Me Raphaë l Ahouandogbo, invité ce dimanche sur « Zone Franche » : « L’activité politique est une activité de service public », dixit l’avocat

Les polémiques sur l’incarcération du maire de Dangbo, Clément Dona Gnonlonfoun, la réalisation de la Lepi puis la fameuse candidature unique au sein de l’opposition pour 2011 étaient essentiellement le plat de résistance de cette émission radiodiffusée.

L’invité, pour commencer, n’a pas occulté les maux qui minent le barreau béninois et les difficiles conditions de vie et de travail des enseignants. « Le barreau béninois va mal aujourd’hui  », confia aux animateurs, l’avocat. Par rapport aux grognes des enseignants, Me Raphaë l Ahouandogbo souligne avec pertinence les conditions de vie dégradées de ses collègues.

Pour lui, le politique est tout aujourd’hui. Le train de vie des hommes politiques est en croissance si bien qu’il y a la dépravation et la dégradation de l’approche de la chose politique. Or, pour lui, l’activité politique est une activité de service public et non de faire valoir de sa personne pour des intérêts égoïstes... Revenant sur le premier sujet de l’émission, l’affaire Dangbo, Me Raphaë l Ahouandogbo estime que l’emprisonnement du maire est politique. « Je fustige tous les comportements qui se contredisent et se combattent  », a-t-il laissé entendre, tout en invitant d’une part le chef de l’Etat àentendre la cloche de toutes les personnes impliquées dans ce dossier.

D’autre part, Il invite aussi le détenu àgarder sa dignité jusqu’au bout.
Sur la question de la Lepi, il n’est pas allé du dos de la cuillère pour mettre ànu les velléités offensives des uns et des autres àremettre en cause le processus de sa concrétisation. Il s’est particulièrement adressé àl’opposition en l’invitant àplus de responsabilité.

Selon lui, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va crier au voleur du moment où elle a accepté s’engager dans le processus au départ, elle doit aller jusqu’au bout. « Sinon, c’est de l’irresponsabilité, de l’inconscience  », a-t-il indiqué, avant d’inviter la Renaissance du Bénin (Rb) àtraduire devant son conseil de discipline le député Epiphane Quenum, superviseur général de la Lepi, pour qu’il puisse répondre de ses agissements àla Commission politique de supervision de la Lepi, si tant est qu’il ne servirait plus les intérêts de son camp politique au sein de cette commission.

S’agissant du dernier point, Me Raphaë l Ahouandogbo n’a pas porté de gants pour tirer sur les leaders de l’opposition qui, selon lui, n’ont plus rien àprouver aux Béninois. Ils ont déjàmontré leurs limites, semble-t-il dire. Selon ses analyses, s’ils ont été humiliés en mars 2006 au profit du président Boni Yayi, c’est parce qu’ils n’ont pas su convaincre le peuple. « Aujourd’hui, qu’est-ce qu’ils proposent de nouveau àce peuple ? D’une manière ou d’une autre, ils ont tous participé àla gestion du pays sous le président Mathieu Kérékou.

S’ils prenaient le pouvoir, avec qui vont-ils le gérer ? Avec des bandits, des prisonniers, des criminels économiques… ? Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…  », a-t-il martelé, comme pour dire qu’aucun leader du G4 et de Force clé n’est àmême de « changer de chauffeur en 2011  ». « C’est très facile de critiquer. Mais il faut que l’opposition nous fasse des propositions concrètes suivies de moyens de mise en Å“uvre », suggère l’avocat du maire de Dangbo.

Edouard Karimou