ZOOM SUR LES AGRUMES

On avait, depuis longtemps, remarqué que les plantes vertes avaient le don de prévenir et de soulager cette maladie. Nous savons aujourd’hui que le scorbut est avant tout une carence en vitamine C ou acide ascorbique, synthétisé par Szent-györgyi en 1928. Au 16è siècle, des marins hollandais avaient déjàdécouvert la vertu antiscorbutique du citron (Citrus limonum) et de l’orange (Citrus aurantium). La richesse des agrumes en vitamine C n’est plus àdémontrer.

De nos jours,il n’existe plus guère de scorbut véritable ; on rencontre cependant d’autres troubles,moins accentués que ceux du scorbut,ayant pour origine un manque de vitamine C. Certains défauts de cicatrisation, des retards de consolidation de fractures, la fragilité capillaire entraînant des hémorragies sous-cutanées (maladie de Barlow), des affections gingivales, l’hypocoagulabilité sanguine et d’autres troubles du fonctionnement de la moelle osseuse, le manque de défense contre l’infection par atonie de globules blancs, l’insuffisance fonctionnelle du cortex surrénal et d’autres glandes endocrines représentent autant de manifestations de carence en acide ascorbique. En effet, la vitamine C a un rôle prépondérant dans le métabolisme cellulaire.

Je me suis appliqué durant toute une année (1950-1951) àrechercher la qualité de vitamine C dans les urines de nombreux sujets atteints de diverses maladies. Or, dans plus de 8 80% des cas, cette quantité était nettement en dessous de la normale.

Un grand nombre de nos contemporains mangent trop peu de crudités, partant de vitamine C. Cette carence se remarque particulièrement àla fin de l’hiver et au printemps, alors que les légumes, salades et fruits frais n’existent pratiquement pas. Seuls les agrumes, citons et surtout oranges, sources providentielles de vitamine C, peuvent alors combler cette lacune.

Cette carence se fait également sentir àqui sait l’observer, sans pour cela doser la vitamine C dans les urines. Parmi les premiers signes d’un manque de vitamine C, notons une lassitude générale (cellule du printemps est bien connue), le manque d’appétit, certaines douleurs rhumatismales, la tendance àl’hémorragie, àl’inflammation des muqueuses respiratoire, digestive, urinaire, etc.

Quand un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent, il faut consommer des oranges et pamplemousses tous les jours et utiliser du citron pour éviter des troubles plus graves et rendre àl’organisme son équilibre et son tonus.

On estime à50-120 mg le besoin journalier en vitamine C de l’adulte normal, soit la quantité contenue dans 100 à200 g de jus de citron ou d’orange. Ce minimum est nettement plus élevé pour la grossesse et l’allaitement,les maladies infectieuses,le cancer,le diabète,la maladie de basedow,les intoxications,les convalescences,la sénescence et le surmenage physique.

De nombreux athlètes ont adopté des régimes alimentaires leur apportant journellement près de 300 mg d’acide ascorbique.
La richesse en vitamine C n’est pas le seul intérêt des agrumes ; ils contiennent tous, surtout le citron, de l’acide citrique. Cet acide apparaît d’ailleurs spontanément dans l’organisme au cours des métabolismes cellulaires ; c’est une étape du cycle de Krebs. On a découvert, récemment, le rôle de l’acide citrique dans les échanges nutritifs et les réactions chimiques cellulaires.

Il favorise l’absorption intestinale des sels de calcium et devient ainsi un facteur antirachitique au même titre que la vitamine D. En donnant aux nourrissons du jus de citron en plus de leur lait, on leur assure une protection accrue contre le rachitisme.

Certains médecins ont constaté que l’on pouvait faire disparaître les bacilles diphtériques en badigeonnant avec du jus de citron, deux fois par jour, les muqueuses pharyngées des porteurs de bacilles.