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Santé de la reproduction : Les anomalies du cycle mentruel chez la femme

lundi 25 mai 2009, par Dignité Féminine

Le cycle est la période comprise entre le premier jour des règles jusqu’au début des règles suivantes. Les cycles se situant entre 21 et 32 jours sont considérés comme normaux et restent largement constants après un certain temps nécessaire àleur régularisation. Pour des raisons multiples et variées, beaucoup de femmes et jeunes filles souffrent de troubles liés àleur cycle menstruel.

Les troubles du cycle menstruel désigne àpremière vue les perturbations de la régularité menstruelle, les règles étant en général la seule manifestation tangible de l’existence d’un cycle menstruel. De l’absence des règles àleur abondance inquiétante, les douleurs et les autres formes d’anomalies du cycle menstruel, sont tant de difficultés psychologiques et physiques que vivent jeunes filles et femmes. Les troubles du cycle menstruel se retrouvent sous plusieurs formes, l’aménorrhée ou l’absence de règles, la dysménorrhée (règles douloureuses), la ménorragie (règles trop abondantes), l’endométriose, les fibromes utérins et le syndrome prémenstruel.

AMÉNORRHÉE
(absence des règles)
L’aménorrhée est l’absence de menstruations chez une femme en âge de procréer. Entre 2 % et 5 % de la population féminine serait touchée par l’aménorrhée. Il s’agit d’un seul et même symptôme, mais celui-ci a pour origine des réalités ou des maladies bien différentes les unes des autres. En effet, l’aménorrhée peut être tout àfait naturelle lorsque, par exemple, la femme est enceinte, allaite ou a atteint l’âge de la ménopause. Mais il peut également s’agir d’un signe révélateur d’un problème de santé sous-jacent plus grave, tel un trouble alimentaire ou une maladie endocrinienne.

Causes
Les causes d’aménorrhée sont nombreuses. Voici les plus fréquentes. Un retard de puberté. L’âge de la puberté se situe normalement entre 11 et 13 ans. Un retard de puberté est fréquent chez les jeunes femmes qui sont très minces ou athlétiques. Il semblerait que ces jeunes femmes n’ont pas suffisamment de masse adipeuse pour permettre la production des hormones oestrogènes.

Les oestrogènes permettent l’épaississement de la paroi utérine, et ultérieurement les menstruations si l’ovule n’a pas été fécondé par un spermatozoïde. En quelque sorte, le corps de ces jeunes femmes se protège naturellement et signale que la forme physique est inadéquate pour soutenir une grossesse.
Si les signes de maturation sexuelle sont toujours absents àl’âge de 14 ans, il faut suspecter un problème chromosomique (un seul chromosome sexuel X au lieu de deux, une maladie que l’on nomme le syndrome de Turner), un problème de développement de l’appareil génital ou un problème hormonal.

La grossesse. Cause la plus fréquente d’aménorrhée, elle doit être la première suspectée chez une femme sexuellement active. Étonnamment, il arrive souvent que cette cause soit écartée sans vérification préalable – ce qui n’est pas sans risque. Certains traitements indiqués pour traiter l’aménorrhée sont contre-indiqués en cas de grossesse.
L’allaitement. Souvent, les femmes qui allaitent n’ont pas de menstruations. Cependant, il faut noter qu’elles peuvent quand même avoir une ovulation durant cette période, et donc une nouvelle grossesse.
L’arrivée de la ménopause. La ménopause est l’arrêt naturel des menstruations survenant chez les femmes âgées de 45 à55 ans. La production d’oestrogène diminue peu àpeu, ce qui fait que les menstruations deviennent irrégulières, puis disparaissent complètement. Il peut se produire des ovulations de façon sporadique, et cela, durant les deux ans qui suivent l’arrêt des menstruations.

L’arrêt de la prise d’un moyen contraceptif (pilules anticonceptionnelles, Dépo-Provera). Il est possible qu’un délai de quelques mois soit nécessaire avant que le cycle normal d’ovulation et de menstruation se rétablisse. On l’appelle aménorrhée postcontraceptive. C’est particulièrement le cas chez les femmes qui présentaient un cycle irrégulier avant de prendre le moyen contraceptif. Par ailleurs, il est normal que les menstruations cessent durant l’utilisation du contraceptif Depo-Provera, qui s’administre par injection.

