- Politique - L’amazone peu clémente àl’endroit de Boni Yayi : CÉLESTINE ZANOU HOUÈTOHOUSSOU SUR L’ÉMISSION CARTES SUR TABLE

Pour cette candidate malheureuse de la présidentielle de 2006, le Bénin va mal, si mal pour cette directrice de cabinet de l’ancien président de la République que la légendaire tendresse maternelle qui sait reconnaître les mérites, fussent-ils minimes d’un enfant, s’est àpeine manifestée pendant les 90 minutes de l’émission. D’interpellants propos empreints d’honnêteté, d’objectivité et de bravoure de Mme Zanou qui n’ont guère épargné son ancien directeur de campagne.

Le menu était complet àce rendez-vous entre journalistes et auditeurs de Océan FM et Célestine Zanou hier dimanche entre 9 heures et 10 heures 30. La vie politique et sociale a été passée au peigne fin.
Cette femme de qui on n’aurait tout attendu sauf son habituelle
ferveur anti-yayiste a surpris plus d’un. La rencontre de la veille avec Boni Yayi n’a fondamentalement pas changé la femme. Interrogée sur le bilan àmi-parcours du gouvernement du changement, elle désavoue,
sans ambages, ce nouveau système de gouvernance.

Selon elle, on ne saurait parler de gouvernance concertée. Les différents fora et autres tentatives de concertation n’ont été que des occasions pour imposer des décisions préconçues. Comparant l’actuelle équipe àcelle dont elle a été membre sous le président KEREKOU, elle vente les mérites de l’ère passée sous laquelle le chef savait laisser ses collaborateurs travailler. « On ne bousculait personne et même si on vous bouscule et que vous résistez, on ne vous chasse pas.  », se désole-t-elle en fustigeant les départs de Mme Colette Houéto et de M. Dossouhoui du gouvernement de Boni Yayi.

En notre temps, le secrétariat général du gouvernement fonctionnait autrement et nettement mieux, enfonça-t-elle épinglant ainsi son ancien collaborateur àqui est dévolu aujourd’hui ce rôle. Ce rôle, a-t-elle continué, l’actuel SG le joue non pas en respectant leur idéologie commune initiale, mais plutôt dans le but de plaire au chef. Ce qui lui vaut alors le désaccord avec cette dernière. Elle s’est, pour finir ses appréciations àl’endroit du gouvernement, demandé ce qui bloque la prise du décret relatif au statut de l’opposition et qualifié de contrat de honte les contrats qui existeraient entre l’exécutif et certains organes de presse. Les autres institutions comme l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle n’ont pas échappé àl’analyse de cette amazone.

Le déshonorable et désobligeant spectacle que’offre la représentation nationale interpelle tous les politiciens qui doivent plutôt corriger le tir. Le peuple a faim et quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent. Les dérives observées dans l’observance des principes démocratiques trouvent leurs sources de la logique qui veut qu’on attribue une majorité au pouvoir en place. Ce faisant, on a forcément une Assemblée dans ses bottes, une Cour constitutionnelle acquise àsa cause. Cependant, conseillet-elle, àn’importe quel poste, chaque citoyen doit faire preuve d’honnêteté, d’impartialité et c’est àcela qu’elle invite les uns et les autres.

Célestine Zanou reste solidaire de ses collègues du G4, de Forces Clé avec qui elle partage beaucoup de choses et dont les diagnostics de la situation politique sont semblables aux siens.

Pour ce qui est du groupe G13, tant que l’objectif de ses membres sera l’intérêt du peuple et non les profits personnels, Mme Zanou partagera toujours leur vision. La course vers des intérêts partisans et personnels
tel que poste ministériel n’attire point cette dernière qui aurait rechigné àla proposition du ministère de la Famille que lui aurait faite le chef de l’Etat. Ce ministère, selon elle, a un bilan si négatif qu’il semble avoir été
créé pour contenter des amis. Une heure trente minutes de débats sur Océan FM, des déballages qui méritent réflexions et actions correctives.

Honorine H. ATTIKPA