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DIFFEREND FRONTALIER : Le Burkina Faso et le Bénin ont choisi la voie de la sagesse

lundi 25 mai 2009, par Dignité Féminine

Le Bénin se retrouve ànouveau en face d’un Etat voisin pour un litige frontalier. Après le Niger et le Togo, c’est donc le Burkina-Faso qui dispute une superficie de 68km² environ avec notre pays. Heureusement, la voix de la sagesse a conduit les deux pays às’en remettre au jugement de la Cour Internationale de Justice de la Haye. En attendant ce jugement, la zone de Kourou / Koualou, objet du litige et de la convoitise, est déclarée zone neutre.

Le Burkina Faso et le Bénin viennent de donner un exemple de maturité politique qui force respect et admiration aux yeux du monde. Les mémoires sont encore fraîches au sujet du désastre qu’un conflit frontalier de ce genre avait causé entre le Burkina Faso et le Mali. Cette guerre qui avait fait beaucoup de victimes dans les deux camps a montré àtous qu’il n’y a jamais de vainqueur dans une guerre. L’économie de guerre qui conduit toujours la diplomatie béninoise depuis lors a encore payé dans le différend frontalier qui oppose notre pays au Burkina Faso. Sur les 280 km de frontière que partagent les deux pays, l’unanimité a été faite autour de 270 km. C’est autour des 10 km linéaires, soit 68 km2 environ que les deux parties n’accordent pas leurs violons. Pour éviter des heurts et autres rixes dont personne ne sortira grandi, les deux Etats ont décidé, de commun accord, de régler ce litige sans en venir ni aux mains ni aux armes et de s’en remettre àl’arbitrage international compétent, la Cour Internationale de la Justice (CIJ).

Le ministre de l’Intérieur, Armand ZINZINDOHOUÉ, a dit tout le mérite et le bien de se confier àl’arbitrage de la CIJ. Pour lui, cela offre l’opportunité de sortir de l’impasse tout en préservant la paix, la fraternité et l’harmonie au sein des populations. Le prompt dispositif mis en place àcet effet a permis aux ministres en charge des questions territoriales et de la sécurité des deux pays de multiplier des rencontres de travail, d’information et de sensibilisation des deux populations de la localité en attendant que ne soit bouché le processus de saisine et de décision de la CIJ. Ainsi, depuis le mardi 19 mai, la zone de Kourou / Koualou, est devenue une zone neutre. Elle sera, de ce fait, cogérée par le Bénin et le Burkina Faso jusqu’àla décision de la CIJ.

Kourou Koualou, une seule et même localité avec deux noms, passe sous une administration transitoire. De ce fait, stipule le communiqué conjoint, elle n’appartient ni au Burkina ni au Bénin. Toutefois, afin d’éviter que la zone, désormais neutre, ne soit en proie àl’anarchie, un cadre de concertation ministériel a été créé pour sa gestion. Il est composé des ministres en charge des questions de frontière, de la sécurité et de l’administration territoriale accompagné chacun d’un cadre compétent. Ce cadre de concertation se réunira une fois par semestre, de façon rotative àla demande de l’une ou de l’autre des parties. C’est le Bénin qui sera le premier àmettre ce dispositif àl’épreuve.

Sur le plan opérationnel, il a été institué un comité mixte de gestion concertée de la zone Kourou / Koualou conduit alternativement par le gouverneur de la Région de l’Est (Burkina Faso) et le préfet des départements de l’Atacora et de la Donga (Bénin). Ce comité est composé de 14 membres et est chargé d’informer, de sensibiliser et d’accompagner les populations de la zone. Il se réunira une fois par trimestre, et rendra compte de ses activités au cadre de concertation ministériel. Il a également été décidé àPama, la localité burkinabé où se sont tenues les assises, la création d’un fonds commun de gestion de la zone.

Par ailleurs, pour éviter qu’un grain de sable ne vienne se coincer dans la machine de paix, les patrouilles unilatérales de l’une ou de l’autre dans la zone ont été supprimées de même que toute initiative unilatérale dans la zone, sauf la construction des maisons d’habitation mais seules les patrouilles conjointes des forces de sécurité des deux pays sont autorisées. Le comité présidé actuellement par le Bénin a déjàpris fonction et a reçu comme premières instructions : l’enlèvement de tous les symboles de souveraineté de part et d’autre et la création en son sein de sous-comités thématiques sur la sécurité, l’animation et les infrastructures. Donc, tout ce qui peut relier àune nationalité ou l’autre dans la zone de Kourou / Koualou passe dorénavant sous la tutelle et l’autorité dudit comité. Les délégations des deux pays sont attendues àCotonou les 15 et 16 juin prochains pour élaborer et signer le protocole d’entente de saisine de la C.I.J.

Le Bénin a su prouver, par le passé, dans un cas similaire, avec le Niger àpropos de l’Ile de l’Eté, son pacifisme et son strict respect des arrêts rendus par les tribunaux et autres instances de jugement. Cette fois encore, les populations béninoises feront montre de leur pacifisme légendaire.

Samuel AHOUANDJINOU

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