3ème tour éliminatoire Coupe du monde-Can 2010 : Où sont passés les Ecureuils  ?

Après la journée Fifa du 11 février dernier contre l’Algérie au cours de laquelle le Bénin a perdu 1but à2, on entend plus parler du onze national béninois. En effet, en dehors des radios et télévisions publiques et privées nationales qui s’évertuent àtrouver des informations sur les joueurs béninois évoluant àl’étranger, rien d’officiel ne se dit et se fait. C’est le calme plat du côté des Ecureuils, plus d’un mois après cette rencontre. Les Béninois sont habitués àl’improvisation dans les diverses préparations des équipes nationales. C’est pourquoi, àmoins de trois semaines d’une rencontre sportive qui doit opposer notre pays au Ghana, tout le monde se tait et regarde venir cette échéance qui constitue un os en travers de la gorge des Ecureuils.

Les raisons de s’inquiéter sont multiples

Déjàmal classé, le Bénin n’est pas encore une nation sportive qui puisse faire peur au Ghana même si depuis 2004, il y a quelques soubresauts dans sa participation aux diverses coupes d’Afrique des nations de football. En effet, après la Can Ghana 2008, le Bénin a réussi àpositionner ses trois équipes nationales de football, c’est-à-dire les cadets, juniors et seniors. Mais aucune des deux équipes inférieures (cadets et juniors) ne s’est qualifiée pour la Can de leur catégorie. Après l’élimination des cadets, c’était au tour des juniors béninois de perdre 0- 2 contre le Mali àCotonou alors qu’ils font match nul àBamako.

Ces contre-performances des Ecureuils cadets et juniors trouvent leurs explications dans l’improvisation et l’empirisme qui caractérisent la prise en charge du onze national de ces catégories. Quant aux seniors, leur sort ne risque pas d’être meilleur àcelui des catégories inférieures si la situation actuelle ne s’améliore pas. A attendre les derniers moments pour recoller les morceaux, les Ecureuils risquent de faire les frais de l’improvisation.

Par ailleurs, les joueurs béninois, en dehors de Stéphane Sessègnon qualifié de diamant noir en football actuellement et dont la progression est impressionnante au niveau du football français, aucun autre de ses partenaires de l’équipe nationale n’a un nom, ni les capacités techniques et tactiques de rivaliser avec les joueurs ghanéens dont la plupart sont des expatriés évoluant dans des clubs très huppés au niveau mondial. Les raisons de s’inquiéter sont encore au niveau de la comparaison des cadets et juniors béninois et ghanéens. Les juniors ghanéens sont champions d’Afrique de leur catégorie alors que les Béninois n’ont même pas pu se qualifier pour cette même compétition. Il apparaît donc que les Béninois ont du pain sur la planche et ne s’en soucient guère actuellement.

Qui voyage loin ménage sa monture

Les Béninois bien que conscients de leurs insuffisances face aux Ghanéens ne se lèvent pas tôt pour les affronter. Il n’est pas possible d’espérer gagner une équipe de cette envergure avec des errements dans la préparation. En élaborant un programme sà»r et cohérent, la tâche ne sera pas simple. Avec des précipitations de dernière heure, la chose semble encore aléatoire et on a l’impression que c’est une aventure de mauvais goà»t.

Pourtant, tous les entraîneurs exerçant au haut niveau savent que le sport n’est plus aujourd’hui de l’improvisation et de l’àpeu près. Le Bénin a bien recruté un entraîneur expatrié dont les exigences en matière de méthodologie d’entraînement doivent être respectés. Bien se préparer reste donc un atout pour espérer obtenir de bons résultats. Bien se préparer et ne pas obtenir de bons résultats est pardonnable. Dans tous les cas, les Béninois sont sceptiques en ce qui concerne cette dernière phase éliminatoire qualificative de la Coupe du monde-Can 2010.

Il est normal que la fibre patriotique recommande que le Bénin fasse l’exploit de tenir le Ghana en échec chez lui et fasse un bon résultat àdomicile àCotonou. Mais au rythme où vont les choses actuellement, il est difficile d’avoir le cœur tranquille pour envisager une qualification du Bénin. Et même si le ballon est rond pour tout le monde, la façon de le jouer est totalement différente d’un joueur àun autre. Les autorités fédérales et politiques de notre pays doivent prendre la mesure des choses pour un réajustement urgent dans la préparation des Ecureuils en vue d’une qualification du Onze national soit pour la coupe du monde, soit pour la coupe d’Afrique des nations de l’année prochaine.

Antoine ATTIKPA