Cotonou, le | ---
lundi 14 décembre
L’éternuement : Causes et précautions àprendre
Auquel d’entre nous n’est-il jamais arrivé d’essayer désespérément de réprimer un éternuement ? Etait-ce le jour de votre mariage, au moment où vous vous apprêtiez àdire oui ? Ou bien àl’occasion d’une réunion ou d’une autre circonstance solennelle, comme un enterrement ?

La plupart du temps, un bon éternuement semble faire le plus grand bien, suivi qu’il est d’une agréable sensation de bien-être. Mais le problème est souvent de contenir un éternuement inopportun.

Tout le monde n’éternue pas de la même façon. Certains éternuements qu’on pourrait qualifier de francs et particulièrement sonores, s’entendent de loin. D’autres sont plus discrets. Il y a aussi les éternuements en salves, qui se traduisent par une série de trois, quatre, cinq éternuements, voire plus. Il existe enfin, cas très rare, des personnes qui se mettent àéternuer sans arrêt dans la journée, toutes les quelques secondes ou quelques minutes, et ce, pendant des heures, des jours, des semaines, voire des mois.

Qu’est-ce qui nous fait éternuer ? Y a-t-il une méthode pour réprimer un éternuement ? Cela est-il dangereux une fois que le mécanisme est enclenché ? Que faire pour ne pas avoir envie d’éternuer ?

Les causes

Jeunes et vieux, bébés et adultes, personne apparemment n’échappe àl’éternuement. Même les animaux éternuent. En général, le responsable est un corps étranger (comme de la poussière ou du pollen) qui irrite la muqueuse nasale. Toutefois, une émotion ou un soleil éclatant peut produire le même effet. Dans le dernier cas, c’est parce que les voies nerveuses de l’œil sont associées aux terminaisons nerveuses du nez.

Ces terminaisons sensitives informent le cerveau de la présence d’une particule irritante, et celui-ci commande au nez de secréter une substance aqueuse, le mucus, qui contribuera àl’évacuation de l’indésirable. Il commande également aux poumons de s’emplir d’air, puis aux cordes vocales de fermer le larynx pour que l’air ne s’échappe pas. Les muscles thoraciques et abdominaux reçoivent l’ordre de se tendre, ce qui a pour effet de comprimer l’air emprisonné dans les poumons. Finalement, les cordes vocales se relâchent, et l’air comprimé est expulsé, avec généralement assez de force pour déloger le corps et l’évacuer avec le mucus. Cette opération se réalise sans efforts conscients de notre part, et en beaucoup moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Le plus souvent, les éternuements àrépétition sont la manifestation d’une allergie connue sous le nom de rhumes des foins. L’agent irritant est le pollen, et malgré ce que pourrait laisser croire le nom de l’affection, le foin ou l’herbe fraîchement coupée ne sont pas systématiquement en cause. De nombreux pollens différents, ou même un seul, peuvent être àl’origine de l’allergie. Voilàqui explique pourquoi ceux qui souffrent de rhume des foins appréhendent les moments de l’année où des vents forts et secs soufflent des jours durant. Une fois les fosses nasales irritées et les éternuements en série déclenchés, il semble que la moindre particule de poussière, pourtant sans effet en d’autres circonstances, provoque une nouvelle attaque.

Pensez aux autres

Quand on a le nez bouché àcause d’un bon éternuement de cerveau, on peut éprouver un certain soulagement àéternuer, l’expulsion du mucus facilitant la respiration. Mais quel effet un éternuement non couvert a-t-il sur ceux qui nous entourent ?

Les médecins avouent ne pas savoir encore parfaitement comment se propage le rhume, mais ils soupçonnent fortement qu’une personne puisse s’enrhumer en respirant des germes disséminés dans l’air par un éternuement. Une petite pièce fermée et chauffée, ou encore un autocar ou un compartiment de train bondé et non aéré, voilàqui réunirait des conditions particulièrement idéales pour la contagion. D’autres maladies, telles que la grippe, la rougeole, les oreillons, la pneumonie, la tuberculose et la coqueluche, se transmettraient également par les éternuements.

Des études sur la force des éternuements ont montré que les gouttelettes porteuses de germes sont expulsées du nez et de la bouche àplus de 160 kilomètres àl’heure et qu’elles peuvent se fixer sur une surface éloignée de près de quatre mètres. D’autres gouttelettes, qui restent en suspension dans l’air pendant quelques instants, peuvent être inhalées par quiconque passe àproximité.

