Célébration de la journée de la femme 2009 : Quel cadeau de Boni Yayi aux femmes ?

Le chef de l’Etat sait que le 8 mars prochain est l’occasion jamais ratée par le fort électorat de notre pays. Il s’agit des femmes qui font plus de 52 % de la population béninoise. Les femmes vont àcette occasion prendre le pouls du chef de l’Etat afin de mesurer sa sensibilité face àleurs conditions de vie dans un pays indépendant depuis près de 60 ans. Mieux, de la dernière célébration àcelle-ci, les femmes ont été durement éprouvées au plan national.
Du remaniement qui a diminué le nombre de portefeuilles ministériels tenu par les femmes àla promesse non tenue de la gratuité de la césarienne en passant par l’accident des femmes revenues d’une sensibilisation dans le septentrion, Boni Yayi doit tout faire pour séduire ces femmes qui attendent beaucoup de lui àcette occasion. Il sait qu’il vaut mieux de avoir les femmes avec soi que contre soi.

Certes, avec les femmes, il n’est pas resté sans agir. Le micro crédit aux plus pauvres continue de drainer du monde. La récente nomination de Madame Osséni Koubourath àla grande chancellerie apparaît comme un appel de pied sans pareil àla gent féminine. Mais au-delàde ces actions d’éclat, Boni Yayi osera-t-il aller plus loin en promettant par exemple un quota pour la représentation des femmes dans le gouvernement ?

Les manifestations devant marquer la 14ème édition de cette fête vont durer trois jours avec des innovations notables : la conférence nationale des femmes et foire sur les œuvres des groupements féminins etc. elles auront àéchanger sur divers thèmes tous centrés sur la femme. Il s’agit, entre autres, de femmes et constitution, femmes et entreprenariat, femmes et foncier, femmes et activités génératrices de revenus.

Le jour de la célébration, le dimanche 08 mars, une délégation remettra les recommandations issues de cette conférence nationale au chef de l’Etat. Mais d’ores et déjà, on peut envisager que les femmes reviendront sur les promesses non tenues par le chef de l’Etat par rapport àla gratuité de la césarienne. Le constat désobligeant qui se fait est que malheureusement, des femmes continuent de mourir en voulant donner vie. Ensuite, l’Institut de la femme dont le Conseil des ministres a annoncé la création tarde àvoir le jour. Enfin, les femmes devraient demander plus de considération de la part du chef de l’Etat.

C’est vrai et beau de recevoir les vendeuses de Dantokpa ou les bénéficiaires de micro crédits, mais rencontrer les femmes leaders aussi n’est pas moins élégant. Il est même souhaité qu’elles soient souvent consultées, car même si elles ne sont qu’une poignée àCotonou et àPorto-Novo, ce sont elles qui agitent et portent l’opinion de 52 % de la population totale. Au-delàde la philanthropie, c’est purement d’une vision politique bienséante qu’il s’agit. Face aux divers remous qui agitent la classe politique nationale, la 14ème édition de la journée internationale de la femme apparaît comme une aubaine que le chef de l’Etat doit saisir pour courtiser encore les Amazones béninoises.

Samuel AHOUANDJINOU