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La nostalgie des mercredis

mardi 14 avril 2009, par Dignité Féminine

C’était une tradition, ces mercredis, jour des conseils des ministres. Sur les 7 jours de la semaine, le mercredi était consacré àla rencontre ordinaire des membres de l’exécutif et l’on s’y plaisait bien.

Cultivateurs, opérateurs économiques et cadres de l’administration àdivers niveaux restaient collés àleurs postes radio pour s’enquérir des nouvelles décisions prises par les ‘’chefs’’. Ainsi, les nouveaux cadres nommés àdes postes de responsabilités et les membres de leurs familles jubilaient alors que ceux détachés de leurs postes devaient faire face àleur nouveau statut d’enfants malheureux du mercredi. Mais hélas ! Depuis l’avènement du régime du changement, le peuple béninois peine às’accommoder avec la nouvelle donne qui tord le cou àune habitude acquise de longue date.

En effet, dès son accession au pouvoir en 2006, le régime du changement opéra une rupture totale dans le domaine. Des conseils, on en fait àn’importe quel jour et àn’importe quelle fréquence. Ce qui n’est pas resté sans susciter des murmures d’un peuple reconnu pour son sens critique. Sensible aux remous de plus en plus forts de l’après-période de grâce où on applaudissait le chef, le gouvernement Yayi semble retrouver la commodité qu’offre une régularité du conseil des ministres. Ouf, pourrait-on soupirer face àce retour àla norme qui n’émousse en rien l’ardeur du chef Hercule fortement habité par la volonté de tout faire, et bien, et tout de suite. Cela requiert de ce dernier des concertations plus fréquentes et donc l’allure hebdomadaire n’étanche plus sa soif. On le lui concède, car la loi fondamentale lui donne tous ces attributs.

Seulement, on se demande sans cesse et sans réponse la raison du retard qu’accuse la diffusion, la publication des communiqués du conseil des ministres. A quand le retour de ces décisifs coups de gong radiodiffusés indicatifs des relevés du conseil des ministres ? À quand la fin du parcours du combattant auquel se livre la presse avant d’avoir copie de ces décisions pour satisfaire, àjuste titre, le besoin d’information du citoyen béninois ? Le ministre de la Communication aurait-il œuvré en vain pour garantir aux femmes et hommes des médias ce droit d’accès aux sources d’informations ? Puisque nous sommes encore au bilan de l’an 3 du régime du changement, on pourrait se permettre de souffler au ministre de la Communication ou au Secrétaire général du gouvernement que là, le tir reste àrectifier. Le vent du changement voulu par tous ne doit pas souffler dans le sens négatif, surtout pas dans un domaine aussi sensible que celui de la presse. Comme le disait Mirabeau, la liberté de presse est la liberté sans laquelle aucune autre liberté n’est possible. Et ànous de compléter, sans risque de nous tromper, que làoù le droit du journaliste d’accéder àl’information au moment opportun est bafoué, làaussi, la démocratie titube et accuse du retard às’enraciner. Alors, que cela change làaussi.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA

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