Journée internationale de la femme édition 2009 au Bénin :

Le ministre de la Réforme administrative et institutionnelle, Joseph Ahanhanzo était, vendredi 13 mars dernier, en liesse avec son personnel féminin. C’est àl’occasion de la commémoration de la 14ème édition de la journée internationale de la femme. Occasion pour le ministre et son personnel masculin de réaffirmer tout leur soutien aux femmes du ministère pour leurs engagements et leur combativité. Deux temps forts ont marqué la fête du vendredi dernier entre Joseph Ahanhanzo et son personnel. Il s’agit du bal des allocutions et messages, d’une communication sur le thème « â€¯La violence faite aux femmes  : quelle est ta contribution pour y faire face  ? ». Ces deux moments solennels de la fête ont été ponctués par une animation culturelle. « Nul n’ignore les effets des conflits et des heurts sociaux et leurs conséquences multiformes dans la vie des hommes, des femmes et des enfants. Il va sans dire que la situation des femmes pendant les moments de crise mérite qu’on y prête beaucoup d’attention  », a dit le ministre Ahanhanzo C’est pour cette raison, estime-t-il, que son ministère accompagne la célébration du 8 mars comme le veut le chef de l’Etat, le docteur Boni Yayi. Pour l’autorité, les femmes en général et celles de son ministère en particulier mérite que la communauté internationale consacre une journée tout entière, car elles sont constamment victimes des différentes sortes de crise de la société. « C’est encore vous qui deviez assumer les responsabilités les plus contraignantes de la famille et dans le pire des cas, gérer le problème des enfants nés de viols, source de traumatisme psychologique grave  », a confié le ministre Ahanhanzo. Au regard des difficultés énumérées, le ministère depuis sa création sous l’ère du changement s’est engagé dans les points focaux genres. Il s’agit d’une stratégie devant permettre de reconnaître àla femme son rang et sa valeur au sein de l’administration du Mrai. Le ministre Joseph Ahanhanzo a estimé que cette approche fait son petit bon homme de chemin.

Elisabeth Fourn, Honorine Hounnonkpè Attikpa et Gilbert Déou Malè, superviseur du projet Enpower, trois communicateurs ont été conviés pour présenter des communications au personnel du Mrai réuni autour du thème de la violence faite aux femmes. Les trois communicateurs ont pris l’exemple du Bénin, car cela concerne beaucoup plus le quotidien des femmes réunies. Par une série d’interrogations sur le regard que porte la femme, elle-même sur sa situation, Mme Hounnonkpè Attikpa a planté le décor de la communication et signifié qu’elle veut plutôt un panel. A sa suite, c’est la seconde communicatrice Mme Fourn qui a présenté le tableau dévalorisant de la violence faite aux femmes au Bénin. Un tableau sommaire issu d’une enquête qu’elle dirige actuellement, a-t-elle confié. Cinq types de violences ont été identifiés, selon les enquêteurs. Il s’agit de la violence physique. 85% de femmes béninoises sont constamment victimes de cette forme de violence dans les ménages, au travail ou dans leurs milieux de vie. Il y a aussi la violence morale, psychologique encore appelée violence silencieuse. 71% de femmes en sont victimes au quotidien. La troisième forme de violence citée par Mme Fourn est de type sexuel. C’est le plus grave tort fait àla femme surtout àla jeune fille. Elle a cour dans les milieux scolaires, estudiantins et autres centres de formation ou d’éducation. Elle est aussi observée dans l’administration tant publique que privée. Les ménages ne font pas exception même si le taux est infime. Sur ce registre, la communicatrice a cité le phénomène de l’excision. 59% de femmes béninoises en sont victimes. 64% de femmes sont victimes de violence spirituelle, a dit Mme Fourn. Cette forme de violence a cour dans le ménage et dans la société en général où, sans l’avis de la femme, les hommes décident de son sort religieux. C’est une atteinte grave àla liberté de la femme, relève la communicatrice. Enfin, durant leurs études sur la violence faite àla femme au Bénin, l’équipe de Mme Fourn est parvenue àidentifier la violence économique. Il s’élève àplus de 60%, a dit la communicatrice. Plusieurs femmes ne disposent donc pas de liberté pour exercer une activité économique parce que les hommes les en empêchent. Au regard de cette situation faite aux femmes, Mme Honorine Hounnonkpè Attikpa est revenue recentrer le débat sur le rôle que doit être celui de la femme pour aller contre ces cas de brimade. Particulièrement, elle a souhaité que les femmes du Mrai puissent s’imposer par leur travail et leur féminité. Elles doivent savoir distinguer les habitudes en famille de celles au travail, car estime-t-elle, l’homme s’est toujours montré faible face aux charmes de la femme. Prudence est donc mère de sà»reté, a conseillé Mme Attikpa. Le troisième communicateur du panel est le superviseur du projet Américain « â€¯Enpower  » qui a invité les femmes du Mrai àrecourir àson projet en cas de nécessité.

La Jif célébrée aussi dans le secteur des Transports
Après les femmes du Mrai, le relais de la Jif édition 2009 a été pris par la gent féminine du ministère en charge des Travaux publics et celui du Transport maritime. Réunies au sein de « â€¯l’Amicale des femmes des secteurs des travaux publics et des transports  », ces femmes ont àleur tour donné de la voix le samedi 14 mars. Nicaise Fagnon, ministre des Travaux publics et son collègue du Transport maritime, Issa Badarou se sont aussi retrouvés avec leur personnel féminin. A ce niveau, les festivités ont commencé par une messe d’action de grâce àl’intention de toutes les femmes des deux ministères, celles des autres ministères, du Bénin et du monde entier. Le culte catholique a eu lieu àla paroisse « Notre Dame » de Cotonou.

Après une heure environ de chants, danses et surtout de prières, ces femmes vêtues de leurs uniformes, se sont dirigées vers la marine marchande du Port autonome de Cotonou. Sous le rythme de la fanfare, ont marché en chant et en dansant. Une fois au lieu aménagé pour les festivités, l’honneur est échu àla présidente de l’amicale, Mme Emilie Amadou pour rappeler le motif de la rencontre et aussi présenter les commissions peu reluisante dans lesquelles travaillent les femmes des deux ministères.

Brimade de leur droit et liberté, surexploitation, discrimination dans l’attribution des responsabilités et autres vices ont été cités comme maux minant les femmes du ministère en charge des Travaux publics et de celui du Transport maritime. Toute chose regrettable dont les deux autorités ont reconnu l’existence. Il existe réellement dans l’administration publique nationale des cas de violation du droit de l’homme notamment ceux de la femme.

Le ministère en charge du Transport maritime n’est pas hors des nombreux cas cités, a reconnu l’autorité. A en croire le ministre Issa Badarou, son ministère et tout le gouvernement du docteur Boni Yayi s’engagent déjàpour corriger le tort causé àla femme au Bénin. A sa suite, Nicaise Fagnon est intervenu pour réaffirmer le soutien de tout son ministère àaccompagner le combat de la femme dans le cadre de la lutte contre la violence àelle faite.

Mais avant ces mots de soulagement, c’est la marraine de l’événement, Osséni Koubourath qui est intervenue pour féliciter d’abord le gouvernement d’avoir annoncé, récemment le taux de 30% de femmes dans le prochain gouvernement. La marraine a ensuite souhaité que ce vœu soit réellement traduit en réalité afin que la femme puisse réellement se sentir actrice àpart entière du développement et de la gestion de la nation.