Femme au pouvoir ? Oui, mais …...

Après le spectaculaire bain médiatique qui a, sans doute, fait remarquer certaines grosses têtes exagérément nourries du liquide ministériel, le temps est actuellement àd’autres formes de manœuvres. On brandit toute arme, pourvu qu’elle conduise àfranchir le portail de l’un des départements ministériels. La lutte muette devient assez rude entre celles qui se disent les ayant-droit. Car, ayant été les proches de Boni YAYI pendant la campagne de 2006. Celles-làse disent fatiguées du long temps d’attente pour être servies et récompensées pour l’effort fourni. D’un autre côté, celles qui, comptant sur la fibre régionaliste, attendent que fofo ou tonton les satisfasse ne sont pas les moindres. Celles- làse croient, elles aussi, tout permis, car le pouvoir se traduit désormais dans leur langue, dans leurs régions et sur leur sol. Qui oserait le discuter avec elles ? Inutile de chercher àles raisonner. Elles sont toutes aussi déterminées que les premières, compétence ou pas, làn’est pas ce qu’il faut pour l’Etat Bénin. Puis, vient la vague des protégées, celles-làqui, apparemment avides d’argument, de raisons ne valent que par leurs parrains. Ces dernières n’ont souvent pas grand-chose àvendre, si ce ne sont la force et les capacités de leurs protecteurs ànégocier, (selon quelle raison, nous l’ignorons), avec le chef qui faiblit devant eux. Ici aussi, la compétence importe peu. Il faut placer les protégées qui resteront redevables àleurs parrains le temps que durera leur mandat dans l’exécutif.

Enfin, sans être exhaustif, nous voyons ces femmes, nanties de diplômes et ou d’expériences, potentielles ministres efficaces, car expertes dans leurs domaines. Celles-là, peut-être un peu trop fières et intègres, attendent qu’on les appelle un jour pour offrir ce qu’elles ont de plus précieux pour le développement de leur pays.

Loin de ce tableau des femmes de diverses conditions aspirant toutes aux fonctions ministérielles, nous imaginons le chef de l’Etat face àun exercice fort fastidieux. Sur son bureau au palais, des piles de curricula vitae trônent.
Nous l’imaginons, la tête entre les mains, certainement épuisé par les soucis politiques, des critiques des défenseurs de la cause féminine et par ses ambitions de 2011. Alors, s’il nous était donné de l’approcher, de lui souffler quelques mots, nous lui signifierons, avec tout le respect dà» àson rang, que les femmes ministrables, capables de faire le bonheur des autres femmes et d’être ministres efficaces existent vraiment. Il lui suffira d’abandonner les considérations régionalistes exagérées, les calculs trop politiques et l’envie de s’entourer de béni-oui-oui propre aux chefs pour se tirer d’affaire. Car femme au pouvoir, nous en voulons et l’en remercions pour ses 30%, mais toutes les femmes ne sont pas faites au même moment pour le pouvoir. Il en existe qui ont encore des renforcements àfaire dans bien de domaines pour espérer être efficaces. Servir ces dernières amènerait àdécrier plus tard l’incompétence des femmes, alors qu’on se devra de se reprocher plutôt les critères de sélection.
Alors compétence, moralité et équilibre régional sont les maîtres mots qui devront guider le chef dans son engagement ànommer 30% de femmes au prochain gouvernement.

Que se calment alors les ardeurs, car n’oublions pas que le pouvoir est divin et qu’être ministre dans les pays qui se respectent, c’est accepter d’être le serviteur des autres.

C’est ce qui doit être.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA