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An 3 de la gestion du docteur Boni Yayi au pouvoir : Un bilan positif, mais des tirs àrectifier

lundi 6 avril 2009, par Dignité Féminine

Trois ans déjàque le chef de l’Etat, Boni Yayi a pris les rênes du pouvoir.
Perçu, àtort ou àraison, comme un novice en politique, le présidentYayi aura réussi àmontrer ses qualités managériales et d’homme de cœur, même si certaines imperfections entachent sa gestion. En trois ans de gestion, il aura surpris par ses performances aux plans social et économique même si sa gestion politique appelle quelques réajustements.

Pour avoir dirigé la BOAD, une institution bancaire au service du développement pendant près de 10 ans, Boni Yayi maîtrise mieux que beaucoup les enjeux du monde social. La gratuité de la césarienne rendue effective depuis quelques jours est un coup de génie pour soulager les familles béninoises afin que des femmes ne meurent point en voulant donner la vie. La gratuité de l’enseignement primaire et universitaire, les micros crédits aux plus pauvres dont l’enveloppe est passée de 20 à25 milliards, sont autant d’actions concrètes qui forcent l’admiration au profit de chef de l’Etat. C’est surtout ce plan social qui a fait augmenter sa cote de popularité. Boni Yayi pourra compter tirer profit de ses prestations aux plans social et économique.

Les infrastructures routières ont connu un développement incontestable sous les trois ans de Boni Yayi. Cotonou a changé d’aspect et s’est embelli avec la construction de deux échangeurs dont l’un àHouéyiho et l’autre au carrefour Steinmetz pendant que celui de Godomey est vivement attendu. Les effets de la crise mondiale financière et alimentaire ont été contenus grâce àson sens d’anticipation. L’Etat a fortement subventionné les produits et exonéré certaines marchandises de taxe et autres impôts pour juguler la crise. Des boutiques témoins ont été installées pour contrer l’inflation et alléger les souffrances des communautés àla base. Làencore, Boni Yayi est au top dans l’estime des Béninois.

Mais aujourd’hui Boni Yayi doit avoir le courage de regarder dans le rétroviseur avec objectivité pour faire les réglages nécessaires s’il tient àrenouveler son mandat en 2011. Quelles que soient ses performances, une mauvaise gestion au plan politique peut lui valoir l’adieu des Béninois dans deux ans.

C’était attendu. Si Boni Yayi devrait avoir des difficultés, ce serait au plan politique compte tenu de son manque d’expérience dans ce domaine. Les observateurs n’ont pas été pour autant déçus, car le chef de l’Etat aura réussi àavoir les principaux partis politiques comme artisans de son avènement au pouvoir. Mais les G et F constituent aujourd’hui un front teigneux qui tient àle rendre impopulaire pour l’empêcher de revenir en 2011. Au parlement, les relations entre députés de la mouvance et ceux des G et F sont des plus tumultueuses. Le parlement aura connu en trois ans de règne de Boni Yayi, des moments sombres. Des députés se sont trouvé des talents de tambourineurs pour freiner ce qu’ils appellent l’injustice de la mouvance, il y a eu échanges des coups de poing entre députés mouvanciers et non mouvanciers. Il s’avère assez compliqué de dénombrer les échanges des propos discourtois et haineux. Les relations tendues ont dà» conduire Boni Yayi àprendre deux ordonnances en trois ans de gestion. Les menaces de destitution continuent de planer sur le président Mathurin Nago comme une épée de Damoclès.

Si les petits couacs du gouvernement n’avaient pu faire l’unanimité contre lui, la dernière consultation électorale aura laissé un goà»t de fiel aux adversaires du pouvoir. La reprise des élections làoù le parti du chef de l’Etat n’a pas pu s’en sortir aura été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les grands ténors de la vie politique ont très mal digéré cette situation. Ils accusent le gouvernement d’avoir tout fait pour avoir dans son giron, les communes fiefs des leaders politiques qui ne sont pas de son bord. Cet état de choses a fini par entacher l’image du Chef de l’Etat.

Les démissions des députés du camp présidentiel apparaissent comme un rejet de la politique de Boni Yayi en son sein. Cela est un signal fort. Boni Yayi doit se reprendre et corriger son tir. Il l’a prouvé àplusieurs reprises àtravers des mesures exceptionnelles prises au plan social.

Samuel AHOUANDJINOU

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