Journée Fifa du 11 février 2009 : Bénin 1 Algérie 2

Tous les Béninois ont d’abord méconnu leur Onze national en première mi-temps face au Fenec d’Algérie. En effet, les Ecureuils qu’on connaissait collectif, ont laissé les joueurs algériens les submerger. Le Fenec a donc logiquement ouvert la marque après 35 minutes de résistance des Ecureuils.

Les Algériens avaient un jeu fait de passes courtes avec une circulation de balle impeccable et des déplacements très rapides vers l’avant alors que les Ecureuils faisaient de longues ouvertures qui, au bout du rouleau, tombaient dans les pieds de leurs adversaires. Les Béninois semblaient avoir oublié leurs bonnes habitudes pour se livrer àune rencontre dont le but était de ne pas garder la balle pour son équipe en vue de marquer.

Par ailleurs, plusieurs joueurs semblaient ne pas trouver leurs marques sur ce terrain étranger dont les supporters, plus bruyants qu’un nid d’abeilles, ne laissaient aucun répit aux joueurs béninois. Conséquence : les Algériens marquent deux buts qui pouvaient être évités ou qui découlaient de la logique de leur domination en première mi-temps.

La cohésion constitue le ciment d’une équipe de ce niveau

La compréhension sur le terrain ou tout simplement ce que les techniciens du sport appellent la communication verbale et surtout celle non verbale manquent àl’équipe béninoise. En effet, quelle est cette équipe dans laquelle, au cours d’un coup franc ou d’un corner, aucun signe, aucun comportement moteur du tireur ne donne le lieu sinon l’espace dans lequel serait envoyé le ballon ? Et pourtant, les joueurs béninois n’ont aucun geste conventionnel entre eux dans ces circonstances de jeu où les chances de marquer augmentent considérablement.

Etre bon technicien ne suffit plus pour jouer dans une équipe nationale. Il faut obligatoirement cette complicité entre deux, trois, quatre joueurs et même plus pour que la cohésion soit bien établie dans l’équipe nationale. Et cette communication entre compétiteurs d’un même camp, d’une même équipe permet de vite prendre àdéfaut les adversaires. Le sélectionneur Michel Dussuyer doit donc tenir compte de tout cela dans la prise en charge du Onze national et créer une communication motrice renforcée au sein de l’équipe béninoise et permettre aux joueurs d’être complices de leurs meilleures actions.

La défense des Ecureuils toujours en cause

Les deux buts encaissés àBlida, le dimanche dernier en Algérie, proviennent des erreurs de défense. En effet, dans leur retour d’attaque, les défenseurs béninois ont de la peine àbien se repositionner en tant que défenseur, c’est-à-dire entre le but défendu et l’attaquant algérien. Cette situation longtemps déplorée par l’entraîneur n’a pas encore trouvé sa solution malgré la recherche et l’intégration d’autres joueurs béninois expatriés dans la défense du Onze national.

Par ailleurs, la notion de marquage d’attaquant dans une défense pose d’énormes problèmes aux défenseurs béninois. Car en cas de danger dans la zone défensive des Ecureuils, les joueurs béninois marquent plus l’espace que l’attaquant. C’est une situation que l’on a toujours déplorée dans la défense béninoise depuis la première participation des Ecureuils àla coupe d’Afrique des nations 2004. Et jusqu’àce jour, c’est-à-dire cinq ans, après la situation perdure. Les animations de défense travaillées par l’entraîneur ont-elles porté leurs fruits ?

Le constat amer est qu’il n’y a pas un animateur dans cette défense. Une personne sur laquelle les autres prennent leur repère soit dans une défense en ligne, soit dans un rôle de suiveur du leader. Cette personne doit vite être déterminée par Michel Dussuyer en vue de discipliner la défense béninoise dans les joutes àvenir. Car, bientôt, les rencontres des Ecureuils ne compteront plus pour du beurre, mais elles s’inscriront dans une logique de participation àla Can ou mondial 2010. Et là, c’est toute une autre équation. Dans ce même registre de défense, il a été constaté que les deux buts encaissés l’ont été dans des situations de surnombre et dans l’axe central.

Dans ces conditions, ce ne sont plus les seuls défenseurs qui sont en cause. Les milieux défensifs doivent venir aider leurs partenaires avant de repartir vers l’avant en cas de récupération de la balle. Cela signifie que beaucoup de déchets restent àcorriger avant les compétitions éliminatoires de 2009.

Le but béninois sur haute communication collective

Le but béninois intervenu vers la fin de la 2ème mi-temps a été l’œuvre d’une grande communication entre les joueurs, preuve que c’est la tactique qui consiste àpriver les adversaires de balle par de petites passes qui résoudrait le problème du Onze national dans son comportement. Le but a été marqué avec une telle facilité que l’entraîneur doit trouver une porte de sortie dans ce genre d’action pour son équipe. Marquer et ne pas encaisser, telle est la devise de toute confrontation sportive et là, le sélectionneur doit développer des stratégies autres que ce qu’il a mis en place jusque-là.

C’est pourquoi, il doit trouver une méthode pour que le nombre de joueurs béninois soient toujours supérieur au nombre d’attaquants dans la défense des Ecureuils. Nos Ecureuils ont certainement de beaux jours devant eux ; mais se qualifier contre le Ghana, le Mali est une autre paire de manches où rien ne doit être laissé au hasard.

Antoine ATTIKPA