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Làoù la césarienne sauve, tout genou devrait fléchir

lundi 6 avril 2009, par Dignité Féminine

Environ 2025 décès maternels par an au Bénin ! Quand donner la vie est de plus en plus risquer la mort, il urge d’agir. C’est alors que le gouvernement de Boni Yayi a décidé de rendre gratuite la césarienne, une opération de recours des situations d’accouchements compliqués.

Une mesure qui, même si elle n’amènera pas le Bénin àl’avènement de zéro décès maternel, contribuera inévitablement àaméliorer les statistiques en la matière. Une telle décision devrait être applaudie de tous sans réserve puisque ici, c’est de la sauvegarde de la vie humaine qu’il s’agit. Mais hélas, encore une fois, le virus du pessimisme et les calculs personnels semblent programmer déjàl’échec d’une initiative louable, àpeine née.

Plus d’un s’accordait, de par le passé, sur la nature précipitée de certaines décisions de Boni Yayi et trouvait refuge derrière des arguments plus ou moins partagés. Mais ceux qui pensent qu’ils pourraient entonner ce même refrain et se voir acclamés dans le cas de la décision de gratuité de la césarienne, ceux-làdisons-nous, perdront sans nul doute de leurs admirateurs.

Qu’elle soit longtemps mà»rie ou non, que toutes les mesures d’accompagnement àla gratuité de la césarienne soient réunies ou non, làn’est pas l’essentiel. Le temps des minutieux préparatifs d’une telle décision ne manquera pas d’enregistrer des décès de nouveau-nés et de leurs mères. C’est en cela que le gouvernement devra bénéficier de l’encouragement des uns et des autres. En tout cas, quand on est femme, quand on a porté pendant neuf mois une grossesse dont on a finalement accouché après une césarienne àgrands frais, difficiles àréunir, on ne peut que jubiler au rythme de la gratuité de cette opération qui sauve. Les éventuelles réclamations de syndicalistes, les éventuels calculs politiciens et le pessimisme de certains s’accordent mal avec le bon sens. Quoique justes et légitimes, les revendications des travailleurs hospitaliers ne sauraient se mettre en travers d’une décision aussi salutaire. Employés et employeurs disposent de temps pour continuer les négociations sociales, mais on ne pourra pas ressusciter une femme qu’une grossesse compliquée aurait emportée, faute de moyens financiers.

Sans vouloir être l’avocat d’un gouvernement qui a, sans doute, des efforts àfaire pour restaurer son image sur d’autres plans, la femme que nous sommes, nous nous unissons avec toutes nos sÅ“urs pour chanter en chÅ“ur « Â bienvenue àla gratuité de la césarienne. » Nous exhortons les uns et les autres àœuvrer résolument pour que soit et se pérennise la gratuité de la césarienne au Bénin. Pour qu’il en soit ainsi, les acteurs du monde hospitalier sont interpellés dans ce qu’ils ont de plus sensible. Accepter de perdre, s’il le faut, des intérêts liés àla césarienne en harmonisant le coà»t de cette opération dans tous les centres où elle se pratique serait sage. S’efforcer plus que par le passé de réserver un bon accueil aux femmes est un comportement attendu de tous les praticiens àqui l’on reprochait déjàle très mauvais accueil pour les services quand ils étaient payants. Alors, que la gratuité de la césarienne ne soit pas l’occasion de déversement de rage sur les innocentes femmes enceintes qui n’accomplissent que leur devoir de perpétuation de l’humanité.

Le pouvoir central qui, lui aussi, doit assumer toutes ses responsabilités ne manquerait certainement pas d’œuvrer àrendre plus épanouis ses fonctionnaires sans lesquels toute décision de gratuité ne sera qu’utopie.

Alors que chacun joue sa partition et que le cercle de famille applaudit àgrands cris, car des enfants naissent et dans de bonnes conditions.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA

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