Entretien avec Mme Vicencia Boco de retour de sa tournée de consultation du peuple : « Les populations sont pressées de voir cet institut démarrer ses activités … elles redoutent qu’il ne s’agisse que d’une promesse vite oubliée »

Du succinct bilan des activités qu’elle a fait, on pourrait déduire que tout se passe pour le mieux dans cette équipe en charge des travaux préparatoires de la mise en place de l’Institut de la femme au Bénin.

Quel bilan succinct feriez-vous des travaux depuis le 9 mars, jour d’installation de votre commission ?
La commission a été effectivement installée le 9 mars, mais nous avons démarré nos travaux le 19 mars. Depuis, nous avons beaucoup travaillé, d’abord pour faire un consensus sur la méthode de travail et ensuite pour harmoniser nos points de vue sur les futures attributions de l’Institut. D’un commun accord, nous avons adopté un processus participatif qui nous a permis de consulter une large frange des associations de femmes et de groupements féminins mais aussi les jeunes, les leaders d’opinions masculins, les chefs traditionnels. Nous allons continuer dans cette démarche. Je peux donc dire que nous allons évoluer de manière satisfaisante.

 
Nous vous avons observé superviser sur le terrain les consultations populaires entreprises par votre commission. Quelles sont vos impressions àla fin de ce périple ?
Trois sous-commissions ont, en effet, sillonné le pays pour, comme je l’ai dit, échanger avec différents groupes sur leur vision et leurs attentes par rapport àcet Institut. J’ai eu àsuperviser cette activité. J’ai pu constater que les équipes se sont beaucoup investies pour toucher le plus de personnes possible et je profite de votre journal pour les remercier. J’ai aussi constaté que les populations, toutes tendances confondues, sont d’accord pour ce projet. Je dirais même qu’elles sont pressées de voir cet institut démarrer ses activités mais aussi qu’elles redoutent qu’il ne s’agisse d’une promesse vite oubliée.

 
Les contours et les réelles attributions de l’Institut de la femme se dessinent-ils déjà ?
Je peux affirmer que oui. Les contributions ont été riches et variées. Nous cherchons àles améliorer et àles approfondir.

Quelles sont les prochaines étapes du plan d’action de la commission ?
 Nous allons mettre au propre notre collecte et nous inspirer des expériences d’autres pays. Puis, nous allons commencer la rédaction des textes qui seront soumis àquelques référents avant d’en sortir la mouture finale. Bref, nous avons encore du travail.

On entend souvent dire que làoù se retrouvent les femmes, l’entente est souvent difficile. Que diriez-vous de cette affirmation, vous qui dirigez depuis bientôt 2 mois cette commission composée de 14 femmes contre 3 hommes ?
 Notre équipe est assez soudée. C’est vrai qu’il s’agit de personnalités différentes et affirmées, mais il y a du respect entre nous ; ce qui fait que tout se passe bien. Je crois aussi que nous avons le désir de réussir cette mission et que chacune est prête àfaire le nécessaire pour cela. Jusqu’ici, tout se passe bien.

Seriez-vous prête àassumer la direction de l’Institut de la femme une fois créée ?
Là, vous me posez une question àlaquelle je n’ai pas encore pensé. Et puis cela dépendra des textes qui seront adoptés et aussi, bien entendu, du président de la République qui nous a confié cette tâche.
 

Quel est votre mot de fin ?
Je voudrais remercier tous les membres de la commission pour leur disponibilité et leur engagement àréaliser un travail de qualité.

Je voudrais aussi remercier le président de la République de mettre les « femmes » au centre de ses préoccupations, le remercier pour son engagement àaméliorer les conditions de vie des femmes et des familles.

Propos recueillis par
Honorine Hounnonkpè Attikpa