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Rencontre entre le Chef de l’Etat et les syndicalistes : Le ras-le-bol de Boni Yayi qui peut bouster les choses
lundi 15 mars 2010, par
La dernière rencontre du Chef de l’Etat, Boni Yayi, dans la nuit du mercredi 10 mars 2010, avec les responsables syndicaux du front des trois ordres d’enseignement restera sans doute gravée dans la mémoire de ces derniers.
A cette occasion, le premier magistrat du Bénin n’a pas mâché ses mots pour exprimer à ces acteurs du système éducatif son exaspération à propos des mouvements de débrayage qui se multiplient dans les établissements scolaires et universitaires publics malgré les efforts du gouvernement pour satisfaire les diverses revendications des enseignants. Une réaction de Boni Yayi qui pourrait ouvrir une nouvelle page dans les négociations avec les acteurs sociaux.
« Je n’ai plus rien à vous donner. Vous pouvez continuer vos grèves jusqu’à fermer les écoles, si cela vous en dit. Je ne suis candidat à rien.
Et je prie pour que le prochain président de la République vienne satisfaire entièrement vos revendications…  » Ce sont là , d’après le porte-parole du front des trois ordres d’enseignants, Raoufou Afagnon, les propos tenus par le Chef de l’Etat, Boni Yayi, face aux enseignants le mercredi 10 mars 2010 au Palais de la République. Des propos que ces derniers voient comme une déclaration de guerre du gouvernement du Changement. Ce qui fait dire à Raoufou Afagnon et ses collègues qu’ils vont opposer à cette attitude « une riposte fulgurante  ». Mais que mettent-ils dans leur « riposte fulgurante  » ? Blanchir l’année scolaire et académique ? Bloquer les examens de fin d’année ? Difficile de répondre pour le moment à ces interrogations.
De toute façon, les enseignants auraient intérêt à faire preuve de tempérance pour ne pas sacrifier l’avenir des milliers d’enfants dont ils ont en charge la formation intellectuelle et l’éducation. Si eux-mêmes reconnaissent que le gouvernement a satisfait partiellement leurs revendications, pourquoi ne faire aussi des concessions ? Car quel gouvernement s’est précédemment occupé de leur situation autant que celui du Changement ? Quand ils parlent d’absence de dialogue, le peuple a du mal à comprendre, du moment où ils sont plus ou moins régulièrement reçus par le Chef de l’Etat.
N’est-ce pas eux-mêmes qui sortent des audiences avec celui-ci, tout ragaillardis et satisfaits en déclarant que le gouvernement fait preuve d’une bonne volonté pour parvenir à l’apaisement de la tension sociale ? Certes, « quand on porte au dos, depuis le matin, un vieillard, et que celui-ci en vient à tomber dans la soirée, il ne garde à l’esprit que l’image de sa chute  », dit un adage populaire. Mais il est également vrai que « la plus belle femme du monde ne saurait donner que ce qu’elle possède  ». Ainsi, il n’y aurait pas lieu de dramatiser outre mesure les propos du Président de la République qui n’aurait fait qu’exprimer son état d’âme face à une situation que déplore tout le peuple.
Et puisqu’aucune mère ne saurait jeter son bébé avec l’eau du bain, le souhait de tous les usagers de l’école béninoise n’est que le premier magistrat revienne à de meilleur sentiment afin d’appeler les enseignants à la table de la négociation. Car, un quelconque bras de fer entre les deux parties n’arrangerait personne.
Colbert DOSSA