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L’hypertension artérielle : Une maladie àconséquences désastreuses sur le plan socio-économique

lundi 18 mai 2009

L’hypertension artérielle, souvent désignée par les 3 lettres HTA, est une élévation permanente de la pression du sang dans les artères au-dessus des chiffres normaux, c’est-à-dire quand la tension artérielle est supérieure ou égale à140/90 millimètres de mercure (mmHg).

Dans la population mondiale, l’OMS estime qu’un quart de la population adulte souffre d’hypertension artérielle, mais les données épidémiologiques sont sous-estimées. L’incidence de la pathologie est en forte croissance en Afrique subsaharienne.

La prévalence de l’HTA augmente avec l’âge et l’affection est globalement plus fréquente chez l’homme que chez la femme.

L’hypertension artérielle est un facteur de risque majeur de maladies cardio-vasculaires qui représentent elles-mêmes la première cause de mortalité dans les pays occidentaux (maladie coronarienne, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque, …).
 
Les causes de l’hypertension artérielle
Chez pratiquement 90% des patients hypertendus, on ne retrouve pas de cause précise. Il s’agit alors d’une hypertension artérielle essentielle, idiopathique ou primaire. Elle est probablement la conséquence de plusieurs facteurs qui aboutissent àdes modifications physiologiques touchant les reins, le cœur et les vaisseaux (athérosclérose) et qui se combinent pour élever la tension artérielle.

Chez 5 à10% de patients hypertendus, une cause peut être identifiée : on parle alors d’ hypertension artérielle secondaire dont les principales causes sont les affections rénales (sténoses des artères rénales), certains troubles hormonaux (phéochromocytome, hyperthyroïdie, etc.) ou la prise de diverses substances (cocaïne, réglisse, etc.).

- L’obésité, le tabagisme, l’absence d’exercice physique, la consommation excessive d’alcool ou de sel peuvent aussi jouer un rôle dans la survenue de l’hypertension artérielle, en particulier chez les sujets prédisposés.

- La prédisposition génétique peut également jouer un rôle dans la genèse de l’hypertension artérielle, c’est ainsi qu’il existe des familles où l’hypertension artérielle est nettement plus fréquente que dans la population ordinaire.
- Le stress tend àfaire augmenter la tension artérielle, mais en général de façon temporaire. Une fois la situation responsable du stress éliminée, la tension artérielle redevient le plus souvent normale. Le phénomène dénommé « hypertension artérielle de la blouse blanche » en est un très bel exemple.

 Causes surrénaliennes
- Le phéochromocytome. Il s’agit d’une tumeur sécrétant en excès des catécholamines. Ces substances augmentent la fréquence cardiaque, la force de contraction du cÅ“ur et entraînent une vaso-constriction des artères, ces trois éléments provoquant une hausse des chiffres tensionnels. La tumeur, le plus souvent surrénalienne, peut cependant avoir d’autres localisations. Les symptômes associent, aux poussées tensionnelles, des maux de tête, des sueurs et des palpitations. Le diagnostic est possible par le dosage biologique des dérivés des catécholamines, notamment l’acide vanylmandélique, dans le sang ou dans les urines. Le scanner surrénalien ou la scintigraphie permettent de situer la tumeur (diagnostic topographique).

- Le syndrome de Cushing (par tumeur ou par hyperplasie bilatérale des surrénales) entraîne une sécrétion importante de cortisol ou de ses dérivées. Les signes sont en général évocateurs : érythrose (rougeur) du visage...

- Le syndrome de Conn entraîne une sécrétion de l’aldostérone en excès, provoquant une rétention d’eau consécutive àune rétention de sodium, et une fuite de potassium. L’élément orientant le diagnostic est la constatation d’une hypokaliémie (baisse du taux de potassium dans le sang). Cet hyperaldostéronisme, dosable dans le sang et dans les urines, est dit primaire, car il n’est pas dà» àl’augmentation de la rénine (taux normal ou bas de cette dernière dans le sang). Il s’oppose aux hyperaldostéronismes secondaires (aldostérone et rénine élevées) comme on le voit en cas de sténose d’une artère rénale.

Symptômes de l’hypertension artérielle
Les symptômes de l’hypertension artérielle sont en général aspécifiques.
Le patient hypertendu ne ressent généralement rien si son hypertension reste stable et peu sévère dans le temps.
Ce n’est qu’au cours de poussées hypertensives que le patient peut ressentir des symptômes comme des céphalées (souvent le matin), des nausées ou vomissements, des troubles de la vue telle qu’une « sensation de mouches volantes », des bourdonnements d’oreille, des vertiges. Le patient peut également présenter une épistaxis (saignements de nez).

En fait, le seul moyen de savoir si vous êtes hypertendu est de faire contrôler votre tension artérielle par un médecin àl’aide d’un appareil appelé sphygmomanomètre qui mesure les deux valeurs représentatives de la tension artérielle.

La valeur maximale est la tension artérielle systolique : elle est enregistrée au moment où le cÅ“ur se contracte (systole) pour projeter le sang vers les vaisseaux dans tout le corps.
La valeur minimale est la tension artérielle diastolique : elle correspond au moment où le cÅ“ur est relâché entre deux battements (diastole), ce qui lui permet de se remplir ànouveau de sang, en vue de la prochaine contraction.

On parle d’hypertension artérielle quand la tension artérielle systolique est supérieure ou égale à140 millimètres de mercure (mmHg) et/ou la diastolique est supérieure ou égale à90 mmHg. Quand les deux valeurs sont élevées, l’hypertension artérielle est dite systolo-diastolique.

