Entretien avec des femmes notaires au sujet du séminaire sur la sécurité foncière au Bénin : Véronique A. Déguénon et Irène Adjagba Ichola ensemble pour la sécurisation du foncier

Pourquoi sécuriser la terre  ?
La majorité des femmes béninoises ainsi que des hommes vivant dans les zones rurales exploite des terres pour leurs activités économiques sans toutefois maîtriser le droit àl’exploitation, le droit àla propriété. Ces terres ont besoin de sécurisation. A ce titre, le séminaire que la Chambre nationale des notaires du Bénin a ouvert, le jeudi 5 mars dernier au Palais des Congrès de Cotonou, doit déboucher sur la sécurisation du titre de propriété des personnes. Elles pourront l’utiliser pour bénéficier des crédits auprès des institutions bancaires. Le but que nous visons est que femmes et hommes puissent avoir un titre foncier fiable accessible àtout le monde, surtout aux paysans, àceux qui travaillent dans le monde rural pour qu’ils puissent avoir accès aux crédits. En effet, sans titre, vous n’avez pas accès aux crédits et sans crédit, il ne peut pas y avoir développement économique, les personnes concernées ne peuvent pas exercer efficacement leurs activités. Le rôle de la femme n’est donc pas isolé de celui de l’homme dans ce cas. Toutefois, nous nous préoccupons de ce dont elle a besoin pour obtenir des crédits, des fonds pour ses activités économiques.

La femme est-elle exclue du droit de propriété foncière  ?
C’est vrai que nos coutumes sont tenaces. C’est aussi vrai qu’on a dit que les femmes n’ont pas accès àla terre. Mais nous avons déjàréglé ces problèmes. La femme béninoise, en dépit des pesanteurs socioculturelles et économiques, est capable d’exercer les mêmes activités que les hommes.

Partant, elle peut disposer de certains avantages comme la propriété des terres. Donc, ce qui nous revient àla chambre est de sécuriser les acquis tant des femmes que des hommes. Nous qui sommes des professionnels garantissant la sécurité foncière, ce qui nous revient de faire, c’est d’imaginer des lois fiables, sà»res et de les mettre àleur disposition pour leur permettre de travailler efficacement. C’est le crédit qui permet àun homme de développer ses activités commerciales, industrielles et que sais-je encore. Pour aller de l’avant, pour faire des activités ambitieuses, on a besoin de recourir aux crédits, on a besoin des terres. On n’a aussi besoin de guide. Pour avoir ces terres, il faut une bonne politique de sécurisation du foncier au Bénin afin qu’elles soient l’objet d’un titre foncier pour permettre aux structures banquiers de se faire rembourser. La femme a accès àla terre au Bénin et notre rôle est de l’aider àavoir accès aux crédits par le biais des terres.

Propos recueillis par
Casimir Kpédjo