La pratique d’une discipline ou d’un sport exigeant comme le marathon, le culturisme, la gymnastique ou le ballet professionnel. L’« Â aménorrhée de la sportive  » serait attribuable àl’insuffisance de tissus gras ainsi qu’au stress auquel le corps est soumis. On observe un manque d’oestrogènes chez ces femmes. Il peut aussi s’agir pour le corps de ne pas gaspiller inutilement de l’énergie puisqu’il subit souvent une diète pauvre en calories. L’aménorrhée est de 4 à20 fois plus fréquente parmi les athlètes que dans la population générale.

Un stress ou un choc psychologique. L’aménorrhée dite psychogène résulte d’un choc psychologique ou de tout autre type de stress (un voyage, des changements importants dans le mode de vie, etc.) qui peuvent affecter temporairement le fonctionnement de l’hypothalamus et provoquer un arrêt des menstruations aussi longtemps que la source de stress persiste.

Une perte de poids rapide ou un comportement alimentaire pathologique. Un poids corporel trop faible peut conduire àune baisse de la production d’oestrogènes et àun arrêt des menstruations. Chez la majorité des femmes qui souffrent d’anorexie mentale ou de boulimie, les menstruations s’arrêtent.

Une sécrétion excessive de prolactine par l’hypophyse. La prolactine est une hormone qui favorise la croissance de la glande mammaire et la lactation. Un excès de sécrétion de prolactine par l’hypophyse peut être causé par une petite tumeur (qui est toujours bénigne) ou par certains médicaments. Son traitement médical est simple.

Autres causes
L’obésité.
La prise de médicaments comme des corticoïdes oraux, des antidépresseurs, des antipsychotiques ou de la chimiothérapie. La toxicomanie peut aussi causer l’aménorrhée.
Des maladies chroniques ou endocriniennes. La fibrose kystique, la tuberculose, le diabète, une tumeur ou un kyste ovarien (ou un syndrome des ovaires polykystiques), l’hyperthyroïdie.
L’ablation chirurgicale de l’utérus ou des ovaires.

Évolution et complications
La durée de l’aménorrhée dépend de la cause sous-jacente. Dans la majorité des cas (àl’exception, bien sà»r, de l’aménorrhée liée àla ménopause ou àl’ablation de l’utérus et des ovaires), l’aménorrhée est réversible et se soigne facilement. Cependant, une aménorrhée de longue date qui n’est pas traitée peut finir par affecter les mécanismes de la reproduction.

Un excès d’oestrogènes tel qu’observé chez les femmes qui ont un syndrome des ovaires polykystiques augmente le risque àlong terme de cancer de l’endomètre.

Symptômes
Aucune menstruation àl’âge de 14 ans et absence de développement des caractères sexuels secondaires.
Aucune menstruation àl’âge de 16 ans et présence d’un développement des caractères sexuels secondaires.
Chez une femme ayant déjàété menstruée, absence de menstruations sur une période de temps équivalant àau moins trois intervalles de cycles menstruels antérieurs ou six mois sans menstruation.
N.B. En cas de déficit d’oestrogènes, il peut y avoir des bouffées de chaleur, des changements d’humeur, un état dépressif et une sécheresse vaginale.

Personnes àrisque
Les femmes anorexiques ou obèses.
Les femmes aux menstruations irrégulières.
Les femmes qui cessent de prendre la pilule anticonceptionnelle.
Les femmes souffrant d’un des problèmes médicaux mentionnés ci-dessus.

Facteurs de risque
Une alimentation déficiente
Un stress prolongé.
La pratique intensive d’une activité sportive.
Un équilibre psychique fragile (pour l’aménorrhée psychogène).
L’alcoolisme ou la toxicomanie.

