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Entretien avec Mme koubourath osseni, Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin : « La Grande Chancellerie est en déliquescence. Il faut s’attendre à ce que j’assainisse la maison. »
lundi 25 mai 2009, par
Madame Koubourath Osséni est le Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin depuis quelques semaines, suite à sa nomination par le président de la République. Une première, car jamais avant elle, une femme n’avait occupé ce poste dans l’histoire du Bénin et de l’Afrique.
Abordée, Koubourath Osséni se présente à nous comme un docteur en médecine, une mère de famille, une activiste des droits de l’homme en général et de la promotion de la femme en particulier. C’est une femme apparemment déterminée à restaurer la grande chancellerie que nous avons eu comme interviewée.
L’Ancien député, l’ex ministre de Soglo et l’ ancien membre du Conseil Economique et Social, Osséni Koubourath tient à marquer son passage à son nouveau poste. Elle promet un assainissement clair, pur et dur de la grande chancellerie, structure dont elle se désole de l’état de déliquescence actuel.
Le 2 avril 2009, vous avez pris service à votre poste de Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin. Quelles sont vos ambitions pour la Grande Chancellerie ?
Koubourath Osséni : La Grande Chancellerie actuellement est en déliquescence. Ceci n’est pas le fait des anciens qui étaient là . Ce n’est pas eux le problème. Ce sont les collaborateurs autour qui ont été le problème. Je ne veux jeter la pierre à personne, mais une chose est certaine, la gestion des hommes et la gestion financière n’ont pas été des plus saines. Donc, il y a du boulot. Il va falloir tout réviser, tout changer, déménager même dans de nouveaux locaux, car les gens sont à l’étroit. Vraiment, c’est l’ancienne école, mais pas la bonne partie de l’ancienne école.
En termes de contenu de votre charge, à quoi faut-il donc s’attendre ?
Il faut s’attendre à ce que j’assainisse la maison. C’est un assainissement clair et net, pur et dur. Il n’y a pas trente-six solutions. Il faut surtout moderniser notre chancellerie. C’est un instrument de prestige pour le Bénin. Pour tous ceux qui ont fait du bon travail, la récompense ultime c’est d’être décorés dans un Ordre donné. Et ça, on ne peut pas le faire dans la boue, la moisissure, les cafards et autres.
Vous êtes la première femme dans l’histoire du Bénin à prendre cette charge de Grand Chancelier de l’Ordre National, cela est-il vrai ?
Oui, c’est vrai. Et j’en suis très honorée. Encore une fois, je remercie le président de la République, le docteur Boni Yayi, pour la confiance qu’il a placée en moi en me nommant.
Cette nomination peut-elle se comprendre comme un aboutissement de votre engagement personnel sur la scène publique  ?
Ça, je ne sais pas. C’est à vous de le dire. Je ne peux pas me qualifier. C’est difficile de se qualifier soi -même.
C’est alors un résultat des combats des femmes béninoises en général ?
Je ne sais pas. Mais, je sais que le président de la République m’a fait confiance, il m’a fait l’honneur de me nommer à un poste où aucune femme en Afrique, je pense, n’a jamais été encore. Et ça vraiment, il faut le prendre avec beaucoup de courage et de fierté et, comme d’habitude, bien faire son travail avec beaucoup de conscience et de dignité.
Dans ce sillage, que pensez-vous du combat des femmes béninoises pour leur promotion ?
C’est un combat juste. J’ai toujours dit qu’on ne comprend pas que, dans une démocratie, qui est la dictature de la majorité sur la minorité, nous soyons plus nombreuses que les hommes et que ce soit nous qui sommes marginalisées. Une preuve, c’est le dernier remaniement ministériel. Et je l’ai dit au président de la République, le jour où il m’honorait en m’élevant à la dignité de Grand-Croix, que les femmes ont bien entendu ce qu’il a dit, à savoir que dans son prochain gouvernement, il y aura 30% de femmes. Nous l’avons enregistré et nous l’attendons. Et je sais qu’il va s’acquitter de sa promesse.
Les 30% de femmes dans le prochain gouvernement vous conviennent-ils, vous, ardent défenseur de la parité ?
La parité, c’est 50% d’hommes et 50% de femmes. A défaut d’arriver là pour le moment, nous allons prendre les 30% et nous continuerons à nous battre pour les autres 20% qui restent.
L’Institut de la femme selon certains hommes et femmes serait un miroir aux alouettes. Qu’en dites-vous ?
Il y a actuellement un comité préparatoire à l’installation de l’Institut de la femme. J’encourage les membres de ce comité à bien travailler, à tout mettre en œuvre pour que justement un jour ce rêve devienne réalité. On dit que pour qu’un rêve devienne réalité, il faut avoir la force de rêver. Et bien, moi je rêve fortement pour qu’au Bénin ici il y ait une réelle parité entre hommes et femmes dans les institutions de l’Etat. Ce n’est pas trop demander.
Qu’avez-vous à ajouter à l’endroit des lectrices et lecteurs de Dignité Féminine ?
Aux lectrices et lecteurs de Dignité Féminine, je dis de faire confiance au Bénin et à celui qu’ils ont à la tête de l’Etat, le docteur Boni Yayi qui a beaucoup de bonnes intentions pour son pays. Qu’on le laisse travailler et qu’on le juge sur résultat. C’est cela l’essentiel, c’est mon message.
Compte rendu de la session ordinaire du Conseil de l’Ordre National du Bénin pour l’année 2009 Le Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin, Mme Koubourath Osséni a procédé le 22 mai 2009 à la clôture de la session ordinaire du Conseil de l’Ordre National du Bénin pour l’année en cours. Une session qui s’est tenue du 7 avril au 22 mai 2009, soit 45 jours. Source : Grande Chancellerie de l’Ordre National du Bénin |
Propos recueillis par
Septime Atchekpe