REMOUS AUTOUR DU LIVRE ‘’MON COMBAT POUR la PAROLE ‘’ : Réckya Madougou a le soutien des femmes

Certaines femmes apportent ici leur part de vérité àce tumultueux débat qui, il faut le souligner, tourne autour d’une femme. Mobilisées, elles font bloc derrière l’auteur et mettent en garde contre toute tentative visant àl’intimider.

 Georgette Akuesson, enseignante àla retraite et responsable d’ONG
« Â Les passages du livre de Reckya Madougou ne sont rien àcôté des précédents livres virulents intitulés Crépuscules d’un dictateur et autres. On sait ce que signifie un Dictateur et pourtant personne n’a pipé mot. Est-ce parce que Reckya est une femme ? La liberté d’expression est un droit qui s’applique aussi aux femmes et aux jeunes. Je crois qu’il y a une différence entre injures et analyses des faits.

A un moment donné, nous avons vécu cette histoire de notre pays et elle ne doit pas être effacée. Les révisionnistes pensent avoir trouvé l’opportunité de prendre leur revanche sur Reckya Madougou, car ils ne lui ont jamais pardonné la campagne ‘’Touche pas ma constitution’’. Alors, il faut que cela cesse, car il n’y a pas longtemps paraissait le livre ‘’Scandales sous Yayi’’, sans que ça agite autant l’opinion.

J’estime en conclusion que ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’àécrire leur propre livre et on jugera. J’invite d’autres personnes àécrire l’histoire de la période de la révolution et surtout du Dahomey àla révolution du Bénin. L’histoire est têtue.  »

 Elisabeth Mègnigbèto, commerçante au marché Dantokpa 
« Â Notre jeune sÅ“ur Reckya Madougou a eu l’idée d’écrire son ouvrage ‘’Mon combat pour la parole’’ avant d’être appelée par le chef de l’Etat, le docteur Boni Yayi pour servir dans son gouvernement. L’initiative donc d’écrire du jeune écrivain date de plusieurs années. C’est par pure coïncidence que la publication de « Â Mon combat pour la parole  » soit au cours de son activité au sein du gouvernement. Que les personnes de mauvaise foi arrêtent donc d’intoxiquer l’opinion publique.

Quant au contenu de l’ouvrage, les critiques font état de ce qu’elle aurait écorché l’ancien chef d’Etat béninois, le général Mathieu Kérékou. Je voudrais d’abord dire que Reckya Madougou est une femme militante, un ardent défenseur des droits des peuples. Qu’elle écrive un ouvrage pour ou contre un homme politique, cela relève de son combat, de sa conviction, voire de son droit républicain. Nous avons vu dans ce même pays des écrivains publier leurs ouvrages contre des hommes politiques. Et parce qu’ils sont des hommes, ils ont bénéficié d’une situation atténuante. Ils ont bénéficié de situation atténuante. Mais parce que notre jeune sœur Reckya Madougou est de sexe féminin, on veut la vilipender.

On la critique beaucoup et même certains vont jusqu’àla menacer. Nous femmes militantes, défenseurs des droits de la femme, nous restons solidaires derrière notre jeune sÅ“ur. Nous réclamons paix et égalité autour d’elle. Par ailleurs, nous demandons àl’ancien chef de l’Etat, le général Mathieu Kérékou, de pardonner comme il en a l’habitude depuis des décennies. Je suis convaincue que les révélations et les informations publiées dans ‘‘Mon combat pour la parole’’ ne sont pas du genre àplaire. Mais connaissant le général pour son amour pour ses compatriotes et surtout pour la femme, il va pardonner. »

 Flore Aimée Freitas dite Baflora, l’Amazone du Bénin
« Â Reckya Madougou a voulu relater au monde entier son vécu, ce qui l’avait marquée en tant que membre de la société civile, sans tenir compte du qu’en dira-t-on. Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes àdire, malgré la démocratie. Dans d’autres pays civilisés, il y a pire.

