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Fermeture des carrières de sable marin de seme-podji : Quelle alternative pour les femmes qui y ont développés des activités parallèles ?

lundi 2 mars 2009, par Dignité Féminine

Depuis que le gouvernement a donné son ultimatum pour la fermeture effective des carrières de sable marin, les organisations et autres associations s’activent pour plaider en faveur d’une alternative pour les chargeurs qui en fait leur seule source de revenus depuis des décennies. Tout le monde n’y voit que les hommes, ignore que les femmes y sont fortement actives même si ce n’est pas la même activité. Elles sont très nombreuses àêtre dans la tourmente de la fin de cette activité sans aucune alternative.

Plusieurs études faites sur le développement de la commune de Sèmè-Podji avaient déjàprédit une catastrophe sociale lorsque les carrières de sable marin seraient fermées. Beaucoup d’acteurs de ce secteur ont préféré ne pas y penser afin de ne pas en perdre le sommeil. La catastrophe tant redoutée commence théoriquement après ce mercredi 4 mars 2009-02-28. Les différents acteurs sont aux abois, ne sachant a quel saint se vouer, surtout les femmes.

Personne ne parle d’elles, par rapport àcette fermeture. Et pourtant, ce sont elles qui servent àboire et àmanger aux valeureux chargeurs de sable. La vente de l’eau, seule, occupe près de 200 femmes qui, àtour de rôle du matin jusqu’au soir, approvisionnent les chargeurs. La simple vente de l’eau est tellement rentable pour ces femmes que, parfois, malgré la maladie, elles y vont. Il y a dans cette rubrique les gérantes de buvette ambulantes. Elles disposent de toutes sortes de boissons allant des sucreries aux bières de dernière génération. Elles parviennent aussi àfaire de bons chiffres d’affaires puisque sur les carrières, les chargeurs reçoivent beaucoup de visites et sont assez généreux compte tenu du niveau élevé de leurs gains. En plus, l’argent dépensé peut être vite recouvré en redoublant d’ardeur au travail. Il y a la grande majorité des vendeuses de nourriture qui font également de très bonnes affaires sur les carrières. Les repas finissent toujours àla carrière et les vendeuses n’ont jamais connus de mévente. Le prix des plats passe du simple au double ou au triple quand on est sur les carrières.

Mais le plus grand lobby féminin sur les activités de carrière est composé des cambistes. Ces femmes ont abandonné leurs activités de change àla frontière de Sèmè-Kraké depuis plus d’une décennie pour l’exercer au niveau des carrières de sable de Sèmè-Podji. En accord avec la mairie, cette activité de monnayage a été laissée uniquement aux femmes. Elles échangent des milliards par jour d’ouverture de carrière ! Afin d’éviter des heurts inutiles, elles ont formé des groupement auxquels la mairie a réparti des tours d’exercice. Ainsi, le matin, me groupement programmé passe déposer ses millions et revient le soir chercher le capital et l’intérêt. C’était une activité florissante pour ces femmes.

Sans faire trop attention, on pourrait dire qu’elles n’ont qu’àmener ces activités sur d’autres sites aux chantiers prometteurs. Mais la réalité, c’est que la commune se Sèmè-Podji ne disposait plus, au lendemain de la fermeture des carrières, de sites où ses femmes pourraient trouver de si nombreux clients avec une telle rentabilité. Sans douter un seul instant de l’ingéniosité de la femme béninoise en général et de celle de Sèmè-Podji en particulier àtravers les alternatives dignes, il est àsouhaiter que les mesures d’accompagnement prennent également en compte les braves femmes contraintes au « chômage » au même titre que les chargeurs.

Samuel AHOUANDJINOU

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