Cotonou, le | ---
lundi 26 octobre
Fermeture de certains collèges privés : Les établissements concernés en état de grâce(Le gouvernement continue d’étudier le problème)
Ils sont une vingtaine d’établissements scolaires épinglés par le gouvernement pour avoir violé les règles en matière de dépôt des dossiers de candidature àl’examen du baccalauréat session 2008 et 2009.

Mais les mesures de suspension desdits établissements prises en conseil des ministres du 15 juillet 2009 ont suscité tellement de tollé de part et d’autre que le gouvernement a décidé d’accorder aux mis en cause un état de grâce jusqu’au moment où il finira d’étudier les dossiers cas par cas.
Ainsi, de sources proches du ministère des enseignements secondaires et de la formation technique et professionnelle, la responsabilité est laissée aux parents d’élèves d’inscrire leurs enfants où ils veulent sans perdre de vue l’état de grâce dont jouissent les établissements concernés. Et un tour àtravers ces établissements se trouvant àCotonou montre qu’ils ont grandement ouvert leurs portes comme les autres àleurs usagers.

Complexes scolaires Bon Berger de Cotonou, Apllication, Bon Pasteur de Porto-Novo, Maman Na Muana, A Yenifè de Glazoué, Trancis école, Mgr Sastre de Lokossa, Collèges Notre Dame de Laurette, le Prodige de Porto-Novo, Fraternitas de Comè, les Pionniers, le Pilier d’Azovè, la Concorde, CEPC Gbégamey, CPET Mont Mimba, Afriq’élite de Parakou, CET la Prélude 2002 de Sakété, CEG Sainte Face de Cotonou, CP MAEIC de Kouhounou et Cours du soir les Vaillants de Godomey sont les établissements qui devraient être suspendus pour deux années scolaires àcompter de celle de 2009-2010. Une pilule amère pour leurs différents responsables. Du coup les manifestations publiques de mécontentement se sont multipliées pour amener le gouvernement du changement àrevenir sur sa décision. Et les enseignants intervenant dans ces collèges de même que des parents d’élèves n’ont pas fait économie de grognes sur des radios ni de marches de protestation pour implorer la clémence du premier magistrat béninois.

Finalement, le Chef de l’Etat les a reçus en audience pour entendre leurs plaintes. La situation atténuante àeux trouvée aura été que la faute commise n’a pas la même gravité pour que la même peine leur soit infligée. Du coup, le gouvernement décide d’étudier le problème cas par cas. Ce qui nécessitera du temps. D’où l’état de grâce accordé aux uns et aux autres en attendant de rendre le verdict final. Ceci étant, les établissements mis en cause ont reçu, d’après nos enquêtes, l’autorisation provisoire d’ouvrir leurs portes àleurs usagers qui se plaignaient déjàde cette situation fâcheuse.
On peut donc comprendre que le gouvernement a décidé de s’y mettre en douceur pour résoudre définitivement le problème sans faire pour autant de mécontents.

Avec cette question de suspension qui est actuellement sur le tapis, puisqu’on apprend que le dossier n’est pas classé, c’est une épée de Damoclès qui plane sur la tête des responsables d’établissements qui font perdre des millions de francs CFA àl’Etat en l’obligeant àorganiser chaque année une session spéciale du baccalauréat aux candidats dont les dossiers parviennent en retard àl’Office du Bac. La menace est donc ferme que désormais il y a une ligne rouge àne pas franchir sous peine de suspension pure et simple sans aucune voie de recours. Et puisque le chat échaudé craint l’eau froide, ce ne sont pas ceux qui sont actuellement en sursis qui tenteraient de récidiver.

L’affluence d’élèves toujours de mise dans les établissements concernés

Par quelle alchimie les responsables d’établissements concernés par la décision du gouvernement ont-ils réussi àconvaincre les parents d’élèves àleur renouveler leur confiance ? Leurs résultats aux divers examens doivent avoir été pour beaucoup dans cette situation. Tout compte fait le constat àtravers quelques établissements est que la contre-publicité que devrait constituer la mesure prise àleur encontre ne doit avoir que peu d’impact sur leur effectif. Ce qui aurait encore favorisé cela est que certains élèves affirment qu’ils ne sont pas informés de cette mesure du gouvernement.

D’autre part, il faut voir aussi la position stratégique ou le rôle de désengorgement que jouent ces établissements dans les campagnes ou les zones reculées. Etant donné que les écoles ne sont pas ce qui manque le moins dans ces zones, il serait difficile aux parents de se départir brutalement de leur service.

De sources proches du ministère des enseignements secondaires, si àla fin de l’examen des dossiers des mis en cause, il s’avère que certains établissements ne soient irrécusables, ils pourraient courir le risque de perdre leur autorisation de présenter des dossiers de candidature au baccalauréat. Et là, que pourraient faire les parents d’élèves ? C’est àce niveau que se trouverait la véritable inquiétude. C’est pourquoi les parents sont mis face àleur responsabilité. Cependant, comme le dit un adage, en toute situation, il y a toujours une main secourable quelque part. Aussi les parents d’élèves peuvent-ils espérer une porte de sortie au moment venu.

Colbert DOSSA


ONG Dignité Féminine

La Presse au Bénin