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Réconciliation Soglo- Houngbédji : Un acte à concrétiser
lundi 30 novembre 2009, par
Jour d’anniversaire, jour de pardon. La réconciliation entre Nicéphore Soglo, maire de la ville de Cotonou et Me Adrien Houngbédji, président du Prd semble désormais être consommée par le peuple béninois.
Les deux dinosaures fument le calumet de la paix depuis le samedi 28 novembre 2009 lors de la célébration des 75 bougies du président d’honneur des renaissants du Bénin. Seulement, vu l’histoire très mobile de ces deux dirigeants et l’atmosphère de méfiance qui existe entre les partisans des deux formations politiques, l’on se demande jusqu’ou irait cette paix ? Loin des discours, la réconciliation Soglo-Houngbédji, un acte à concrétiser.
Samedi 28 novemdre 2009, la famille Soglo était en fête. L’ancien chef d’Etat et maire de la ville de Cotonou soufflait ses 75 bougies. Comme seul invité d’honneur à ce moment privilégié de la famille Soglo, le couple Adrien Houngbédji.
La joie des Soglo était vraiment immense de voir un ami venir partager avec eux le mets d’anniversaire. Ce fut l’occasion pour Me Adrien Houngbédji de se rappeler le repère de la bonne gouvernance que constitue le président d’honneur de la Renaissance du Bénin. Le clou de son intervention est le fait historique qui aurait refroidi les relations entre les militants du parti la Renaissance du Bénin de Nicéphore Soglo et lui. Un mea culpa du leader des Tchoco-Tchoco qui, se fondant presque en larme, demande pardon à Nicéphore Soglo de ne l’avoir pas soutenu aux élections présidentielles de 1996 : « Je le regrette amèrement.
C’est un choix malheureux que j’ai fait sans le vouloir, c’est pourquoi je vous demande pardon  ». L’heureux du jour, comme on pourrait s’y attendre, a, dans son intervention, puisé dans l’allégorie de la jarre trouée pour répondre à son hôte. « Quand on nous divise, il faut se retrouver. Et c’est avec une profonde amitié et confiance que nous t’accueillons  », a laissé entendre Nicéphore Soglo.
Il est clair qu’avec les 75 ans du président-maire Soglo, et vu le discours sensible de Me Adrien Houngbédji, le Prd et la Rb semblent plus que jamais fumer le calumet de la paix. La grande question qui trottine aujourd’hui dans tous les cœurs des Béninois avertis est de savoir jusqu’où ira cette réconciliation concrétisée ce samedi par les deux hommes politiques.
La réconciliation Soglo- Houngbédji en question
Le cadre restreint pour la célébration des 75 ans du président Ncéphore Soglo ne saurait suffire pour relancer la vraie paix entre ces deux dinosaures longtemps divisés sur des questions essentielles de la vie politique du Bénin avant le régime du changement. Et l’autre inquiétude réside dans les militants de la Renaissance du Bénin qui, tout le temps, stigmatisent le leader des Tchoco-Tchoco d’être l’instigateur de l’échec de Soglo pour les présidentielles de 1996.
Comment les amener à accepter naturellement Me Adrien Houngbédji comme l’ami de Soglo, et les membres actifs de la Rb déjà tapis dans la politique des mouvanciers à accepter Houngbédji ? ‘’L’Union fait la Nation’’ à laquelle appartiennent ces deux formations n’interprètera –t-elle pas mal ce mea culpa de Houngbédji comme le candidat à vouloir être prébiscité à la tête du rassemblement pour les prochaines joutes électorales de 2011 ? Toutes ces interrogations méritent discernement et demandent si cette réconciliation n’est toujours pas un folklore de plus des deux politiciens.
Principaux extraits de l’allocution du Président Adrien HOUNGBEDJI
Monsieur le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO & Madame la Présidente Rosine VIEYRA SOGLO
Cher frère Léhady V. SOGLO.
Permettez-moi de vous remercier chaleureusement pour votre invitation à déjeuner ce jour à l’occasion de la célébration de votre anniversaire. Vous auriez pu convier à ce repas des centaines de Béninois qui auraient été heureux d’être là . Au lieu de cela, vous avez préféré l’organiser dans un cercle restreint en présence de votre inséparable et inaltérable moitié Madame Rosine VIEYRA SOGLO et de votre digne héritier Léhady V. SOGLO.
Je savais la Présidente Rosine VIEYRA SOGLO très efficace dans son métier d’avocate et de Présidente du groupe parlementaire et du parti la Renaissance du Bénin. Je viens de découvrir qu’elle est également une excellente maîtresse de maison. Nous sommes chez vous chez nous.
