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Ces marches et meetings qui trompent le chef

lundi 2 mars 2009, par Dignité Féminine

On les croyait finis, ces gestes de remerciements, ces marches de soutien et autres déclarations àl’endroit du président de la République. Mais, tenant tête aux nombreuses critiques et certainement renforcées par la fièvre d’une pré-campagne précoce, des actions témoignant un certain amour pour le chef et un soutien àses actes ont repris de plus belle.

Si les marcheurs et supporters des actions du gouvernement ne se lassent pas, la chose ne devrait pas gêner outre mesure si ce n’est l’hypocrisie, le manque d’honnêteté et la flatterie qui caractérisent la plupart des activistes. Il est évident que parmi ceux-làdont nous fustigeons le zèle, existent des honnêtes femmes et hommes qui se font l’impérieux devoir d’accompagner Boni Yayi dans sa politique du Bénin émergent. Mais la majorité d’entre eux est constituée de ceux qui pensent et disent autre chose tout bas et qui brandissent les branchages de soutien tout haut. Ne dit-on pas que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ?

Ah ! Oui, la recette est toute trouvée. Pour conserver son poste ou obtenir une promotion, il faut aduler, déifier le chef, même si en famille ou entre amis, on rivalise de mots pour mettre ànu les erreurs qu’il commet dans ses décisions et actes.

« Â Il n’écoute personne, n’aime pas qu’on lui dise la vérité  », soutiennent souvent ces faux compagnons de Boni Yayi que ce dernier peine àdéceler. Effectivement, la chose est si bien organisée qu’il faut être doté d’un sixième sens pour séparer le bon grain de l’ivraie.

Les mêmes d’hier, compagnons indéfectibles des autres présidents, sont les mêmes qui aujourd’hui, sans vergogne, ont assiégé l’environnement de Boni Yayi qui, lui, prône le changement. Une alliance sur fond d’incompatibilité si le changement en question devrait être le vrai. Du coup, tout semble plombé.

Pris en otage car éloigné constamment de toute personne àopinion ou réaction empreinte de vérité, le chef vit dans le monde de ses éternels courtisans. Pour tout divertissement, il a droit àces sorties pompeusement organisées de la manière que l’on connaît. Il éprouve du plaisir àvivre les acclamations d’une telle foule qui, en réalité, ne le déteste pas, mais àqui on refuse le temps d’un dialogue franc avec ce dernier. Et puis, les marches continuent, les mouvements de soutien se multiplient, arrachant au chef ses précieux sourires.

On ferait œuvre utile en lui rappelant qu’aux élections communales passées, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs malgré tous les vacarmes de meetings de soutien àtravers tout le pays. Ces arrivistes, dans leur besogne, feront perdre au peuple béninois les nombreux intérêts qu’il pourrait tirer de la volonté et de la détermination du président Boni Yayi de transformer le Bénin. Un chef d’Etat a certes besoin d’émulation, de soutien de la part de son peuple.

Mais àne lui offrir que cela, il pourrait en raffoler au point d’en être atteint d’une indigestion. Ce serait dommage. Tant pis, diront-ils, ceux dont il s’agit. Ces derniers ont plus d’une tour dans leur sac. Leurs vestes àdouble face cacheront immédiatement les couleurs de l’actuelle philosophie, le cas échéant. Ils ne tariront pas de recettes pour dompter un nouveau venu. Puis, ainsi va le Bénin, laissant ses honnêtes et compétents filles et fils sur le quai et surfant pour une aventure sans fin.

Honorine HOUNNONKPE ATTIKPA

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