Donc, je pense qu’il ne faut pas dramatiser les choses et enflammer notre patrie, car Jésus a vécu le pire pour payer pour les péchés des hommes. Par rapport aux menaces, je la confie au Tout-Puissant, car Reckya s’est exprimée dans son livre sans arrière-pensée. Elle est jeune et n’a relaté que ses expériences.  »

 Irène Koukoui, épouse Dêhoumon, présidente du Réseau des femmes leaders (REFEL) du Bénin
« Je crois que c’est un livre d’histoire, qu’on doit mettre àla portée de toute la jeunesse béninoise pour se regarder, se mirer et savoir quelles sont les dispositions àprendre pour que notre pays soit un pays où il y a un changement effectif de comportement pour le développement de l’être humain .Pour moi, c’est un livre qui nous permet de nous dire certaines vérités pour un assainissement politique permettant un vrai décollage de notre pays. Je suis une lectrice. Je n’ai pas encore écrit, mais elle m’a donné l’envie d’écrire et je pense qu’il faut faire de son exemple une référence pour toute la jeunesse de notre pays.

Par rapport au débat que suscite ce livre entre les pour et les contre, je pense qu’il faut d’abord le lire avant d’en parler. Les gens ont déplacé le débat et en ont fait de la récupération politique. Or en politique, il n’y a pas la vérité. Dans ce livre, elle n’a fait que décrier un système qui nous a appauvris Irène Koukoui, épouse Dêhoumon, présidente du Réseau des femmes leaders (REFEL) du Bénin complètement. J’estime que c’est méchant de vouloir s’en prendre àl’auteur de ce livre. Je suis convaincue que le président Kérékou lui-même ne voudrait pas qu’il arrive quelque chose àun seul cheveu de Réckya Madougou.

Cela est clair et net. Mais ces gens qui l’entouraient hier et qui sont toujours làaujourd’hui sont les acteurs de l’ombre qui agitent les menaces. Il est souhaitable qu’on pense àce qu’il faut faire pour corriger les ratés du système, car nul n’est parfait. Ce n’est pas de noyer tout ce que les autres entreprennent et mettre le livre de Reckya Madougou comme une barrière àceux qui veulent se positionner en 2011. Nous, on n’est pas dans le schéma de 2011 et nous pensons que rien ne doit lui arriver. Si quelque chose lui arrivait, ce serait très dangereux pour la démocratie de notre pays.

Nous, nous serons àl’avant-garde. Tous les présidents et présidentes de réseaux de la société civile seront là, àl’avant-garde et nous mettons en garde tous ceux-làqui vont lever leur doigt pour prétendre l’attaquer ou bien tenter de lui faire du mal. Elle n’a rien fait de mal. Le livre a été écrit depuis plus de deux ans. Ce n’est pas parce qu’elle est devenue ministre qu’elle a écrit son livre ; pas du tout. Nous avons fait ce combat avec elle par rapport àla révision de la Constitution.

La Constitution, était taillée sur mesure et ne faisait pas le bonheur de tous les Béninois. Aujourd’hui, on ne veut pas qu’elle donne les astuces de ce combat qu’elle a mené àla jeune génération pour édifier en elles le leadership. Je crois que ce livre est écrit avant tout pour montrer comment on s’active autour du développement de son pays. C’est tout ce qu’elle a voulu montrer àla jeunesse de son pays. Toutes les femmes de ce pays sont mobilisées derrière elle pour que rien ne lui arrive, encore moins àun seul de ses cheveux.  »

 Léontine Idohou, présidente de RIFONGA Bénin
« Â Le livre est écrit pour relater les faits afin que les mêmes erreurs ne se reproduisent pas. Malheureusement, les gens en font une affaire politique. Je crois qu’il faut cesser de diaboliser le livre. J’aurais appris par la presse que la vie de l’auteur Reckya serait en danger. J’exhorte les uns et les autres àcesser de diaboliser le livre et son auteur. Il paraît que le gouvernement est aussi sensible aux remous suscités par la parution de l’ouvrage. Nous les femmes, attendons et suivons la situation.  »

Propos recueillis par la Rédaction