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Tabaski au Bénin : Des femmes musulmanes se prononcent
lundi 30 novembre 2009, par
Vendredi 27 novembre 2009, les fidèles musulmans du Bénin et de la plupart du monde entier ont célébré la fête de la tabaski, l’Aïd-el-kébir, communément appelée la fête du mouton.
A Cotonou comme à Porto-Novo et partout ailleurs sur toute l’étendue du territoire national, des lieux de rassemblement ont été identifiés pour la grande prière composée de deux rakats et d’un sermon. Tirée à quatre épingles, parées de leurs plus beaux bazins des grands jours, des fidèles musulmanes approchées, nous livrent ici leurs impressions sur le bien fondé d’une telle célébration.
- Affo Akimey : je suis heureuse, très heureuse, car la fête de la tabaski est une grande fête, une fête de valeur. C’est un acte de foi et de piété. Les musulmans qui en ont les moyens vont immoler une bête, de préférence un bélier, après la grande prière.
Et ce sera l’occasion pour les guides religieux que sont les imams de formuler pendant leur sermon, des bénédictions et des vÅ“ux à l’endroit du pays et de tous ceux qui y vivent pour la pérennisation de la paix et de la démocratie, vÅ“u chèrement acquis par le peuple béninois. Outre cet aspect, c’est toujours la même rengaine. À chaque veille de fête religieuse, qui coà »te cher en termes de nourriture et d’habillement, nous consommateurs se plaignant des prix toujours trop élevés des animaux et les commerçants du manque d’affluence des clients.
- Kalam Zoureha : L’Aïd-el-kébir est célébré en hommage au geste d’Abraham (le père du monothéisme), à qui Dieu avait ordonné de sacrifier son enfant. Au dernier moment, un beau bélier lui a été envoyé du ciel pour remplacer son enfant. Pour perpétuer ce geste, la religion musulmane recommande à ceux qui ont les moyens d’immoler une belle bête. Et cela, après la grande prière du jour de fête. La viande est consommée en famille et offerte aux voisinages et aux nécessiteux. Seulement je crois bien que nous sommes loin de l’ambiance habituelle.
Francine AHO GLELE, chrétienne d’origine et mariée à un musulman, mère de deux enfants : Cette fête permet à la femme musulmane de demander pardon à Allah pour ses nombreux péchés. Depuis que j’ai emprunté cette voix, toutes mes prières ou doléances à Dieu sont toujours exhaussées. La voix de Allah est la meilleure parmi tant d’autres. J’invite tous mes frères musulmans à la paix, et à la concorde.
Aicha S. musulmane : Pour moi, cette fête témoigne de la sincérité ou de l’obéissance de Mohamed à Dieu. La fête de la tabaski permet à la femme musulmane d’obéir à son mari quelque soit les conditions comme Mohamed a fait à Dieu. Dieu est au cœur de ma vie et toutes mes prières sont souvent exhaussées. Pour moi, la fête de la tabaski étant une fête importante pour tous les musulmans, la femme musulmane doit aider son homme ou son mari à bien la préparer en le soutenant moralement, spirituellement, matériellement, comme financièrement.
G. FATIMA : J’estime que la fête de la tabaski symbolise un sacrifice dans la vie d’une femme musulmane. Comme Mohamed et à l’instar de cette fête, la femme musulmane doit se sacrifier à Dieu qui est le créateur du ciel et de la terre. Ce sacrifice dont je fais allusion doit passer par nos gestes, nos paroles et même nos actions. En un mot, il faut pardonner. Car, pour moi, Mohamed s’est sacrifié et par une haute obéissance à Dieu, a voulu sacrifier son seul fils.
Je suis née musulmane, et automatiquement ma vie ou la vie d’une femme musulmane est différente de celle des autres femmes. A travers d’abord sa manière de s’habiller, de se comporter et de parler. Pour moi, la femme musulmane se fait distinguer par rapport aux autres femmes, grâce aux enseignements à l’éducation musulmane.
Mademoiselle Binto Mangonra, musulmane et élève en classe de Terminale : « La religion musulmane, la fête de tabaski est très indispensable dans la vie d’une femme musulmane, car cette fête éduque et apprends à la femme musulmane d’obéir à Dieu comme à son mari. Par conséquent, j invite à un sacrifice. Comme Mohamed a fait pour Dieu. La femme musulmane, grâce aux enseignements est censée d’être différente des autres »
Des recoupements faits sur Rfi, cette rengaine constatée ne fait pas seulement exception au Bénin.
La tabaski dans les autres pays
Ainsi, « la conjoncture ralentit les ardeurs  » : c’est le grand titre du Soleil à Dakar. « A la veille de la fête de la Tabaski, les choses ne semblent pas trop bouger dans la capitale sénégalaise, affirme le journal. A part les points de vente de moutons que l’on peut apercevoir dans presque chaque quartier et l’affluence au niveau des marchés, la fête ne se fait pas ressentir chez les Dakarois. (…) Nous sommes loin de l’ambiance habituelle.  »
Les prix qui grimpent : Ã qui la faute ?
La situation est la même à Conakry. Le site d’informations Guinée News constate « une flambée des prix sur les marchés. Cette situation, poursuit-il, rend la tâche dure aux ménagères. Et bon nombre de Conakrykas se posent la question de savoir ce qui est à la base de cette brusque augmentation. Est-ce la faute aux commerçants, comme ils en ont l’habitude, surtout à l’approche des fêtes, ou alors est-ce la faute aux coà »ts élevés des devises ?  », s’interroge GuinéeNews. Pour le site, « les commerçants comme le gouvernement ont une part de responsabilité, et doivent prendre des décisions afin d’éviter les augmentations fantaisistes.  »
« La vie est chère, le mouton aussi !  », constate Le Pays. Cette fois, nous sommes au Burkina Faso. Le Pays qui constate « qu’il n’y a pas assez de moutons cette année, si bien que leur prix se négocie entre 30 000 et 290 000 Fcfa. Et les clients n’affluent pas.  »
Pour le quotidien burkinabè, « le marché, en cette veille de Tabaski, est plutôt morose cette année, (…) car la vie est chère et de plus, les inondations sont passées par là .  »
A chaque coin du monde, son appellation de Aïd el-Kebir
L’Aïd el-Kebir ou AÄ« d al-KabÄ« r (en arabe العيد الكبير, signifiant littéralement « la grande fête  »), est l’une des fêtes la plus importante de l’Islam. L’appellation islamique provenant des hadiths est « fête du sacrifice  » ou Aïd al-Adha (en arabe : عيد الأضØÙ‰), cet aïd marque chaque année la fin du hajj. Il a lieu le 10 du mois de dhou al-hijja, le dernier du calendrier musulman, après waqfat Arafa, ou station sur le Mont Arafat.
L’Aïd el-Kebir est nommé la Tabaski en Afrique de l’Ouest francopohone (Sénégal, Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Togo, Niger, Nigéria, Cameroun). Chez les Berbères, en Afrique du Nord, il est appelé Tafaska. En Turquie, il est appelé Kurban Bayramı1 et dans les Balkans, Kurban Bajram.
Autrefois les Morisques réfugiés en Afrique du Nord appelaient cette fête Karnéré, le terme disparaît peu à peu au profit de la dénomination arabe majoritairement en vigueur au Maghreb, il est parfois noté sous la graphie européanisée de Carnere par de nombreux voyageurs étrangers…