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Quand la ‘’belle-commune’’ affiche des traces de laideur !

lundi 30 mars 2009, par Dignité Féminine

Belle, la commune de Ouidah l’est par son histoire. Attrayante, elle l’est également de par ses nombreux sites touristiques. D’une beauté sublime, cette région du Bénin l’est par l’intelligentsia et la noblesse de ses nombreux filles et fils. Belle-commune, Ouidah l’est aussi pour le président Boni Yayi qui y a pris femme.

Et pourtant, une si belle commune n’a de cesse, depuis quelque temps, de s’illustrer négativement sur la scène nationale. Des traits de laideur sur l’image d’une commune providentiellement choyée. En effet, la cité des grands professeurs d’université, des grands experts en divers domaines, a poussé très haut ses incohérences, ses mésententes jusqu’àce que mort d’homme s’ensuive. La crise prend une allure certainement si effroyable que des fils de la cité de Kpassè prennent la cavale. Et pourtant, Ouidah, commune ayant souvent vu ses gendres devenir présidents de la République, ne semble pas s’en émouvoir.
Affaire politique, conflits de royauté, nous ne saurions trop clarifier ce que les vrais acteurs eux-mêmes peinent àélucider. Seulement, nous pourrons raisonner peut-être en naïve ou ignorante de certaines réalités pour dire que les uns et les autres doivent se ressaisir. Que la clé de Ouidah, commune par alliance de Boni Yayi, lui soit remise, on ne devrait pas trouver àredire. Peut-être accusera-t-on les organisateurs d’une telle remise de n’avoir pas associé la première autorité locale. Seulement, que des événements aussi dramatiques que ceux enregistrés viennent en réplique àla maladresse décriée, on ne donne aucune leçon de développeur dans une telle posture. Et puis, Ouidah, belle-commune de Boni Yayi, ne doit-elle pas offrir au ‘’chef gendre’’ la courtoisie et le soutien nécessaires conformément ànos mœurs et cultures ? En Afrique et donc au Bénin, le gendre est considéré comme un fils. Boni Yayi, en cas de difficulté, devrait se sentir en sécurité àOuidah, sa ville d’alliance.

Et puis, la première dame, fille d’une assez respectable famille de Ouidah, est sans doute, elle aussi comptable des œuvres de son époux, fussent-elles bonnes ou mauvaises ? Ne dit-on pas que derrière tout grand homme, se cache toujours une grande dame ? Aussi, aurait- on tort d’attendre des valeureux filles et fils de Ouidah qu’ils accompagnent Boni Yayi et leur sœur dans la délicate mais noble mission de présider aux destinées du Bénin ?

Boni Yayi, lui, semble être dans son bon rôle de gendre. On se rappelle encore que sur les 26 membres de son gouvernement précédent, il avait nommé 4 natifs de Ouidah. Une belle part, n’est-ce pas ? Alors, que fait Ouidah pour faciliter la tâche àson gendre ? Les épris des principes de démocratie nous répondront que la démocratie est incompatible avec les considérations claniques. Parfait ! Mais, la démocratie qui serait profitable àl’Afrique est celle-làqui n’éloigne pas le continent de ses racines, de ses cultures surtout quand ces dernières portent le germe de la paix, de l’amour.

Jusqu’àpreuve du contraire, l’actuel maire demeure le beau-frère du président et lui, son gendre. Qu’une affaire politique ou commerciale les oppose très longtemps, c’est le développement de Ouidah et les bonnes mœurs qui en pâtissent. Il est clair et évident que le maire, malgré toute sa détermination nettement affichée, ne pourra pas grand-chose sans l’appui du pouvoir central, pouvoir détenu aujourd’hui par Boni Yayi.

Et puis, la première dame, une femme apparemment calme de nature, semble tout encaisser sans trop réagir, mais nul doute qu’elle en souffre très profondément. Toutes choses qui appellent les sages de Ouidah àse surpasser et àramener la paix, la vraie qui passe par la réconciliation des uns avec les autres. Pour rendre la tâche facile aux médiateurs afin de dénouer la crise, chacun doit faire l’effort de concéder àson prochain ce qui lui revient. A César, ce qui est àCésar, àDieu, ce qui est àDieu. Mais en attendant, nous ne pouvons nous empêcher de soupirer : politique et royauté, quand vous nous tenez ! Il ne nous reste qu’ànous prosterner devant nos têtes couronnées, àdemander leur indulgence et intermédiation pour que les bénédictions soient.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA

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