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Mutilations génitales féminines : Adieu l’excision dans 27 pays africains (L’exemple du Bénin qui édifie…)
mardi 11 mai 2010, par
Les mutilations génitales féminines (Mgf) étaient la semaine écoulée, au cœur d’une conférence à Dakar. 27 pays africains ont pris part à la rencontre organisée par le ministère sénégalais de la Famille en partenariat avec la Coopération italienne au Sénégal.
Les débats ont porté sur le thème ‘’Harmoniser les instruments légaux contre les Mgf : consolider les acquis, partager les succès, poursuivre les avancées en faveur de l’interdiction de la pratique aux Nations Unies’’, et ont pour but de promouvoir l’adoption d’une résolution qui interdise explicitement les Mgf et les reconnaisse comme une pratique contraire aux droits humains. Un combat qu’avait mené l’Ong Dignité Féminine du Bénin et d’autres structures de la place et dont les fruits sont patents à travers tout le pays.
Les mutilations génitales féminines (Mgf) recouvrent des pratiques consistant à ôter, par des moyens chirurgicaux souvent rudimentaires, tout ou une partie des organes génitaux externes féminins. Il s’agit d’une pratique ancestrale qui est mise en Å“uvre dans de nombreux pays, essentiellement pour des raisons d’ordre coutumier.
Dans quelques mois, ces mutilations génitales féminines (Mgf) ne seront qu’un vieux souvenir dans la plupart des Etats africains où le regrettable fléau à cours. Du lundi 4 au mardi 5 mai, des parlementaires, des représentants des gouvernements et de la Société civile de 27 pays africains se sont rencontrés à Dakar, la capitale sénégalaise sous l’égide du ministère sénégalais de la Famille, l’organisation internationale No peace without justice (Pas de paix sans justice), l’organisation sénégalaise « La Palabre  » et la Coopération italienne au Sénégal.
Il s’agit entre autres du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Ghana, , du Djibouti, du Sénégal, de la Somalie, du Nigéria, de la Tanzanie… Le but de cette rencontre internationale est de promouvoir l’adoption d’une résolution qui interdise explicitement les Mgf et les reconnaisse comme une pratique contraire aux droits humains.
Désormais, aucun cadeau ne sera plus fait à ceux qui commenteraient encore de tels actes. Unanimement, les Etats africains où la pratique de mutilations génitales est légion, reconnaissent le besoin de se mettre ensemble pour adopter une résolution commune dans ce sens.
Un coup de chapeau à l’Ong Dignité Féminine
La République du Bénin fait partie des 28 pays africains où se pratiquent les Mgf, notamment l’excision. Vu l’ampleur que prenait le phénomène, un groupe d’organisations non gouvernementales s’est engagé à le combattre. Parmi ces organisations non gouvernementales, figure en bonne place ou en première, Dignité Féminine de Madame Honorine H. Attikpa.
Cette structure dont le leitmotiv est d’œuvrer pour une émergence de la gent féminine avait fait de la lutte contre ce phénomène, son cheval de bataille. Aujourd’hui, le phénomène est banni du Bénin.
Ce n’est pas le fait du hasard mais le résultat de durs labeurs. Des hommes et des femmes béninois et même étrangers se sont donnés corps et âme pour en arriver à ce résultat. La lutte contre l’excision a en effet démarré depuis 2003 par la promulgation de la loi 2003-03 du 03 mars 2003 portant répression des Mgf en République du Bénin. Mais les résultats ont commencé par se faire sentir lors que des Ong béninoises en partenariat avec celle allemande (I)ntact sont descendues sur le terrain au contact des populations.
Les actions ont consisté en une reconversion des femmes exciseuses par l’octroi de Microcrédits, la promotion de la culture maraîchère et une coopération serrée entre toutes les organisations qui interviennent dans la lutte. Ainsi et de source externe, 60 jardins ont été mis en place et financés par l’Ong privée (I)ntact. Au bout de quelques années les fruits ont tenu la promesse des fleurs. 238 exciseuses et chefs traditionnels ont abandonné leurs couteaux et se sont engagés pour désormais lutter contre ce que l’humanité considère comme un fléau.
Et c’est en couronnement à ce travail que l’ouvrage intitulé Adieu l’excision histoire et fin d’une tradition a été réalisé et lancé. Avec la tenue la semaine écoulée de la conférence internationale sur les mutilations génitales au Sénégal, les Etats africains sont désormais partis pour dire dans quelques mois adieu à cette pratique considérée comme une offense aux droits humains.
Emile Agbo