Accueil > HEBDOMADAIRE > Société > Vote de la loi sur la LEPI : Urbain Stanislas Amégbédji s’en réjouit mais (...)

Vote de la loi sur la LEPI : Urbain Stanislas Amégbédji s’en réjouit mais reste prudent

lundi 11 mai 2009, par Dignité Féminine

M. Urbain Amégbédji, secrétaire national du centre Africa Obota, est l’un des membres influents de la société civile qui lutte, depuis un moment, pour que la LEPI se réalise au Bénin. Après le vote des lois devant consacrer la réalisation de cette liste, Urbain Amégbédji donne ses impressions et situe le peuple sur la suite du processus.

Les lois sur le Recensement Electoral National Approfondi et la Liste Electoral Permanente Informatisée ont enfin été votées par l’Assemblée Nationale. Quels sont vos sentiments ?
Ce sont des sentiments de soulagement et de satisfaction qui nous animent, car ce n’était pas gagné d’avance. C’ est pourquoi nous voudrions remercier les honorables députés d’avoir compris l’enjeu en votant ces lois qui nous permettront d’assainir notre fichier électoral. Nos remerciements vont également au gouvernement pour avoir joué sa partition dans ce processus qui n’est qu’àson début. Une fière chandelle est àdécerner aux médias qui nous ont magnifiquement accompagnés dans ce processus. Quant ànos amis de la société civile, nous avons gagné une bataille. La guerre est encore en cours. Armons -nous de courage, car le plus dur reste àvenir.

Certains s’inquiètent et disent qu’il y a des pièges dans la loi ; qu’en est –il réellement ?
Il faut reconnaître que la loi n’est pas parfaite. Nous n’avons pas pu obtenir tout ce que nous avons souhaité. Certaines dispositions seront difficiles àréaliser ; elles sont presque inapplicables. Mais qu’àcela ne tienne, nous étudions actuellement les moyens idoines pour contourner ces difficultés qui ne doivent pas nous handicaper dans la réalisation du projet. Les honorables députés ont cru bien faire en rajoutant certaines dispositions, mais il faut reconnaître que certains aspects sont hautement techniques et nécessitaient l’éclairage des experts. Malheureusement, cela n’a pas été le cas et quelques erreurs se sont -glissées dans la loi. C’est peut-être l’occasion pour nous de revoir nos procédures de vote des lois afin que les honorables se fassent assister des experts pour l’étude de certaines questions hautement techniques. Nous y gagnerons en économie de ressources et en efficacité. Toutefois, il ne faut pas s’inquiéter ; rien ne nous empêchera de réaliser la LEPI au grand bonheur des Béninois. Car la LEPI est un gage de transparence et de paix pour notre pays. Il n’y a pas de difficultés insurmontables, il n’y a que des gens de mauvaise foi. La LEPI ne résout pas en effet tous les problèmes, il ne résout que les difficultés liées au fichier électoral. Toutes les autres faiblesses du système, tels les bourrages d’urnes, l’achat de conscience, les retards dans l’acheminement des matériels électoraux, les dysfonctionnements au sein de la CENA, la mauvaise organisation, resteront et nécessiteront de notre part la poursuite des réformes. Si chacun des acteurs joue sa partition honnêtement, toutes les difficultés seront aplanies et dans quelques mois, nous seront tous heureux de savoir que notre pays a franchi un nouveau pas vers le renforcement de sa démocratie. Sachons que nous ne sommes pas les premiers sur ce chemin, loin de là, nous sommes plutôt les derniers.

Maintenant que les lois sont votées, àquoi devons-nous nous attendre ?
La loi est votée, mais n’est pas encore applicable. Il faut encore attendre sa promulgation par le chef de l’Etat et sa publication au Journal officiel avant qu’elle ne devienne applicable. C’est pourquoi, nous voudrions appeler le chef de l’Etat àmaintenant jouer sa partition. Il a toujours affirmé qu’il voulait la LEPI. La balle est maintenant dans son camp ; àlui de la jouer. Nous n’avons plus assez de temps. Faisons en sorte de ne pas accentuer la pression sur les acteurs de la mise en œuvre en accroissant les retards.