Traitements médicaux
La consultation d’un médecin ainsi que divers tests (un test de grossesse, un dosage hormonal dans le sang, un examen physique, etc.), permettront de déceler l’origine de l’aménorrhée.
Dans la majorité des cas, un traitement médical n’est pas nécessaire, mais il n’est pas moins important d’identifier la cause de l’aménorrhée, de traiter la maladie sous-jacente s’il y a lieu et d’obtenir un soutien psychologique en cas de besoin.

Médication
Traitements hormonaux
Dans le cas d’un dysfonctionnement des ovaires chez une jeune femme, un traitement hormonal sera suggéré afin que survienne le développement des caractères sexuels et la fertilité, et pour prévenir l’ostéoporose àlong terme.
Pour les femmes qui ont subi une ablation chirurgicale de l’utérus et des ovaires, une hormonothérapie aux oestrogènes seulement (sans progestatif) peut être entreprise afin de prévenir l’ostéoporose et d’autres complications attribuables àl’abaissement du taux d’oestrogène.

Traitement chirurgical
Si le retard de puberté est causé par une malformation de l’appareil reproducteur, une chirurgie peut être entreprise.

Psychothérapie
Si l’aménorrhée est accompagnée d’un trouble névrotique sous-jacent, il est possible que le médecin propose une psychothérapie.

Une aménorrhée associée àune anorexie mentale nécessite impérativement un suivi par une équipe pluridisciplinaire incluant nutritionniste, psychothérapeute, psychiatre, etc. Les victimes de ce genre d’aménorrhée sont généralement de jeunes femmes, et même des adolescentes.

En cas de traumatisme psychologique important (viol, perte d’un être cher, accident, etc.) ou de conflits personnels (divorce, difficultés financières, etc.), une aménorrhée de plusieurs mois, voire plusieurs années, peut s’installer, et ce, plus particulièrement chez une femme dont l’équilibre psychique était déjàfragile. Le meilleur traitement consiste alors àconsulter un psychothérapeute.

Attention ! Si elle n’est pas traitée, l’aménorrhée de longue date peut engendrer plusieurs problèmes, notamment l’infertilité.

DYSMÉNORRHÉE (règles douloureuses)
Le terme dysménorrhée désigne les difficultés menstruelles en général, mais on l’utilise communément pour parler des douleurs au bas de l’abdomen qui précèdent ou accompagnent les règles. Le terme algoménorrhée est plus exact, il s’agit ici des crampes menstruelles douloureuses et des sensations pénibles dont font l’expérience àrépétition de nombreuses jeunes filles et femmes.

Les règles douloureuses sont fréquentes àla fin de l’adolescence et àla périménopause, des périodes de fluctuations hormonales. Les douleurs qui surviennent àces moments de la vie ne sont généralement pas inquiétantes et ne cachent aucun trouble gynécologique sous-jacent. Chez l’adolescente, les douleurs s’amenuisent avec les années et disparaissent souvent après une première grossesse.

Complications possibles
Lorsqu’elle est grave, la dysménorrhée peut entraîner de la détresse psychologique, de l’anxiété et de la dépression. Chaque femme vit l’expérience de la douleur différemment.

Symptômes
Des douleurs sourdes ou spasmodiques (avec des élancements) dans le bas de l’abdomen, qui débutent un peu avant les menstruations et persistent durant quelques jours.

Parfois, les douleurs irradient jusqu’au bas du dos et àl’intérieur des cuisses.

Dans les cas plus graves, on assiste à, une sensation de malaise général, de faiblesse, des maux de tête, de la diarrhée, des nausées et des vomissements.

Personnes àrisque
Les femmes dont une proche parente souffre de dysménorrhée (facteur héréditaire).
Les femmes qui ont été pubères avant l’âge de 11 ans.
Les femmes ayant le col de l’utérus étroit.
Les femmes ayant l’utérus incliné vers l’arrière plutôt que vers l’avant (rétroversion).

Facteurs de risque
Avoir un surplus de poids ou être obèse, fumer, boire de l’alcool durant les menstruations, être anxieuse, stressée ou en détresse psychologique, et manquer d’exercice.

Porter un dispositif intra-utérin (le stérilet), àl’exception du Mirena, un stérilet contenant un progestatif qui, au contraire, peut diminuer significativement les douleurs menstruelles.

A suivre

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