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Un Colloque pas comme on l’aurait imaginé !

lundi 1er mars 2010, par Dignité Féminine

En marge de la forte médiatisation du 20e anniversaire de la conférence nationale, loin des images d’archives de la télévision nationale qui replongent le peuple béninois dans l’événement d’il y a 20 ans, les acteurs d’hier, entourés de ceux d’aujourd’hui, se sont retrouvés dans le cadre d’un colloque bilan.

C’était au Palais des Congrès, les 26 et 27 février 2010, sous l’initiative du gouvernement et aux bons soins des ministres Zachari Baba Body et Jean Marie Ehouzou.

Du coup, accusant ces assises ou plutôt leur initiateur àqui on ne donne pas foi, la classe politique de l’opposition les a boycottées. Ils ont perdu une nouvelle occasion de revivre le passé ! pourrait-on s’exclamer sans se tromper. Cette rencontre, loin d’être la chose de la mouvance, était un colloque organisé et tenu dans une ambiance d’objectivité satisfaisante.

Des déballages de membres encore vivants du comité préparatoire de la conférence aux recommandations, en passant par l’état actuel de la démocratie, on ne notait aucune envie de tordre le coup àla vérité. Personne ne le pouvait d’ailleurs, la qualité des participants l’interdirait systématiquement.

Les artisans de la conférence, il y a 20 ans, et ceux qui s’organisaient dans l’ombre pour les en empêcher, se sont côtoyés tout au long du colloque.

Leur physique, apparemment marqué du poids de l’âge, mais le cerveau encore plus vivant que celui d’un adolescent, ils remuaient ce passé qui les opposait, dans une ambiance de fraternité qui rendait tous les participants dans leur peau de Béninois. Des mots, des styles, des témoignages qui hier étaient des secrets, rien ne manquait àla fête de l’histoire, puis àla projection d’un futur meilleur.

Le portrait des différents présidents qui se sont succédés depuis 1990 a été fait, aussi bien dans tout ce qu’ils avaient de beau que dans leurs faiblesses.

Le président Boni Yayi, non plus, n’a pas échappé àcet exercice de vérité comme l’on l’aurait cru un instant. Lui qui a eu l’initiative de ce colloque, n’en a pas eu une récompense outre mesure. Que les salaires politiques de son temps n’encouragent pas les travailleurs, on l’a stigmatisé. Que le régionalisme se sent plus maintenant qu’auparavant, on l’a dévoilé.
Que le multipartisme est devenu insupportable, cela a été décrié. Bref, un véritable diagnostic suivi de recommandations qui, si elles sont appliquées, inscriraient le Bénin dans le concert des nations dignes. Un colloque fort intéressant qui montre la grandeur d’esprit des Béninois et l’intelligentsia béninoise. Seulement, ils n’étaient pas là, les forces de l’opposition àqui un tel bain historique n’aurait fait que raviver le patriotisme. Les absents àce colloque auraient raté quelque chose, c’est sà»r.

Honorine H. ATTIKPA

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