveur de la femme et des enfants du Bénin dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’environnement, du parrainage, de la prévention, de la formation, du micro crédit, de la culture et le progrès.

Que répondez-vous quand on dit que la prostitution est le plus vieux métier du monde ?
Est-ce vraiment un métier quand il a pour corollaire le sida qui fait des ravages insondables et écoeurants dans la population ! C’est l’appât du gain facile et la pauvreté qui amènent nos filles et nos sœurs àcette dérive. C’est dégradant et il faut la bannir. Les voies qui y mènent sont piégées. Et chose extraordinaire, on y mène des petites filles de 10 à12 ans. Elles ont mieux àfaire. Si la volonté y est, nous pouvons les amener àune vie plus correcte. Les petites filles qui s’y engagent n’ont pas d’avenir et celles qui y ont déjàfait long parcours portent des couches.

Mme la présidente de WOAB, votre terrain de prédilection de lutte contre la prostitution est glissant. Ne craignez-vous pas les représailles de ceux qui en tirent profit au détriment même des prostituées ?
Est-ce pour cela que nous allons baisser les bras ? La prostitution est un fléau qu’il faut éradiquer àtout prix et par tous les moyens. Nous étions les premières àen parler en 2007 sous le thème : « Â prostitution et violences faites aux femmes  ». Devant ses conséquences telles que les maladies sexuellement transmissibles et le vih/sida qui sont aujourd’hui les causes de l’augmentation du taux de mortalité, nous ne pouvons pas nous taire. Nous allons en parler au maximum. Nous pouvons même faire du porte àporte pour en parler. C’est déjàles sensibiliser et les conscientiser afin de les convertir. C’est vrai que nous serons confrontées àdes bourreaux. Mais quand le nombre de prostituées va s’amoindrir, les bourreaux vont tendre àdisparaître.

Est-ce parce que vous êtes femme et mère des filles que la prostitution vous tient tant àcœur ?
Franchement, ça fait mal au cœur de voir ces petites filles se vendre et àquel prix ? Il est vrai que l’idéal que nous nous sommes fixé sera difficile àatteindre, mais avec courage et détermination nous allons tendre vers.

Considérant l’ampleur de votre mission, de quel soutien bénéficiez-vous de la part des décideurs politiques de notre pays ?
Nous avons le soutien du ministère de l’Enseignement secondaire de la Formation technique et professionnelle, du ministère de la Famille et de la Femme, de l’Ong Population-Service-International, du réseau Rifonga, du Réseau social Watch Bénin, du Réseau Wildaf Bénin, du réseau des journalistes économiques, de la mairie de Cotonou, du maire de la ville de Tanguiéta, du commissariat central de Cotonou, de Women of Africa-France. C’est le lieu de les remercier pour tout le soutien qu’ils ne cessent de nous apporter.

Par quel moyen menez-vous la bataille contre la prostitution ?
Nous avons organisé la caravane nationale de sensibilisation sur la prostitution et le Vih/sida sur le thème : « Femmes et jeunes face aux dangers de la prostitution et des comportements àrisque ». L’objectif de cette campagne est dans un premier temps, de lutter contre la maltraitance des femmes béninoises et africaines àdes fins sexuelles notamment par le biais d’Internet.

Aux promesses de mariage, d’éducation et de richesse, ces jeunes filles ne trouvent comme réponse que les pires violences. Deuxièmement, nous voulons aussi rappeler le lien qui existe entre prostitution et Vih-Sida en menant une campagne de prévention et d’information auprès des jeunes et de la population sur le thème. Nous allons intervenir sur les places publiques et certains Ceg de plusieurs villes du Bénin. Un film sur les filières de la prostitution africaine réalisé par Olivier Enogo sera projeté.

Propos recueillis par
Benjamin LISSAVI

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