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PROMOTION AGRICOLE AU BENIN : Les femmes en marge de la révolution verte

lundi 18 mai 2009, par Dignité Féminine

Le gouvernement est très actif dans les champs ces temps-ci. Il s’agit de constater, de visu, les chances de prospérité d’une révolution verte dans notre pays. Tous les quatre coins du pays sont passés au peigne fin àla rencontre des jeunes et les résultats sont concluants. Seulement, il faudra penser aussi aux femmes dans ce projet afin d’améliorer leurs conditions de vie. Au nombre des mesures àprendre, il faudra, entre autres, la responsabilisation des femmes en vue d’une autonomisation réelle et la mise àleur disposition des moyens de travail adéquats.

Le gouvernement a bien vu en voulant exploiter le potentiel agricole de notre pays. C’est une véritable révolution verte qui serait ainsi amorcée, le potentiel agricole de notre territoire étant sous exploité. Beaucoup d’intellectuels béninois ont souvent exprimé une certaine gêne face aux dons de certains produits agricoles que nous recevons de certains pays. Le comble, c’est que, parmi ces pays donateurs, il y en a qui disposent d’immenses superficies occupées par le désert, pas assez de terres cultivables ! Cette révolution permettra de lutter contre la pauvreté surtout au niveau des femmes dont une importante frange des 52% est réduite aux travaux des champs dans nos campagnes. Elles sont nombreuses àplacer de grands espoirs dans cette révolution verte qui permettra de mécaniser fortement l’agriculture béninoise afin de minimiser les travaux qui sollicitent une forte énergie humaine. Ainsi, l’usage de la houe, de la hache et du coupe-coupe deviendra ponctuel. Le président de la République devra veiller àce que les femmes soient priorisées lors de la répartition des équipements. Ce qui est àcraindre, c’est que des opérateurs se constituent en lobby pour tout s’approprier au détriment des vrais bénéficiaires qui en ont besoin pour renforcer leurs capacités. La vigilance doit être de mise pour que les braves femmes de nos différentes campagnes ne soient transformées en employées àqui il faudra payer quelque chose àla fin de chaque semaine. Il faut tout mettre en œuvre pour leur propre installation et leur effective autonomisation. Le chef de l’Etat doit éviter que des valets trop zélés ne politisent l’initiative et n’obligent les femmes àdes engagements politiques avant de bénéficier des équipements indispensables et sans lesquels la révolution verte ne serait que pure utopie.
Certaines femmes rencontrées àl’œuvre de la production agricole se sont confiées.

« Â Comme vous venez de le constater, le travail de la terre est notre quotidien même avant que le gouvernement ne commence par parler de la révolution verte. Nous faisons des cultures maraîchères de contre-saison pour une meilleure vente. Mais depuis, c’est àla sueur de notre front que nous le faisons. Les conditions de crédit sont telles que nos époux ne veulent pas que nous nous en mêlions. Ils ont raison d’ailleurs. Quand les équipements que nous voyons àla télévision vont arriver, vous verrez que les hommes vont venir des villes pour s’imposer ànous et prendre le gros lot parce qu’ils ont ce que vous appelez ‘‘bras longs’’.  »

« Â Moi je vois les choses àla télévision et je me dis que nous les femmes n’avons même pas besoin des tracteurs comme on voit àla télé. Pour la plupart des femmes dans le pays, vous allez constater que c’est le maraîchage qui nous occupe le plus. Alors, qu’on nous dote des moyens qui nous permettent de maîtriser l’eau et de pouvoir arroser sans difficulté. Un système d’irrigation fiable, des semences àhaut rendement, des intrants de qualité et un encadrement par des techniciens compétents sont les choses dont nous avons besoin. Si la révolution verte ne prend pas ces aspects cardinaux en compte pour rendre nous les femmes plus libres et autonomes, je vous jure qu’ils vont tous échouer. Ainsi avant que la mise en Å“uvre de cette révolution verte ne commence, les femmes ont déjàune certaine appréhension. La qualité de l’intuition féminine n’étant plus àdémontrer, il est àsouhaiter que la valorisation et l’autonomisation des femmes soient au cÅ“ur des préalables de cette noble initiative qui garantira, àcoup sà»r, une croissance économique et la réduction de la pauvreté dans notre pays. Les femmes, il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi. A bon entendeur… »

Samuel AHOUANDJINOU

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