Une fois que les lois seront promulguées, nous passerons àleur mise en œuvre àcommencer par la désignation des membres des structures chargées de la réalisation. A ce niveau, il reviendra aux honorables députés, au chef de l’Etat et àla société civile de designer leurs représentants dans la Commission Politique de Surveillance (CPS). Ces institutions devront vite faire pour faire installer et investir les structures habilitées. Et c’est aux structures de mise en œuvre que reviendra la lourde responsabilité en collaboration avec le gouvernement et l’unité de gestion des partenaires de mettre en œuvre les différentes activités qui nous mèneront àla LEPI. Il faudra donc que les acteurs désignent des personnes responsables et patriotes pour nous éviter les conflits de clochers auxquels malheureusement la CENA nous a habitués.

Quant àla société civile, elle poursuivra son rôle de veille citoyenne. Il s’agira de surveiller le déroulement du processus pour sa transparence, mais aussi de sensibiliser les populations àla base pour qu’elles participent àla mise en œuvre. La réalisation de la LEPI est une opération de longue haleine et complexe, il faudra donc accompagner nos populations afin qu’elles participent àchaque étape. Cette sensibilisation est d’autant plus importante que, selon l’article 4 de la loi 2007-25 portant règle générale des élections au Bénin, la LEPI est définie comme une liste unique, nationale et exhaustive. Nous devons donc donner la chance àtous les Béninois concernés d’avoir l’opportunité de s’inscrire sans exclusion aucune.

Quels vont être les rôles des différents acteurs (gouvernement, partenaires, société civile, populations) dans la mise en œuvre du processus ?
Chaque acteur est en effet appelé àjouer un rôle spécifique dans l’aboutissement heureux de ce processus. Le gouvernement, en dehors de ses rôles régaliens, devra apporter une partie du financement, fournir les locaux et les appuis nécessaires des ministères et services étatiques, tels que l’INSAE, l’IGN, le CENALA, etc... Nous espérons que tout cela sera fait dans une bonne harmonie et que nul n’essaiera de profiter de sa position pour retarder le travail.

Les partenaires au développement, sous le leadership du PNUD, pourront nous apporter des appuis financiers et techniques. A travers leur unité de gestion, ils mettront ànotre disposition des experts internationaux qui ont une connaissance approfondie du dossier. Certains sont déjàlàet travaillent pour évaluer la situation et rédiger le projet. Leur appui nous sera d’un important secours pour mener àbout le processus.

La société civile, en plus de la veille citoyenne qui sera permanente durant tout le processus, travaillera avec les experts et les structures mises en place pour informer tous les citoyens sur leurs droits et devoirs àchaque étape du processus. Les populations ont besoin de savoir ce qui est attendue d’elles àchaque phase du processus. Elle observera tout le processus àchaque étape pour lui assurer la transparence nécessaire.

Quant aux populations, elles devront rester sereines et suivre les mots d’ordre qui leur seront donnés par le MIRENA et la société civile. Elles devront respecter les délais pour ne pas les allonger alors qu’ils sont déjàtrès courts. Elles devront enfin participer pleinement aux activités en se faisant recenser mais aussi en fournissant aux structures habilitées et àla société civile les informations utiles sur le déroulement du processus.

Les partis politiques devront former leurs militants sur les différentes activités prévues et leur donner les informations utiles pour mieux participer au processus. La réalisation de la LEPI est l’affaire de tous.

Votre mot de fin
Ce sera un appel àla responsabilité de tous. La paix du lendemain se prépare aujourd’hui. Avec la LEPI, nous gagnons tous.

Propos recueillis par la Rédaction

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Mots-clés : spipbb
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.