A LA DECOUVERTE DE, LA PRESIDENTE DE LA FINLANDE :Mme Tarja Halonen un exemple pour les femmes béninoises en 2011

Tarja Kaarina Halonen est une femme politique qui a mené de rudes combats dans son pays. Née en 1943 àla veille de Noë l, elle a fait des études de droit couronnées par un Master obtenu àl’ Université d’Helsinki en 1968. A 28 ans, elle rejoint le Parti Social Démocrate finlandais (SDP) et se distingue très tôt par son engagement àla défense des droits des ouvriers. Mais c’est en 1977 que sa carrière politique commence effectivement avec son élection au conseil municipal de la capitale Helsinki. Elle n’abandonne pas le militantisme social  : au début des années 1980, elle préside une organisation de défense des droits des homosexuels.

Première femme àtous les postes occupés 
Elle a successivement été ministre des Affaires sociales et de la Santé entre 1987 et 1990, ministre de la Justice de 1990 à1991 et ministre des Affaires étrangères de 1995 à2000. À chaque fois, elle est la première femme finlandaise àêtre nommée àce poste. Ce qui l’a conduite às’affirmer et àmontrer toute sa compétence àchaque fois. Ainsi, les femmes béninoises, doivent avoir àl’esprit que le travail bien fait est le gage le plus sà»r pour la promotion de la femme béninoise surtout au regard de l’entrée massive des femmes au prochain gouvernement selon la promesse du chef de l’Etat. Ainsi, il ne suffit pas d’être ministre pour s’estimer déjàau sommet. Certes, on n’en voudra pas àcelles qui se fixent cette barrière. Mais il est souhaitable que les femmes béninoises osent aller plus loin et mériter le légendaire héritage de bravoure àelles laissé par leurs illustres aînées, les Amazones du Dahomey. Le Bénin est le seul pays au monde où l’histoire du passé des femmes dans leur implication àla gestion des affaires publiques est des plus héroïques. Pendant que les amazones allaient aux fronts animés d’une redoutable détermination, les femmes des autres peuples étaient encore cloîtrées dans leur rôle traditionnel de femmes de ménage. Malheureusement, les femmes béninoises ont connu un grand retard et doivent, pour combien de temps encore, tout apprendre des autres. Mais le temps passe vite et il est temps de passer aussi àl’offensive pour la conquête du pouvoir au sommet de l’Etat. Une certaine fidélité aux causes défendues avant l’entrée au gouvernement est recommandée, car il n’est pas rare de remarquer qu’après leur entrée au gouvernement, elles biaisent avec leur conviction d’origine. Il est clair qu’en étant la première femme àoccuper ces différents postes, Tarja Kaarina Halonen a dà» se sentir mise àl’épreuve, et au lieu de donner dans l’approximatif en s’abritant derrière des arguments fallacieux ou des blocages de toute nature, elle a accompli sa mission àla perfection, réussissant au même titre sinon plus que les hommes. En 2000, elle est élue présidente de Finlande au suffrage universel et devient, ici encore, la première femme àaccéder àce poste en Finlande. Elue pour un mandat de 6 ans, elle succède àMonsieur Martti Ahtisaart (Prix Nobel de la paix 2003) et devient le 11e président du pays. Le 15 janvier 2006, elle se présente àl’élection présidentielle pour un second mandat et arrive en tête au premier tour avec 46,3 % des suffrages (frôlant la majorité absolue), suivie par l’ancien ministre des Finances, le conservateur Sauli Niinistö qui obtient 24,1 % tandis que le Premier ministre centriste, Matti Vanhanen, se classe troisième avec seulement 18,6 %. Au second tour, le 29 janvier, Halonen est réélue avec 51,8 % des suffrages face àSauli Niinistö. En 2006, elle est classée comme la 44e femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes. En 2007, elle est classée 50e. En somme, si les hommes ont leur Barack Obama, les femmes, elles, ont leur Tarja Halonen. Ainsi, partout et même en politique, la lutte sur un fonds social sincère paie. Il faut se lever tôt et ne pas improviser. Les femmes béninoises qui aspirent àla gestion de la cité au sommet de l’Etat doivent se forger une personnalité exemplaire qui force admiration et respect pour relever le défi et mériter l’héritage laissé par les Amazones du Danxomey.

Une personnalité populaire acquise grâce àun engagement aux côtés des minorités 
Sa cote de popularité incroyablement élevée (90% en juillet 2004) est le signe du respect des Finlandais pour le parcours politique et les compétences intrinsèques de la présidente et de leur attachement àsa personnalité. Au cours de son mandat, elle est restée attachée aux combats qui lui ont valu son élection  : parité entre hommes et femmes, justice sociale, défense des droits des homosexuels et des minorités ethniques.

Chef des armées, chargée de diriger la politique étrangère du pays en collaboration avec le gouvernement, elle continue de perpétuer la tradition de neutralité militaire de la Finlande en refusant d’adhérer àl’OTAN. Toutefois, elle n’exclut pas une coopération plus étroite avec cette organisation. Sur le plan international, Mme Halonen a co-présidé de 2002 à2004 la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, mise en place par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Elle a eu àprendre position contre la guerre menée par les Etats-Unis en Irak en 2003. On a connu dans notre pays des femmes qui ont abandonné leur lutte une fois qu’elles se sont retrouvées au gouvernement, ignorant et boycottant presque toutes les initiatives des autres femmes dont la lutte leur a valu leur entrée au gouvernement. Tarja Halonen, elle, a continué de se battre pour les droits de l’homme àtravers l’aide aux pays en voie de développement. C’est cet engagement qui l’a conduite àentreprendre un périple africain qui l’a, tour àtour, menée au Libéria, Sénégal, Nigeria et chez nous au Bénin.

Halonen – Bénin, une séduction réciproque 
C’est par le Bénin qu’elle a bouclé son périple africain. Une occasion qui a permis aux Béninois et àleur président de se rendre compte de l’estime dont ils jouissent àl’extérieur. De ce fait, ce n’est pas alors le peuple béninois seul qui est séduit par cette visite. Elle n’a pas caché ses impressions lors de son séjour au Bénin. ‘’En général, les nouvelles de l’Afrique qui nous parviennent ne sont pas bonnes. Mais celles que nous recevons du Bénin nous réjouissent sur le plan de la démocratie et de l’Etat de droit. Cette visite est courte, mais nous essayerons de faire en sorte qu’elle génère plus de visibilité pour le Bénin’’, a-t-elle assuré. A l’occasion de cette première visite d’un chef d’Etat scandinave dans notre pays, l’accent a été mis sur les possibilités de coopération commerciale, les questions environnementales, la lutte contre le trafic des enfants et les conditions sociales des femmes àtravers le travail des ONG. Pendant son séjour dans notre pays, elle a eu un tête-à-tête avec son homologue béninois au palais de la Marina. La rencontre, qui a duré un peu plus d’une demi-heure, a été élargie aux ministres béninois et àquelques membres de la délégation finlandaise.

Lors de la conférence de presse qui a sanctionné la rencontre, le président Boni Yayi a affirmé que c’est une visite qui honore le Bénin, au regard des valeurs démocratiques et de bonne gouvernance incarnées par la Finlande. Boni Yayi a souhaité que les deux états puissent donner un contenu réel àla coopération et asseoir les bases juridiques d’un partenariat gagnant/gagnant. La délégation finlandaise a eu, entre autres, àse rendre en visite privée àla villa Karoo àGrand-popo.

Samuel AHOUANDJINOU