Monsieur le Président, je vous souhaite de tout cœur un joyeux anniversaire. A l’occasion de vos 75 ans, je vous formule des vœux de santé et de succès multiples. Je formule également le vœu que nous puissions nous retrouver autour de vous l’année prochaine. Je ne suis ensuite que le porte voix, de la multitude tant nous sommes nombreux à penser que vous êtes la référence, le repaire obligé d’un peuple qui continue d’espérer.
Monsieur le Président, votre passage aux affaires a été marqué par la bonne gouvernance, la démocratie et le rayonnement international de notre cher pays, le Bénin. Sur ces trois points, le régime dit du changement a manifesté de graves lacunes.
Monsieur le Président, je dois avouer ne pas toujours avoir été à vos côtés par le passé. Certaines de nos campagnes électorales ont été tumultueuses. J’ai été, je l’avoue, fébrile et inquiet et j’ai manqué de confiance et de perspective, face aux soubresauts. Mon souci était de préserver les miens et leurs acquis : de ce souci découlèrent mes choix.
Je ne voulais pas faire du mal. Mais puisque j’ai fait mal, j’en demande pardon. Votre invitation est le signe manifeste de votre volonté de réconciliation. Vous avez pris une part active à l’effort de rassemblement engagé par l’Union représenté par la RB, le MADEP, le PRD, le PSD et Force Clé.
L’objectif de ce rassemblement est de redonner vitalité à notre économie béninoise et de permettre à notre pays de rayonner. L’Union fait la Nation est le fruit de votre vision. Face aux défis de l’avenir, nous appelons nos compatriotes à venir ensemble boucher les trous de la jarre trouée de GUEZO. Qu’il me soit permis de rendre hommage à :
Mon frère Léhady V. SOGLO, qui a été et est l’artisan infatigable de la concrétisation de votre pensée politique ;
Le Président Bruno AMOUSSOU, qui a tracé les contours de cette Union historique ;
Président FAGBOHOUN, qui a manifesté un esprit de résistance ;
Lazare SEHOUETO, qui nous a rejoints et qui s’engage à la réussite du projet.
Encore une fois Monsieur le Président, très bon anniversaire.
Principaux extraits de l’allocution du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO à l’occasion de son anniversaire
Nous accueillions ce jour, avec beaucoup de plaisir le Président HOUNGBEDJI et sa charmante épouse à l’occasion de mon anniversaire. Le Président HOUNGBEDJI a fait, il y a quelques instants, une allocution marquée par une volonté de rassemblement. Quand TOFFA et BEHANZIN se divisent, alors le pays va à sa perte. Il n’y a qu’avec l’Union que nous pouvons tirer notre Nation vers le haut. L’acte que vient de poser le Président HOUNGBEDJI est important. S’il y a des trous dans la jarre de GUEZO, il faut en prendre conscience.
Oui, rassemblons nous. On ne peut bâtir l’avenir sans cicatriser les plaies du passé. Il n’y a pas d’avenir sans pardon. Je remercie chaleureusement le Président HOUNGBEDJI et son épouse d’avoir accepté de partager ce repas de la fraternité et de la réconciliation de notre Nation. Nous espérons mener à bien tout cela avec l’aide de Dieu.
Je ne saurai terminer mon allocution sans rendre à César ce qui est à César. Ce serait insulter l’avenir que de ne pas reconnaître le rôle joué par Léhady V. SOGLO dans la création de l’Union. Je lui rends donc hommage pour sa vision, sa lucidité et sa détermination.
Principaux extraits de l’allocution de Léhady V. SOGLO
L’anniversaire du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO est à la fois un événement familial, mais aussi un jour historique pour notre cher pays le Bénin. Le Président HOUNGBEDJI a tenu des propos très sincères. Le Président SOGLO aime notre pays par dessus tout. Je voudrais le remercier d’avoir accepté le pardon du Président HOUNGBEDJI.
Le Président SOGLO demande à son électorat de nous rejoindre dans ce processus de pardon et de réconciliation. Notre chère nation, le Bénin, a par-dessus tout, besoin de paix pour son développement. Je suis sà »r que l’alternance aura lieu en 2011. Lorsqu’il y a une volonté, il y a un chemin.
Je voudrais remercier le Président SOGLO pour la confiance qu’il me témoigne. Je voudrais profiter de cet instant pour remercier la Présidente de la Renaissance du Bénin pour son dévouement. Je formule le vœu qu’elle vive longtemps et qu’elle puisse voir de son vivant les résultats des combats que nous menons.
Encore une fois, merci au Président HOUNGBEDJI et à son épouse pour cette visite très amicale.
Edouard Karimou