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ALIMENTATION, GROUPES SANGUINS ET SANTE : Savoir s’alimenter selon son groupe sanguin
lundi 20 avril 2009, par
Il n’est plus un secret pour personne que l’homme est à l’image de ce qu’il consomme. Se connaître sur ce plan et savoir choisir ses repas se révèleraient alors comme une mesure préventive des nombreux ennuis sanitaires qui vous accablent. Dignité Féminine Hebdo se propose de vous éclairer sur l’interaction entre les métabolismes des aliments consommés et le groupe sanguin. Aussi avons-nous eu recours au docteur Alfred Acakpo, médecin spécialisé en nutrition et alimentation humaine, consultant et chercheur en Nutrition Santé et qui a fait ses preuves dans les domaines de la nutrition appliquée à la santé par les aliments locaux. Il a conçu et exécuté des programmes nutritionnels d’appui à la prise en charge des obésités, du diabète et de l’hypertension artérielle. Il porte aussi un grand intérêt pour le programme de nutrition de la femme enceinte.
Dignité Féminine Hebdo : Que faut-il comprendre par groupe sanguin ?
Docteur Alfred AKAKPO : Il est défini en trois systèmes : ABO, Rhésus et autres dont Duffy, Lewis, Kidd etc.
Le sujet qui nous intéresse se réfèrera plus au système ABO. Alors, les globules rouges humains contiennent les agglutinogènes A ou B ou les deux à la fois, ou aucun d’entre eux. Ainsi, se trouvent définis quatre groupes sanguins : A B AB et O.
Chaque sang possède dans son plasma une substance capable d’agglutiner les globules rouges porteurs des agglutinogènes que ce sang ne possède pas. Cette situation s’explique par le fait que le sang de la personne humaine ne contient jamais à la fois agglutinogène et agglutinine correspondante. Les incompatibilités tiennent de cette diversité. C’est ce qui fait que le groupe A ne peut être transfusé au groupe B et vice versa et plus encore d’autres incompatibilités dont les Médecins savent ce qu’il faut faire.
Existe-t-il réellement des incompatibilités entre aliments et groupes sanguins ?
Avant d’aborder les cas d’incompatibilités spécifiques aux groupes A , B, AB, O,parlons d’abord des incompatibilités alimentaires quelque soit le groupe sanguin. Les globules rouges sont des éléments figurés du sang qui contiennent le pigment qui donne sa couleur au sang : la couleur rouge. La normalité selon la quantité d’une enzyme appelée G6PD nous révèle deux types : les globules rouges normaux et les globules rouges déficitaires.
Les globules rouges normaux contiennent un système qui les protège contre les agressions oxydantes et l’enzyme G6PD est un maillon essentiel de ce système de protection. L’oxydation est très dangereuse pour les globules rouges, car elle les fait éclater.
Chez le sujet normal il existe, un système protecteur qui passe par un produit clef appelé le glutathion réduit. La fabrication de ce glutathion réduit exige une cascade de réactions qui débute par l’action de la G6PD.
Chez le déficitaire en G6PD quand cette enzyme manque partiellement dans les globules rouges, la cascade de réactions ne peut avoir lieu. L’oxydation risque de provoquer l’éclatement des globules rouges qui peut être dans certains cas très grave, exceptionnellement mortelle, en l’absence d’un traitement d’urgence.
Quelle est alors la part des aliments dans le déclenchement des troubles chez le déficitaire ?
Il n’y a pas que les aliments, mais il faut compter aussi avec certains médicaments qui peuvent les déclencher.
En effet, l’enfant porteur de ce déficit est un enfant normal qui ne sera malade de son déficit, que s’il subit des agressions extérieures causées par l’ingestion de certains aliments ou médicaments. Alors, le déficit en G6PD n’est pas considéré comme une maladie, puisque la personne est normale tant qu’elle ne rencontre pas l’agent causal.
De toute sa vie, il devra ne jamais manger certains aliments, comme les fèves (d’où le nom de favisme) et ne jamais être traité par certains médicaments dangereux pour lui, car entraînant une anémie parfois très brutale.
Comment reconnaît-on les enfants déficitaires en G6PD ?
Dans la plupart des cas, ce sont les garçons qui sont déficitaires en G6PD par un gène anormal sur leur chromosome X venu de leur mère. Les filles sont le plus souvent, seulement transmettrices de l’anomalie génétique. Cependant, il existe des cas rares de filles chez lesquelles les deux chromosomes X vont porter le gène anormal pour la G6PD. Le médecin peut faire le diagnostic et demander le dosage de G6PD qui fixera sur le statut de l’enfant ou de l’interessé.
Quelles sont les manifestations et conséquences de ce déficit ?
Cet éclatement des globules rouges nommés hémolyse en termes techniques a pour conséquences principales :
une anémie avec une diminution parfois dramatique de la capacité du sang à transporter l’oxygène, avec la fatigue et la pâleur ;
la formation de débris d’hématies qui peuvent entraver le fonctionnement de certains organes comme les reins ;
une jaunisse ou ictère causé par la dégradation de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges.
Cette crise survient en général dans les 24 h qui suivent l’absorption de l’aliment ou du médicament déclenchant. Elle peut se manifester par de la fièvre, des maux de tête ou de ventre.
Cette anémie peut être de gravité variable. Elle peut donc être suraiguë et nécessiter des soins intensifs. Elle peut dans le meilleur des cas se réparer spontanément en quelques jours grâce à la fabrication de nouveaux globules rouges par la mœlle osseuse. En l’absence d’agression, il n’y a aucune conséquence de ce déficit enzymatique.
Quel est le taux de prévalence de cette anomalie ?
Le déficit en G6PD est l’anomalie génétique la plus répandue dans le monde (elle touche 450 millions d’individus) La répartition de la maladie selon la géographie nous renseigne que plusieurs régions du monde sont concernées par cette maladie. Comme exemples, les pays du pourtour de la Méditerranée, le Proche et le Moyen Orient, l’ Afrique du Nord, l’Afrique noire sub-Saharienne, les Antilles, les populations noires d’Amérique du Nord et du Sud, le Sud-Est Asiatique, la Chine du Sud, et les Indes.
Par ailleurs, il faut distinguer différentes formes de déficit en G6PD. Il existe plus de 150 variantes. Les manifestations de ce déficit sont donc éminemment différentes d’une personne à l’autre et les aliments ou médicaments déclenchants peuvent ne pas être les mêmes chez tous.
Comment améliorer la vie scolaire des enfants malades ?
Un enfant scolarisé porteur d’un déficit en G6PD devrait avoir sur lui une carte indiquant le déficit, les coordonnées des personnes à prévenir en cas d’accident et la liste des médicaments, produits et aliments à proscrire chez lui.
Conséquences sur la vie scolaire
L’enfant déficitaire doit avoir une scolarité normale et mener une vie normale sur le plan intellectuel et physique. Il peut pratiquer n’importe quel sport et vivre strictement comme ses camarades de classe.
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