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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION AU SOMMET DE L’ETAT : Encore un exemple d’Obama à l’Afrique
lundi 9 février 2009, par
Avec la démission de deux de ses collaborateurs pour raison d’ennuis avec le fisc, l’administration Obama vient encore de donner, cette semaine, une leçon de bonne gouvernance aux Africains et aux Béninois. A un moment où le monde entier a les yeux rivés sur lui, par rapports à ses éventuels impairs, Barack Obama vient de donner la preuve qu’on peut y croire quand on y met de l’honnêteté et de l’amour pour sa patrie.
L’Afrique en général et le Bénin en particulier continuent d’être sous les feux de la rampe pour des problèmes de gestion. Pour certains, cela est normal, car nous sommes à l’apprentissage.
Ce qui n’est pas faux. Mais après près de cinq décennies ’indépendance, faut-il continuer de se mettre à l’abri de cette excuse et laisser toutes sortes de maux impunis ? Il faut un courage sincère et une volonté politique pour parvenir à cette révolution des mentalités pour une meilleure gestion des ressources publiques. Et si, en dépit de tous les garde-fous, une brebis galeuse venait à se signaler dans la bergerie, elle se retirerait d’elle-même, rejetée par le système et incapable d’y survivre.
Depuis l’historique conférence nationale, le Bénin a connu des gouvernements successifs qui ont prôné une nouvelle gestion des choses sans faire, l’unanimité autour de leurs actions. Pendant le 2ème mandat de l’ère du renouveau du général Mathieu Kérékou, Anne Cica Adjaï avait déclaré que le gouvernement était corrompu à un fort pourcentage, sans qu’aucun membre de l’Exécutif n’ait été désigné pour éclairer l’opinion publique sur l’avis ou la réaction du gouvernement.
Ce n’était pas si étonnant quand on sait que Mathieu Kérékou ne répond jamais aux calomnies, quelle que soit leur virulence. Mais dès que l’information s’est avérée, le président américain Barack Obama a assumé, mardi dernier l’entière responsabilité du retrait surprise de son secrétaire à la Santé désigné, en raison de problèmes avec le fisc, en affirmant "j’ai foiré", dans une interview à CNN.
"Je pense que cela a été une erreur. J’ai foiré. J’en prends la responsabilité et nous allons faire en sorte de régler le problème pour être sà »rs que cela ne se reproduira pas", a-t-il déclaré. A, l’heure du changement, les rumeurs sur la mauvaise gestion des membres du gouvernement et certaines autorités et des députés proches du pouvoir en place, sont persistantes.
Certes, il faudra saluer la détermination du chef de l’Etat qui initie des méthodes, même si on a l’impression qu’elles manquent de suivi et d’appui continu de sa part. L’exemple américain continue d’être une référence pour l’Afrique et le Bénin.
S’inspirant de cet exemple, chaque acteur de développement de notre pays doit se mettre au pas pour contribuer à son émergence. Pas seulement les dirigeants et les responsables à divers niveaux, mais tout le peuple de la base jusqu’au sommet. Le scandale auquel vient de faire face Barack Obama avec autant de classe et de succès a même des dimensions moindres que ceux qui couvent dans nos pays africains
Tom Daschle
Tom Daschle, un ancien sénateur, a demandé, mardi dernier, au président Obama de renoncer à faire de lui son secrétaire à la Santé, après des révélations sur quelque 120.000 dollars d’impayés d’impôts. Ces informations risquaient de rendre plus difficile la confirmation de M. Daschle par le Sénat et sont embarrassantes pour l’administration Obama qui a édicté de très sévères règles éthiques pour ses membres.
Prenant la mesure de la situation, il a aussitôt pris sa responsabilité en renonçant à ses fonctions.Dans une déclaration publiée par la Maison Blanche, M. Daschle explique qu’il n’aurait pas bénéficié de la "totale confiance" des Américains. Tout en estimant que M. Daschle était le mieux à même de réformer le système de santé américain
— une priorité aux yeux de l’opinion publique—
le président a reconnu qu’il ne pouvait pas se permettre de donner l’impression d’appliquer deux poids et deux mesures.En faisant face à ce scandale de la manière la plus objective et responsable, Barack Obama vient rappeler à nos dirigeants qu’il faut tenir ses promesses électorales sans faille ni faiblesse.
Au Bénin, l’opinion publique nationale a, malheureusement, toujours l’impression que la lutte contre la corruption ne prend pas encore en compte tous les fautifs. "J’ai fait campagne sur le thème du changement à Washington et (promis) de donner la voix à la base. Je ne veux pas envoyer le message de deux poids deux mesures au peuple américain, l’un pour les puissants, et l’autre pour les gens ordinaires qui travaillent tous les jours et qui payent leurs impôts", a souligné M. Obama.
L’annonce de M. Daschle a été précédée de quelques heures par un autre retrait, toujours aussi embarrassant, lié à des ennuis avec le fisc, celui de Nancy Killefer, qui avait été nommée à un poste où elle aurait taillé dans les dépenses fédérales superflues.
Nancy KilleferDans une lettre publiée elle aussi par la Maison Blanche, Mme Killefer dit se rendre compte que, "dans le climat actuel", ses "problèmes personnels" avec le fisc "pourraient être exploités pour détourner l’attention" de la tâche à accomplir.L’exemple américain avec Barack Obama continue de faire école sur la toile du monde entier. Mais à quand l’exemple béninois ?
Samuel AHOUANDJINOU