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RALLIEMENT DE RACHIDI GBADAMASSI A LA MOUVANCE : Rachidi Gbadamassi et Boni Yayi, quel avenir ?
lundi 27 avril 2009, par
Pendant que les analyses vont bon train sur le soudain et spectaculaire revirement de Rachidi Gbadamassi que rien ne laissait présager, il faut y réfléchir en prenant soin d’avoir la tête froide. Faut-il croire Rachidi Gbadamassi sincère ? Il est clair que son ralliement à la mouvance ne peut être, si tôt, par conviction car on a encore en mémoire ses images d’il y a quelques jours où l’Honorable déblatérait contre le premier magistrat de notre pays. Des voix s’élèvent et invitent, pour la plupart, à accepter la décision de Gbadamassi tout en le mettant en observation. Son ralliement suscite beaucoup de passion et d’interrogations. La sincérité d’un tel ralliement est mise en doute. Cette nouvelle alliance pourrait susciter de la jalousie de la part des anciens barons des FCBE déçus d’assister au tapis rouge à lui dressé. Face à ses nouvelles couleurs, sa base aurait du mal à le suivre s’il devait encore jouer Boni Yayi, selon le président des jeunes de Parakou. Face à ce tableau, le chef de l’Etat devra mettre toutes ses qualités de manager en jeu pour gérer cette cohabitation pour le moins inimaginable.
Il est bon de vivre longtemps afin de voir une chose et son contraire. Ceux qui sont entrés dans le coma à l’époque où Rachidi Gbadamassi était le frondeur N° 1 de l’opposition, se croiraient dans un autre monde à leur réveil. L’ex Maire de Parakou a tellement été acerbe dans ses crtiques envers le Chef de l’Etat qu’on ne pourrait s’attendre à un rapprochement si rapide entre les deux hommes. Rachidi Gbadamassi a trop vociféré contre le pouvoir de Boni Yayi qu’on a du mal à croire en sa sincérité à deux ans des prochaines élections ! On pourrait penser qu’il a d’autres idées derrière la tête, notamment pénétrer le système Yayi, s’y insérer, créer un climat de confiance pour mieux le détruire de l’intérieur. De toute façon, Ahmed Touré, président des jeunes de Parakou, tout en saluant la décision de l’honorable de rejoindre la mouvance, l’invite à la fidélité. «  On connaît sa versatilité et je crois qu’il vient de jouer sa dernière carte. Aujourd’hui, les gens sont confrontés aux exigences de leurs bases. Il a viré vers les FCBE et sa base est contente et le suit. Si demain, il essaie de faire un double jeu, il aura à en découdre avec sa base  ».
Au cas où il serait en train de jouer au «  cheval de Troie  », un danger déguisé en armure, la déclaration du président des jeunes de Parakou résonne déjà comme un avertissement. Selon certains observateurs, Gbadamassi a atteint un point de non retour. C’est un homme bien sensé et un manager pondéré comme il a su le prouver à la tête de la mairie de Parakou et de l’association des maires du Bénin au grand dam des ténors tels que son homologue de Cotonou, l’ancien président Soglo dont le charisme n’est plus à démontrer. Il peut être ainsi animé des meilleures intentions du monde et se mettre au service de Boni Yayi. Le gouvernement peut désormais tirer profit de ce ralliement de Goliath.
Boni Yayi - Rachidi Gbadamassi, un tandem pour quel lendemain ?
Le staff politique de Boni Yayi doit être en train de se frotter les mains actuellement, car a un gros gibier est tombé, un énorme adversaire, voire un ennemi qui est mis hors d’état de nuire. C’est vraiment un coup de maître ! Seulement, Rachidi Gbadamassi a une forte personnalité pour rester bouche cousue partout où il s’installe. Là -dessus, entre lui et les barons de la mouvance, le chef de l’Etat doit jouer à la vigilance afin de limiter, voire éviter les querelles intestines dont son équipe n’a plus besoin à l’orée de 2011. Le chef de l’Etat doit batailler fort pour faire régner une telle sérénité avec l’arrivée de Gbadamassi. Il ne doit en aucun devenir un trublion au sein de la famille FCBE comme le laisse présager son passé sulfureux. A l’Assemblée nationale, le ralliement de Gbadamassi va donner des résultats concluants, car il aime aller au front avec débauche d’énergie. Dans la conquête des suffrages du septentrion, le ticket Rachidi Gbadamassi va également être payant. Quand il faudra convaincre les réticents, qui d’autre peut mieux faire si ce n’est l’ex farouche opposant Gbadamassi ?
A tout point de vue, la démission de Rachidi Gbadamassi du groupe politique G13 pour rejoindre la mouvance est un feuilleton qui ne manquera pas de susciter de la méfiance au sein de la classe politique pour longtemps encore. Cette pirouette réalisée sans tambour ni trompette va surtout profiter à Boni Yayi sur la route de 2011. Mais puisque tout devient possible en politique, il peut être demandé au staff politique du chef de l’Etat de faire davantage et de ramener dans son giron l’autre opposant plus pondéré et même plus admiré de tous, Lazare Sèhouèto pour ne plus rien craindre au plan politique, même au-delà de 2011. Certes, des citoyens soucieux du respect des normes déplorent ces actes de transhumance. Pour un haut cadre du Nord qui a requis l’anonymat, «  c’est un acte condamnable pour la simple raison que ce pays a marché contre la corruption et l’achat de conscience. Ce qui vient de se passer avec la démission de Rachidi Gbadamassi serait un acte de corruption. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. En pareille circonstance, je suis peiné qu’on parle du corrompu sans évoquer le corrupteur, car tous deux ont enfreint aux règles de bonne moralité et sont passibles de peine en cas de preuves avérées  ».
La Rédaction