Lorsque seule la pression artérielle systolique est élevée, l’hypertension artérielle est systolique isolée (fréquente chez le sujet âgé).

Le diagnostic d’hypertension artérielle n’est posé que lorsque des valeurs élevées sont constatées àplusieurs reprises au repos, lors de consultations différentes. Cette donnée est très importante, car la tension artérielle varie très fort d’un moment àl’autre.

Les complications de l’hypertension artérielle 
L’hypertension artérielle augmente surtout le risque d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance cardiaque, d’infarctus du myocarde et d’insuffisance rénale.
Le cerveau, le cœur et les reins qui sont en même temps des organes vitaux sont préférentiellement les organes cibles touchés par les complications de l’hypertension artérielle.

L’atteinte cardiaque la plus caractéristique de l’hypertension artérielle se détecte précocement par l’électrocardiogramme et par l’échocardiographie, qui est un examen utilisant les ultrasons pour visualiser àla fois la paroi et les cavités cardiaques. Cette atteinte consiste en une hypertrophie de la paroi du cœur, qui est la conséquence du surcroît de travail fourni par le cœur pour assurer la distribution du sang aux organes en dépit d’une tension artérielle élevée. En l’absence de traitement, le muscle cardiaque s’épuise peu àpeu, aboutissant àl’insuffisance cardiaque.

La détection de l’atteinte rénale (néphropathie) se fait par la recherche d’albumine dans les urines et le dosage du taux de créatinine dans le sang.

La rétine est un endroit privilégié pour observer les effets de l’hypertension artérielle sur les petites artères. L’examen du fond d’œil réalisé àl’aide d’un ophtalmoscope, permet de voir la surface interne de la partie postérieure de l’œil où se situe la rétine. Les modifications observées au niveau des vaisseaux de la rétine constituent un reflet de l’atteinte des autres vaisseaux du corps, et en particulier des reins. L’appréciation de l’importance des dégâts rétiniens (rétinopathie) permet d’établir une corrélation avec le degré de sévérité de l’hypertension artérielle. 

Au niveau des reins, l’hypertension artérielle est responsable d’une néphro-angiosclérose et favorise la survenue d’une insuffisance rénale. L’altération de la fonction rénale est souvent très précoce et modérée, mais est susceptible de s’aggraver progressivement.

Autres complications

- Accidents gravidiques (c’est-à-dire chez la femme enceinte). L’HTA favorise les accidents gravidiques : éclampsie, mortalité périnatale...
- Complications vasculaires diverses : anévrysmes, dissection aortique, artériopathie des membres inférieurs,
- Hypertension artérielle maligne : devenue rare aujourd’hui du fait des possibilités de traitement, l’HTA maligne se caractérise par une tension artérielle très élevée avec troubles rénaux, neurologiques (encéphalopathie hypertensive, altérations importantes du fond d’œil) et cardiaques (insuffisance ventriculaire gauche avec Å“dème aigu du poumon).
 
Traitement
En dépit de la prévalence élevée de l’hypertension artérielle et de ses complications, le contrôle tensionnel adéquat (défini par un niveau tensionnel inférieur à140/90 mm Hg) n’est malheureusement atteint que chez 34% des patients.

L’hypertension artérielle secondaire peut tout àfait être guérie par le traitement de l’anomalie responsable de l’affection ou la suppression de l’agent causal.

Pour l’hypertension artérielle essentielle ou primaire, le problème est différent puisqu’il n’y a pas de cause unique clairement identifiée. Le but du traitement est de normaliser le profil tensionnel pour éviter l’apparition des complications de l’hypertension artérielle.

Les premières mesures àprendre sont de nature hygiéno-diététique. Elles consistent àrestaurer une hygiène de vie correcte par un amaigrissement en cas de surcharge pondérale, un arrêt du tabac, une modération de la consommation d’alcool et de sel et la pratique d’une activité physique régulière. Les diabétiques et les sujets ayant trop de cholestérol doivent faire l’objet de mesures diététiques spécifiques qui participeront àla diminution du risque cardiovasculaire. Dans certains cas, ces mesures peuvent suffire ànormaliser durablement la tension artérielle.

En cas d’insuffisance de ces mesures hygiéno-diététiques sur le contrôle tensionnel, l’instauration d’un traitement médical sera indiquée et sera réalisée par le médecin en tenant compte du profil de risque cardiovasculaire, des facteurs de co-morbidité et du degré d’atteinte des organes cibles.

Le but du traitement sera d’atteindre des valeurs tensionnelles en dessous de 140/90 mmHg. En cas de diabète, la tension artérielle sera ramenée en dessous de 130/80 mmHg.
Bien entendu, il sera plus difficile de ramener la tension artérielle en dessous des valeurs recommandées lorsque le niveau initial aura été élevé.

Dans bon nombre de cas, le contrôle de l’hypertension artérielle conduira àutiliser non pas un, mais plusieurs médicaments.

Les principales classes de médicaments utilisées pour contrôler l’hypertension artérielle sont les diurétiques thiazidiques, les béta-bloquants, les antagonistes du calcium, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2.

Lors de la mise en route d’un traitement médicamenteux anti-hypertenseur, le patient doit être convaincu de l’intérêt de traiter son hypertension. Son adhésion au traitement est très importante pour parvenir àéquilibrer sa tension artérielle et ainsi mettre toutes les chances de son côté pour éviter les complications de la maladie.
Une interruption thérapeutique intempestive pourrait entraîner un effet rebond avec une aggravation de l’hypertension.

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