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Entretien avec Fouléra Gaba, ancienne Directrice Générale du CNCB : « Notre passage au CNCB a donné àcette institution une autre chance de survie » ( Mais attention, trop de changement tue le changement)

lundi 19 avril 2010, par Dignité Féminine

Le Conseil national des chargeurs du Bénin, structure dont la gestion est, par excellence, réservée aux femmes depuis un moment, a connu, avant l’ère du changement, le passage d’une femme d’une capacité indéniable. Son nom, Fouléra Gaba.

Approchée en cette période où cette structure vient de changer de dirigeant, madame Gaba se félicite de son passage au CNCB qu’elle a redressé par son savoir faire. Elle s’indigne par ailleurs des mutations trop fréquentes qui s’opèrent àla tête de cette institution car, enseigne t-elle, « un DG nommé et très intelligent a au moins 6 mois pour connaître son poste et donner une direction àsa gestion.  »

Dites-nous, Madame Gaba, la mission du Conseil national des chargeurs du Bénin, structure dont vous avez tenu les rênes il y a quelques années ?
- Le Conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB) a pour mission de définir et de promouvoir une politique de protection des intérêts des importateurs et des exportateurs du Bénin. Ses activités doivent s’inscrire dans le cadre de la réduction des coà»ts de transport maritime sur l’économie nationale.

A ce titre, le Conseil a compétence pour procéder àla négociation des taux de fret et de toutes les conditions de transport par mer, en lieu et place des chargeurs ; rationaliser la desserte maritime ; former et informer aussi bien les chargeurs que tous les intervenants dans le domaine des transports ; oeuvrer dans le sens de l’amélioration des prestations des divers organismes portuaires en harmonisant et en simplifiant les formalités administratives et juridiques en matière de transport, etc.

Si on vous demandait de faire un bilan de votre passage dans cette institution, que diriez-vous ?

- En 2003, lorsque je prenais la tête du CNCB, cette institution connaissait assez de problèmes, aussi bien sur le plan financier que sur le plan de la gestion du personnel. Il fallait alors entreprendre des réformes profondes pour faire face àces difficultés.

Dans une structure qui génère de l’argent, toute réforme fait perdre, àcoups sà»r, àcertains, des avantages dont ils profitaient frauduleusement dans l’ancien système.

Cependant avec la première réforme qui fut celle du bordereau de suivi de cargaison, nous sommes arrivés àéquilibrer les finances du CNCB.

De 100.000.000 de f CFA dans nos caisses àma prise de service, nous sommes arrivés à1.200.000.000 de f en un an, sans compter les créances àrécupérer et qui avoisinaient 800.000.000.de f CFA.

Les réformes devaient continuer sur la gestion des parcs avec nos agents occasionnels pour éviter les détournements qui s’y observaient.

La proposition que nous avons faite en son temps et qui est mise en œuvre aujourd’hui était qu’en collaboration avec la DTT, un logiciel soit créé pour récupérer la taxe de 2.000f par véhicule pour le CNCB.
La mise en place de Guichet Unique en son temps n’a pas permis de faire cette réforme pour éviter un double emploi, selon le ministre de cette période là.

Les reclassements qui se faisaient au niveau du personnel connaissaient beaucoup de problèmes aussi et se faisaient parfois àla tête du client. Des corrections ont été apportées pour le bonheur de tout le personnel.
En 2004, nous avons fait un bénéfice net de 367.423.518 de f CFA, contre 90.000.000f CFA au maximum depuis 2001.

Nous pouvons aujourd’hui dire que notre passage au CNCB lui a donné une autre chance de survie.

Le CNCB parait aujourd’hui comme une structure qui ne garde pas longtemps ses dirigeants. Une femme vient de rendre son tablier àune autre après environ un an de gestion. Quelle lecture faites-vous de cette actualité ?

- Quatre DG après moi depuis 2005 pour une même structure c’est trop.
Pierre GANSARE –Mèmouna SINEBOU BABONI – Claude OLORY – TOGBE et Bernadette SOHOUDJI. Trop de changement tue le changement.

Un DG nommé et très intelligent a au moins 6 mois pour connaître son poste et donner une direction àsa gestion, quel que soit le programme existant avant sa prise de service. Alors, lorsqu’un an après il doit partir, celui qui vient recommence et le service se retrouve dans un perpétuel recommencement avec des directives différentes.

Il serait souhaitable que pour des postes de grande importance comme le CNCB, l’on prévoit, comme dans les ministères, une structure qui puisse faire un certain nombre d’années pour garantir une réelle continuité dans les actions de promotion de ces structures dans le genre SGM dans les ministères ; cela permettra de réduire le retard dans le développement de ces structures, au lieu du piétinement qui s’observe souvent dans la gestion des structures d’Etat où on fait la même chose pendant des années, sans rien créer de nouveau.

Il ne suffit pas de faire beaucoup de chiffres d’affaires, l’essentiel est de savoir quel est le bénéfice net de la structure et àquoi cela sera affecté pour son développement et la mission àelle confiée.

Si je pouvais avoir une proposition àfaire àla nouvelle DG, c’est de lui demander de réunir tous ceux qui sont passés àla tête de cette structure pas pour fêter une journée, mais pour voir avec elle comment amener le CNCB àaccomplir pleinement la mission qui lui est confiée et cesser d’être une structure de perception de taxes telle que perçue par beaucoup d’usagers ainsi que des personnes ressources du secteur portuaire.

Propos recueillis par Honorine H. Attikpa

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