Peut-on retenir un éternuement ?

De nombreuses méthodes ont été essayées avec plus ou moins de succès. Certains affirment empêcher l’ « explosion  » en appuyant fortement un doigt sur la lèvre supérieure, jute sous le nez. Cette pression agirait sur des nerfs impliqués dans le mécanisme de l’éternuement. Un autre moyen est de se moucher dès qu’on sent l’éternuement venir.

En cas d’éternuement prolongés ou de crise chronique, les inhalations sont parfois efficaces, même s’il ne s’agit que de respirer de la vapeur d’eau. Cela pourrait expliquer pourquoi nombre de personnes qui souffrent du rhume des foins connaissent un soulagement temporaire lorsqu’elles prennent un bain ou une douche dans une pièce pleine de vapeur.

Au fil des années, on a suggéré toutes sortes de techniques et de méthodes, certaines fondées, d’autres fantaisistes. Des crèmes anesthésiques pour l’intérieur du nez ont été essayées avec quelque succès. D’autres traitements font appel aux sédatifs, aux piqà»res, aux gouttes, aux comprimés, àdes potions, àla psychothérapie, àla raifort. Il existe aussi des méthodes plus saugrenues : se mettre une pince àlinge sur le nez ou de saindoux sur le visage, réciter l’alphabet àl’envers ou faire le poirier.

Attention, toutefois ! Il n’est pas toujours recommandé de retenir ou d’étouffer un éternuement ; cela peut entraîner un saignement du nez, mais aussi expulser les germes dans les sinus et favoriser ainsi la dissémination de l’infection. Le cas est rare, mais il peut également se produire une fracture des os du nez ou de la face ; on a même rapporté le cas d’une luxation d’un osselet de l’oreille moyenne.

« Dieu nous bénisse !  »

Dans de nombreux pays, il est de coutume d’adresser un « Dieu nous bénisse !  » àquelqu’un qui vient d’éternuer. Connaissez-vous l’origine de cette pratique ?

D’après le livre, d’où cela vient-il ? (Angl.) de R.Brasch, on croyait autrefois qu’un éternuement annonçait une fin prochaine. On lit : « cette crainte reposait sur une idée fausse, mais largement répandue. On voyait en l’âme humaine l’essence de la vie. Comme les morts cessaient immédiatement de respirer, on en a déduit àtort que l’âme était la respiration (…).

Il n’est donc pas étonnant que, depuis les temps les plus reculés, les gens aient eu l’habitude de redouter les éternuements et de souhaiter ardemment àcelui qui éternuait que Dieu l’aide, le bénisse et le garde en vie. Pour une raison qu’on ignore, les lointaines origines de cette coutume devaient être tombées dans l’oubli au Moyen-âge, car c’est au pape Grégoire le Grand qu’on attribuait la paternité de l’expression « Dieu vous bénisse ! » adressée àquiconque éternuait. »

Pensez àvotre mouchoir

Peut-être serez-vous surpris d’apprendre que l’éternuement a été utilisé, détourné, àdes fins criminelles. Il y a un siècle environ, en Angleterre, certains voleurs projetaient du tabac àpriser au visage de leurs victimes et profitaient de la violente crise d’éternuement qui s’ensuivit pour les délester de leurs objets de valeur.

Rares sont ceux d’entre nous qui connaîtront pareille mésaventure. Toutefois, que nous soyons pris d’une brusque envie d’éternuer ou que nous soyons en pleine crise, c’est faire preuve de prévenance que de se couvrir systématiquement le nez et la bouche avec un mouchoir ou un épais morceau de tissu. Ce réflexe est non seulement une marque de savoir-vivre, mais aussi une précaution importante. Il évite la dispersion dans l’air de gouttelettes infectées qui seraient inhalées par quiconque passerait par là. Protéger les autres de la maladie en faisant tout son possible pour limiter la propagation des germes, c’est cela aussi aimer son prochain.

Il n’est pas toujours prudent ou possible de réprimer un éternuement. Mais soyez assuré que les autres vous seront toujours reconnaissants de la considération que vous leur témoignerez en étouffant cet éternuement dans un mouchoir.


ONG Dignité Féminine

La Presse au Bénin